
MEDICAL. La start-up installée sur la zone d’activités de Temis Innovation à Besançon (Doubs), soulage les chirurgiens d’un souci majeur au cours d’une opération.
iin medical leur procure une vision quasi-parfaite de leurs faits et gestes grâce à des lampes qui focalisent la lumière sur des points précis d’intervention.
L’équipe qui compose la société d’ingénierie dédiée à la mise au point de dispositifs médicaux, est une bande de joyeux drilles, anti-dépressive et pour le moins, rafraîchissante.
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Ils auraient pu rester chez les autres toute leur vie professionnelle, toucher un salaire relativement confortable, prendre peu d’initiatives et assumer juste ce qu’il faut de responsabilités. Il n’en sera rien !
Car Géraldine Vuittenez, François Cabaud et Christophe Favret étaient faits pour se rencontrer et monter ensemble une boîte innovante. C’est chose faite depuis juillet 2011 avec iin-medical
La première, spécialiste en réglementation et qualité dans le secteur médical, a rejoint les deux autres qui se sont rencontrés en pratiquant l’apnée (*). François Cabaud, P-DG, est le technicien, tandis que Christophe Favret, ancien délégué hospitalier, assure le marketing et le commercial.
La distribution ne serait pas complète si l’on oubliait Loïc le Bournot, leur ancien ingénieur stagiaire estampillé ENSEMM (la grande école bisontine), venu renforcer définitivement l’équipe.
Bref tout ce petit monde se complète parfaitement, mais pour faire quoi ?
«Nous réfléchissons à des innovations inspirées par le geste et notre premier sujet d’étude a été de répondre à un besoin vital en matière chirurgicale : l’apport d’une lumière adaptée qui se focalise sur des endroits précis lors des interventions», explique Christophe Favret.
Car estime t-il, tous les systèmes d’éclairage existants dans un bloc opératoire ne remplissent pas ce rôle. «Nous avons écouté des chirurgiens spécialisés dans différentes disciplines pour mettre au point un modèle de lampe, baptisée blue-°k Isios,», argumente le responsable commercial.

Des partenariats pour d’autres développements
Bien leur en a pris selon les spécialistes. «Isios permet d’améliorer le confort visuel dans les actes de chirurgie de la main que j’ai réalisés jusqu’ici. L’apport de ce système stérile, modulaire et sans augmentation de la température permet, grâce à son positionnement dans le champ opératoire, une modification objective de la clarté opératoire» se félicite le professeur Laurent Obert, chirurgien orthopédique et traumatologie au CHU de Besançon et co-développeur de la lampe.
«L’idée était donc d’imaginer un système au plus près de la zone à opérer, doté d’une grande flexibilité et facile à mettre en place», indique le docteur Pierre Mathieu, spécialisé en chirurgie digestive au CHU de Besançon, qui a également apporté sa contribution au développement d’Isios.
Après six mois de recherche et un coût de R&D au-delà du million d’€, les premières lampes étaient commercialisées.
Le modèle de base a aujourd'hui fait des petits avec spécimens adaptés à certains types de chirurgie cavitaire : gynécologie, proctologie, mais également pour la dépose de prothèse de hanches...
Aujourd’hui, iin medical voit loin. La start-up espère réaliser 1,5 million d’€ de chiffre d’affaires d'ici trois ans. Voire plus en raison d’accords de distribution, signés ou en cours de validation, dans plusieurs pays : Angleterre, États-Unis, Australie, Italie, Espagne, Japon…
Partis d’une feuille blanche et d’une observation sur le terrain, nos quatre compères peaufinent d’autres recherches. Ils ont choisi de travailler avec l’institut FEMTO-ST, installé à Besançon et qui réunit plus de 200 chercheurs. Ce partenariat doit permettre d’encadrer des innovations en matière de robotique.
L’entreprise comtoise s’est également rapprochée de l’ONERA, le prestigieux centre français de recherche aérospatiale, qui lui fera partager son expertise en optique afin de développer des micro-caméras 3D.
L’une des finalités consiste à mettre au point un robot chirurgical qui pourrait embarquer pour un vol spatial vers mars à l’horizon 2050.

De quoi éclairer un avenir à long terme !
(*) Pratique de la plongée avec interruption temporaire volontaire de la respiration par opposition à la plongée hyperbare où le pratiquant respire un gaz sous pression, souvent stocké dans des bouteilles de plongée (Source Wikipédia).
Crédit photos : iin medical