Le fabricant de signalisation routière a quitté ses locaux historiques de Rurey pour un bâtiment flambant neuf à Chemaudin-et-Vaux, dans le périmètre du Grand Besançon. Ce déménagement incarne les nouvelles ambitions d’une société remise à flots depuis sa reprise en 2020 par Eridan Skana.


Le 21 août dernier, Bourgogne Franche-Comté Signaux a changé d’adresse. L’entreprise du Doubs, spécialisée dans la fabrication de signalisation routière verticale, de panneaux directionnels, d’aménagements urbains et autoroutiers, est désormais installée à Chemaudin-et-Vaux, en périphérie de Besançon, dans un bâtiment de 7.000 m2 qu’elle a fait construire. Soit à une trentaine de kilomètres de ses anciens locaux de Rurey, près d’Ornans.

Ce transfert ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de la société créée en 1989 sous le nom de Franche-Comté Signaux (FCS). Après une liquidation judiciaire à la suite, notamment, de l’annulation de marchés publics liée à une condamnation pour entente anticoncurrentielle, la PME a été reprise à la barre du tribunal de commerce en 2020 par l’un de ses anciens salariés, Eridan Skana. Le nouveau dirigeant était déjà à la tête de deux entreprises du même domaine, Global Signalisation à Ecole-Valentin (Doubs) et Hicon à Vesoul (Haute-Saône).

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L’entrepreneur a conservé les 31 emplois de FCS et lancé plusieurs chantiers en vue d’améliorer la rentabilité de l’entité, rebaptisée Bourgogne Franche-Comté Signaux (BFCS) : réorganisation par pôles, étude de marché pour mieux cerner les besoins de ses clients (collectivités et sociétés d’autoroute), analyse des prix de revient, recherche de l’innovation. Cette restructuration s’est accompagnée d’un investissement de 12 millions d’€ dans la modernisation de l’outil de production. 

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Préparation pour l'impression des visuels, pour laquelle le numérique remplace désormais la sérigraphie. © Laurent Cheviet

 

Une douzaine de postes à pourvoir

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BFCS a acquis une bordeuse afin de développer une nouvelle gamme de panneaux monoblocs plus rapides à produire
que leurs homologues traditionnels à bords sertis. © Laurent Cheviet


40 % de cette enveloppe a été consacrée au renouvellement du parc machines.
« Auparavant, la tôle d’aluminium était découpée à la cisaille, cite en exemple Eridan Skana. Désormais, nous utilisons une machine laser qui optimise le temps de travail des opérateurs et les chutes de matière première. » BFCS a également acquis une bordeuse afin de développer une nouvelle gamme de panneaux monoblocs plus rapides à produire que leurs homologues traditionnels à bords sertis. Pour l’impression des visuels apposés sur la tôle, la sérigraphie a été abandonnée au profit du numérique.

Le solde des investissements, soit environ 7 millions d’€, a porté sur la construction des nouveaux locaux qu’Eridan Skana a décidé d’implanter aux portes de Besançon, à proximité de l’A36. « La desserte routière est meilleure et le processus de recrutement devrait en être facilité », espère le dirigeant. Eridan Skana fait état d’une douzaine de postes à pourvoir afin de compléter un effectif de 45 salariés à Chemaudin-et-Vaux, 70 à l’échelle du groupe avec Global Signalisation (pose des équipements et signalisation horizontale) et Hicon (semi-fabrication de panneaux).  

 

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Le process passe par une étape de soudage. © Laurent Cheviet

 

De nouveaux débouchés avec les portiques de péages en flux libre

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Eridan Skana (à gauche) a repris la société à la barre du tribunal de commerce en 2020 alors qu'il dirigeait déjà deux entreprises de la même activité, Global Signalisation à Ecole-Valentin (Doubs) et Hicon à Vesoul (Haute-Saône).
A ses côtés, Quentin Bourgeois, responsable finances et production. © Laurent Cheviet


La stratégie semble porter ses fruits, si l’on observe l’évolution du chiffre d’affaires. Descendu à 4 millions d’€ en 2020, il a atteint 9 millions d’€ en 2022. Et le carnet de commandes aujourd’hui engrangé dépasse une année d’activité. « Nous avons pour objectif d’améliorer nos marges et de continuer à faire progresser notre chiffre d’affaires », annonce Eridan Skana.

L’entrepreneur franc-comtois peut se montrer d’autant plus optimiste que sa société est parvenue à se positionner sur un nouveau segment qui devrait être porteur : les portiques de péages en flux libre. Appelés à se généraliser, ces équipements équipés de capteurs détectant les véhicules vont peu à peu remplacer les barrières à péage des autoroutes. Après avoir réalisé un premier prototype qui a été installé en 2022 sur l’A79 (ex-RCEA) entre l’Allier et la Saône-et-Loire pour le concessionnaire APRR, BFCS a décroché le marché de l’A13 en Normandie auprès de Sanef : 29 ouvrages monumentaux - des armatures métalliques de 40 mètres de longueur – sont en cours de fabrication.

 

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« En France, nous ne sommes que quatre concurrents sur le créneau des potences, portiques et hauts mâts, indique Quentin Bourgeois, responsable finances et production. C’est une activité qui peut nous offrir des opportunités, d’autant plus que les sociétés d’autoroute vont sans doute engager d’importants programmes de travaux d’ici au terme de leurs concessions, entre 2031 et 2036. »  

 

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Bourgogne Franche-Comté Signaux s'est réinstallée, fin août, dans 7.000 m2 neufs à Chemaudin-et-Vaux, à une trentaine de kilomètres de son précédent site de Rurey près d'Ornans (Doubs). © Laurent Cheviet

 

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