Banque. Quatre mois après le lancement de son nouveau forfait à la carte, baptisé «Bouquet Liberté», la Caisse d’Épargne de Bourgogne Franche-Comté (CEBFC) engrange de bons résultats, avec pas moins de 10 000 souscripteurs, dont un quart de jeunes (18-25 ans).
«Nous avons servi de pilote à notre réseau de 17 caisses qui généralise aujourd’hui ce nouveau produit», explique Alain maire, le président du directoire.
L’offre se compose d’une carte bancaire au choix, d’un socle de services facilitant la gestion du compte et, de services complémentaires à la carte.
«Selon une étude réalisée en 2009, 40% de la clientèle bancaire n’apprécient pas les forfaits figés qui leur imposent de payer des services dont elle n’ont pas besoin et dont elle ne connaissent pas le coût», argumente Gilles Fernandez, membre du directoire en charge du pôle banque de détail à la CEBFC.
Avec Bouquet Liberté, l’effort de transparence tarifaire se veut notable.
Pour 7,80 euros par mois, on dispose d’une carte bancaire à débit différé, d’un compte rémunéré avec chéquier, d’une gestion à distance, d’une autorisation de découvert, d’une assurance en cas de vol ou d’utilisation frauduleuse de la carte ou du chéquier et d’une franchise de 3 retraits d’argent dans une autre banque, dits retraits déplacés.
Personnalisation de la banque en ligne
Libre ensuite de choisir d’autres services facturés en sus. Il en coûte ainsi 1 euro par mois si l’on souhaite effectuer un nombre illimité de retraits déplacés ou encore 1,5 euro mensuel pour bénéficier d’une franchise d’agios sur découvert de 15 euros par trimestre.
«Ces deux options sont les plus demandées», précise Gilles Fernandez. À noter également l’octroi d’une remise non négligeable (de 10 à 30%) en fonction du nombre de services souscrits.
Pour aller encore au-delà et se démarquer d’une concurrence féroce, la caisse Bourgogne Franche-Comté met en place, à compter du 1er décembre, un service personnalisé de banque en ligne, avec un conseiller affecté.
Fini l’éprouvant exercice d’avoir à décliner son identité et ses références, à quelqu’un qui ne vous connaît ni d’Ève ni d’Adam, avant de rentrer dans le vif du sujet.
Rôle des banques : Alain Maire met les points sur les I
Le président du directoire de la Caisse d’Épargne de Bourgogne Franche-Comté (CEBFC) ne cultive pas la réputation de manier la langue de bois. En prélude à sa conférence de presse du 9 novembre, il a mis les points sur les I à propos du rôle des banques, non sans un certain agacement.
«J’entends dire que les banques ont une mauvaise image dans l’opinion, alors que 75% des Français apprécient la LEUR», explique le dirigeant. Autre attaque qui provoque sa réaction outrée : les propos tenus récemment à Montbard (Côte-d’Or) par le président de la République. Ce dernier aurait dit «que les banques prêtent de l’argent à ceux qui n’en ont pas besoin».
«Tenir un pareil discours populiste au plus haut sommet de l’Etat est insultant pour notre corporation, car il me semble déjà stupide de vouloir emprunter lorsqu’on en a pas besoin et, surtout, rien n’est plus faux», tonne de sa voix caverneuse Alain Maire.
S’en suivent quelques arguments bien frappés sur les coûts bancaires nationaux, «bien en deçà de la moyenne européenne», le développement du crédit qui a progressé à la CEBFC de 13% entre 2008 et 2009 et de 11% entre 2009 et 2010, pour répondre au reproche que les banques n’accompagnent pas suffisamment l’économie.
La seule concession accordée par le président du directoire de la caisse concerne la transparence. «Oui, nous avons tous des efforts à faire dans ce domaine, entre autres sur les forfaits, et nous sommes parmi les premiers à les faire».