L’Atelier George en Côte-d'Or préserve le métier de souffleur de verre à la main

Discret dans son village de Mont-Saint-Jean, dans le nord de la Côte-d’Or, l’atelier de verrerie George préserve le savoir-faire du soufflage du verre à la main. Découverte.

En novembre dernier, l’atelier de souffleur de verre George, installé à Mont-Saint-Jean (Côte d’Or), a été lauréat de l’appel à projets « Nouveaux Monde » destiné à relancer le monde de la culture. Le projet primé est un lustre pour le château de Bussy-Rabutin, dans le nord de la Côte-d’Or, inspiré de la flore de son parc, qui sera livré l’été 2022.

Ce titre n’est pas le seul pour l’atelier. Eve George, sa cofondatrice avec Laurent Fichot, décrochait également l’an dernier le prix Matières Libres avec une composition de carreaux de verres intitulés « Vagues ».

 

 
S’appuyant sur le modèle B to B, l’Atelier George a pour clients des décorateurs, des architectes, des galeries… Ses oeuvres sont diffusées par le biais de la galerie suisse Philip présente à New-York. Les verriers ont dernièrement réalisé le réceptacle d’une boule de glace pour le chef étoilé parisien Sylvain Sendra et une carafe en 130 exemplaires (!) soufflées à la main sur un sarment de vigne de Bourgogne, à l’occasion du 130e anniversaire de l’entreprise de spiritueux Jacoulot (Saône-et-Loire). Pour les fêtes de fin d’année, ils ont réalisé une série limitée de boules de Noël pour les vitrines du showroom du menuisier Pacotte et Mignotte à Dijon, en écho au décor des  services de table exposés.

Quel est donc le succès de cette petite entreprise située dans un village où le téléphone portable ne passe pas ? Eve George et Laurent Fichot se sont rencontrés en 2012 : Elle, avait fait une formation de designer à l’école Boulle, puis à l’ENSCI (École Nationale Supérieure de Création Industrielle) à Paris. Lu,i a suivi une formation de souffleur de verre et vécu de nombreuses expériences dans l’esprit du compagnonnage, dont un passage au Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

De ces deux parcours naissent quelques projets puis la création de la marque « Atelier George » en 2016, et l’installation d’un atelier l’année suivante à Mont-Saint-Jean. Un positionnement géographique qui relève d’une volonté d’être implantés entre Paris et Lyon et à proximité de la Suisse où vit la soeur de Laurent.

Des luminaires aux poignées de porte

Formée à son tour pendant trois ans au soufflage du verre, Eve intervient souvent à la base de la conception artistique des objets. Laurent, dont les compétences touchent à tout, a également une formation de tourneur sur bois qui lui permet de créer les moules à verrerie – le mouleur principal des verriers se trouvant en Suède –. Pour ses besoins en fonderie, l’entreprise se fournit chez Solyfonte dans la Loire.

La complémentarité de leurs compétences est une corde supplémentaire à leur arc : ils soufflent le verre à quatre mains. Un savoir-faire qu’ils partagent volontiers. Actuellement ils accueillent Suzanne, stagiaire en ébénisterie à l’école Boule.

 

 

En plus de commandes sur-mesure, l’atelier fabrique des collections d’objets réunies dans un catalogue. Ses principales ventes sont des luminaires que l’on peut acquérir entre 300 et 2.500€. Les autres produits, en vente sur leur site Internet, sont des objets d’art de la table comme les verres à strates ou encore des poignées de porte dont les ventes ont augmenté depuis le Covid. Ils ont de nombreux projets pour des marques de luxe, mais chuuut, ils ne peuvent pas en parler pour le moment.

Avant tout lieu de travail, l’atelier de verrerie ne se visite pas, sauf une fois par an en septembre lors d’une journée « portes ouvertes ».

 

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