Transport d'une turbine 9F 5-series en partance pour la Grèce.
Transport d'une turbine 9F 5-series en partance pour la Grèce.

FRET. Pour transporter sa nouvelle génération de turbines à gaz jusqu'au port de Strasbourg (Alsace), General Electric à Belfort finance aux côtés du conseil général du Territoire de Belfort, des travaux de renforcement de l'itinéraire des convois exceptionnels.

C'est la première fois que l'industriel participe à un financement de cette envergure sur le domaine public. La facture approche les 700 000 €.

En novembre, la première turbine rejoint le port de Strasbourg pour gagner les Etats-Unis où elle sera testée dans le nouveau centre d'essais du groupe.

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Les nouvelles turbines Flex Efficency 50 fabriquées dans l'usine de General Electric (GE) à Belfort sont de grosses pièces de 380 tonnes qu'il n'est pas aisé de déplacer même sur l'itinéraire routier de transports exceptionnels, régulièrement emprunté par ses convois entre Belfort et le port de Strasbourg.

« Leur gabarit et leur poids nécessite une technique de transport qui diffère fortement des moyens utilisés à ce jour », indique le service logistique de GE.

En novembre prochain, les deux premières turbines quitteront les ateliers de Belfort.

La première gagnera les États-Unis pour être testée à pleine charge, dans le nouveau centre d'essais du groupe à Greensville (Caroline du Sud). Les résultats serviront à l'installation de la seconde machine dans la nouvelle centrale d'EDF à Bouchain (Nord) qui succèdera, en 2015, à l'actuelle centrale à charbon. Lire ici.

La longueur totale des convois et le poids roulant passeront d'environ 60 m aujourd'hui à 110 m de longueur et de 500 tonnes roulantes à presque 800.

Certains ronds points, accès et sorties de routes, ponts et virages se présentent comme autant d'obstacles que l'industriel et les conseils généraux du Territoire de Belfort, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin et la communauté urbaine de Strasbourg ont décidé de lever ensemble.

Localisés principalement en Alsace, les travaux nécessaires sont évalués à 700 000 €. GE en prend la moitié à sa charge. Le conseil général du Territoire de Belfort l'autre moitié.

« C'est la première fois que GE Belfort participe à un investissement de cet envergure et pour un aménagement pérenne, mais l'itinéraire est incontournable pour l'ensemble de la production de turbines à gaz », ajoute l'industriel.

Les collectivités alsaciennes réalisent et préfinancent les travaux qui leur seront ensuite remboursés, selon une convention adoptée en séance plénière début janvier au conseil général du Bas-Rhin, le 28 janvier dans le Territoire de Belfort, et dans le mois qui vient par les autres collectivités concernées.

Le département du Territoire de Belfort ainsi que la ville de Belfort réalisent de leur côté des travaux plus légers (arbres à couper, signalisation à déplacer) et l'État rectifie le profil de la RN 83.

Une turbine 9E 5-series devant le siège de General Electric sur Techn'Hom à Belfort.
Une turbine 9E 5-series devant le siège de General Electric sur Techn'Hom à Belfort.

Des colis de plus en plus encombrants

« L'enjeu économique justifie cet investissement hors de notre compétence géographique », explique Jean-Patrice Demange, directeur des infrastructures au conseil général du Territoire de Belfort.

« Pour les entreprises implantées à Belfort, la garantie de pouvoir disposer de solutions fiables d'expédition depuis leurs sites de fabrication jusqu'au Rhin, est primordiale en termes de choix stratégiques », renchérit Yves Ackermann, le président.

Selon le centre d'études techniques de l'Équipement de l'est (CETE) qui a exploré des alternatives à l'acheminement par la route, le mode ferroviaire n'est pertinent que pour des produits spécifiques.

Quant au canal du Rhône au Rhin, son gabarit n'est pas adapté à des pièces de grande taille.

Ainsi calibré, l'itinéraire routier historique des convois exceptionnels permettra la circulation de pièces jusqu'à 500 tonnes. Les collectivités se donnent ainsi une marge de manoeuvre car GE, mais aussi Alstom, également implanté à Belfort, sont appelés à transporter des colis de plus en plus encombrants.

Crédit photos : General Electric (GE)

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Paul-Even du Foudit :

    Où allons nous et jusqu'où devrons nous aller en France ? Taxes à l'essieu, écopéage, péages autoroutiers, impôts, taxes transports, et il en manque certainement une pelletée, toujours augmentée par des politiques avides de nouveaux impôts, il faut maintenant que les entreprises investissent sur le domaine public pour pouvoir travailler, alors qu'elles créent pour la collectivité des richesses. Et j'oubliais encore les bandits de grands chemins qui les dévalisent lors de leurs trajets. Où est l'Etat ? Plaçons une tirelire sur le guidon des motos de gendarmes, pour contribuer à l'entretien de leur matériel.

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