
NOËL. Concepteur et fabricant d’illuminations pour les collectivités, comme pour les professionnels et les particuliers, l’entreprise auboise réalise 80 % de son chiffre d’affaires à Noël.
Sur un marché de la décoration globalement en baisse, Festilight Illuminations continue à gagner des parts de marché. En misant sur la qualité, l’innovation, la diversification et le prestige.
Si la place Kléber à Strasbourg rayonne de mille feux en cette fin d’année 2014, elle le doit pour beaucoup à Festilight. Six kilomètres de guirlandes imaginées par la société auboise enlacent en effet le grand sapin qui trône sur ce site emblématique de la capitale alsacienne.
Un décor sur mesure qui compose jusqu’à cinq tableaux différents en fonction des éléments allumés. Les 150 médaillons en forme de rose rappellent la grande rosace de la cathédrale, tandis que les 150 bouquets lumineux symbolisent le rayonnement de la ville.
Strasbourg s’ajoute à la liste des lieux prestigieux décorés par Festilight : à Paris, l’avenue Montaigne, la place Vendôme, les grands magasins que sont Le Bon Marché, le Printemps et les Galeries Lafayette Haussmann ; à Londres, la grande rue commerçante Regent Street ; en Azerbaïdjan, la capitale Bakou, etc.

Une croissance continue
Sur un marché « en baisse de 20 % », selon Didier Maroilley, président et fondateur de l’entreprise, Festilight continue pourtant à tirer son épingle du jeu.
Et même à augmenter son chiffre d’affaires, qui s’est établi à 10 millions d’€ en 2013/2014 avant d’atteindre, selon les prévisions, 13 millions d’€ en 2014/2015.
L’entreprise emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés, auxquels s’ajoutent jusqu’à 25 saisonniers. Et elle ne cesse de repousser ses murs, à l’affût de toutes les opportunités immobilières qui se présentent à elle sur la zone commerciale de Villechétif, près de Troyes, où elle est installée.
Le secret de cette réussite ? Tout d’abord l’innovation et la qualité. Côté innovation : l’ampoule fusible empêche que toute la guirlande s’éteigne lorsque l’une d’entre elles a grillé.
La gamme raccordable propose quant à elle une connectique unique pour plus de 500 références. Concrètement, cette technique permet de brancher ensemble guirlandes, rideaux et autres suspensions sur une seule prise de courant.
Côté qualité : « Nous nous situons sur le moyen-haut de gamme », souligne Didier Maroilley. Sa société a également su se diversifier, en se lançant notamment dans l’écran à leds, sous la marque Pixxaro, pour offrir des solutions d’affichage dynamique aux annonceurs et aux organisateurs d’événements. Enfin, en se positionnant pour partie sur le marché du luxe, Festilight s’est constitué au fil du temps une carte de visite prestigieuse qui lui permet d’engranger les bénéfices de sa notoriété internationale.
Idée lumineuse à Canton
Une success story d’autant plus remarquable que l’entreprise existe seulement depuis 1997. L’aventure commence sur l’immense foire de Canton, en Chine, où l’actuel dirigeant et l’un de ses associés sont allés fureter en quête d’une bonne idée, et dont ils rapportent un échantillon de cordon lumineux, une technologie encore peu répandue à l’époque.
Les débuts sont très laborieux, et financièrement coûteux, mais la suite va donner raison à ces audacieux entrepreneurs. Festilight, qui a depuis accolé le mot « Illuminations » à son nom, par analogie avec ses concurrents, importe encore sa matière première de Chine. La PME française n’a pas vraiment le choix, puisque quasiment toutes les leds du monde y sont fabriquées. Festilight a ouvert un bureau à Hong Kong pour contrôler la qualité de la production sortant des usines chinoises.
Les produits sont toutefois made in France, puisque la société auboise dessine, conçoit et fabrique (elle-même ou en sous-traitance), mais n’installe pas, les illuminations qui serviront à décorer nos rues, la vitrine des magasins, le siège des entreprises ou la maison des particuliers.

Un marché qui épouse la mode
Les articles sont en vente chez les grossistes électriques pour les professionnels, dans les magasins de bricolage et les jardineries pour le grand public. « Nous avons le projet de créer un réseau de distribution en France et à l’étranger pour disposer d’un relais dans chaque pays, un peu comme une franchise », indique Marion Canu-Maroilley, la responsable communication externe.
Jamais avare d’une idée, Festilight a d’ores et déjà finalisé ses collections 2015, mises en valeur dans de luxueux catalogues. Comme les vêtements, les illuminations sont sujettes à la mode. Marion Canu-Maroilley esquisse les « tendances » du moment : « La décoration où les motifs sont aussi jolis de jour que de nuit. Les motifs rétro-éclairés. Le très lumineux stripled 3D. Le style nordique ou le style très traditionnel. Les couleurs épurées (blanc, cuivre, or, argent) ou au contraire très acidulées pour les enfants ».

Qui est Didier Maroilley ?
Dans une première vie, Didier Maroilley, 55 ans, a été banquier au CIC. Avant de se faire embaucher par un client, l’entreprise JBS, un fabricant de prothèses orthopédiques dont il devient le directeur financier, puis le directeur général.
Mais, en difficulté, la société est rachetée et Didier Maroilley fait partie du plan social. Cet aléa de la vie s’avère en réalité un tremplin pour le futur patron.
Sa carrière prend alors une toute autre dimension. Festilight fait aujourd’hui partie des trois grands acteurs du secteur de l’illumination en France.