OPTIQUE/DIJON. L’unité dijonnaise ne cesse d’attirer des fabrications innovantes et travaille au lancement de nouveaux produits. Elle devient de plus en plus un site clé pour tout le marché français des verres correcteurs haut de gamme.
Implanté sur l’équivalent de 4 terrains de football, Essilor Dijon ouvre ce jeudi 14 septembre ses portes à un « Rendez-vous business » du Medef de la Côte-d’or, avec l’appui de l’UIMM.

Sous l’impulsion de Jean-Pierre Annone, son directeur général depuis 2011, le site Essilor Dijon devient la référence de son groupe pour les verres dits « premiums » qui, outre une correction de la vue, sont antireflets, anti-UV, anti-salissures anti-lumière blue, phénomène lié aux écrans, et bien évidemment anti-rayures.
« Nous bénéficions d'un centre technique de développement - process et produits - éclaté en trois plateformes et forte de 50 ingénieurs et techniciens des services ingénierie, qui collabore étroitement avec le R&D du groupe », explique le dirigeant.
Grâce à cet atout précieux, l’usine bourguignonne, qui s’appuie sur un effectif de 314 personnes, attire les nouveautés et assure leur production pour tout le marché français, lui permettant ainsi d’arborer avec fierté le label Origine France Garantie (OFG).
Ce sont ainsi 685.000 verres haut de gamme qui sortent chaque année des ateliers dijonnais sur un total 3,7 millions fabriqués sur place, de facture plus classique en polycarbonate (un thermoplastique injecté). Précisons que les verres haut de gamme peuvent aussi être faits en polycarbonate, mais également dans des polymères de différentes matières.
1,6 million d’investissement par an
Un verre ophtalmique très élaboré est réalisé en quatre phases techniques : le casting (procédé de moulage long sur 24 heures), le vernissage puis le traitement antireflets.
S’ajoute la technologie anti-rayures, développée sur le site tout proche de Saint-Apollinaire et baptisé Centre Européen de Vernis (CEV), qui livre pas moins d’une quarantaine de tonnes par an, de ce produit chimique maison, à une grande majorité des usines du groupe.

Toute cette technologie bénéficie d’équipements industriels performants, développés en interne ou commandés à des spécialistes. L’usine dijonnaise qui a réalisé en 2013 un investissement de 4,2 millions d’€, consacre annuellement pas moins d’1,6 million au renouvellement de certaines machines et à de l’automatisation.
« Mais également à la sécurité et à l’ergonomie », précise Jean-Pierre Annone. Dernier exemple en date, l’acquisition pour 80.000 € d’un cobot (robot collaboratif) prochainement installé sur la ligne d’emballage pour éviter les troubles musculosquelettiques (TMS) des opérateurs. Le début d’une industrie maison 4.0

Qui est Jean-Pierre Annone ?
Mis à part quatre années passées à ses tout débuts chez l’Oréal comme responsable développement au packaging et maquillage, cet ingénieur Arts et Métiers de 51 ans a fait toute sa carrière Essilor. Il y entre en 1994 et se forme déjà deux années à Dijon qui accueille de nombreux cadres débutants.
Jean-Pierre Annone s’expatrie ensuite une douzaine d’années et travaille successivement pour Essilor en Thaïlande, au Brésil, aux Etats-Unis (Boston), ainsi qu’à Porto-Rico où il devient directeur d’usine.
Poste qu’il occupe à Dijon depuis son retour en 2011. Très ouvert, attentif au autres, le dirigeant développe un management au plus près de ses collaborateurs.
Des chiffres inquiétants
Dans le cadre d'une campagne de dépistage visuel gratuit, organisée par Nikon sur plus de 2.000 volontaires, 56% des personnes testées portaient des lunettes, dont plus de la moitié n'avait pas une correction adaptée. Plus inquiétant, 64% des personnes testées, âgées de 20 à 30, présentaient un trouble de la vision.

• Le groupe Essilor en bref
Présent dans le monde entier avec 33 usines, 16 centres de distribution, 490 laboratoires de prescription et 58.000 collaborateurs, le Français Essilor est le leader mondial incontesté de son secteur avec un tiers de parts de marché des verres et lentilles (540 millions d'unités en 2016). Quelques données financières donnent la mesure de ce rayonnement.
Le chiffre d’affaires 2016 atteint les 7,1 milliards d’€ (+5,9%), le résultat opérationnel cumule à 1,23 milliard et le bénéfice s’élève à 813 millions. Dans un marché très concurrentiel, le budget R&D annuel du fabricant frise les 200 millions d’€.
Essilor naît officiellement en 1972, mais totalise 165 ans d’expérience car il est le fruit de la fusion d’Essel et de Silor. Le premier est l’inventeur des verres progressifs de marque Varilux et le second a mis au point le verre organique incassable Orma.
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