PLASTURGIE/HAUT-RHIN. L’usine du groupe suisse spécialisée dans la fabrication de goulottes en plastique pour les câbles double ses capacités de logistique. En attendant un probable regroupement de ses quatre unités de la région de Saint-Louis sur un seul site de 40.000 m2, sur le Technoparc d’Hésingue.

Par un investissement de 2 millions d’€, le groupe SES-Sterling (410 salariés) conforte son usine déconcentrée Lauwplast. C’est en effet à Lauw (Haut-Rhin), au cœur de la vallée sous-vosgienne de la Doller, que ce spécialiste des accessoires et pièces de câblage a concentré la production de ses goulottes en plastique, à une cinquantaine de kilomètres de ses bases françaises situées dans l’agglomération de Saint-Louis, frontalière de la Suisse dont il est originaire.
Ce 9 novembre, Lauwplast a inauguré la rénovation-extension de ses capacités logistiques. Celles-ci doublent pour atteindre 5.000 m2 (2.500 m2 réhabilités et autant reconstruits) qui sont situés dans le prolongement des 5.000 m2 d’ateliers de fabrication.
L’ensemble est incontestablement vaste, surtout en rapport avec l’effectif de 23 salariés. Mais ces dimensions héritées de l’histoire locale ont compté parmi les arguments qui ont décidé le groupe à s’implanter à Lauw, au début des années 1990. Il a repris alors un site riche de plus d’un siècle d’industries, textile d’abord, puis plus temporairement de production de machines à laver et enfin de fermetures industrielles.
Pour SES-Sterling, avoir à disposition des surfaces généreuses reste un facteur important, plus que jamais. « Face à une concurrence à bas prix, asiatique notamment mais pas exclusivement, notre différenciation doit résulter d’autres facteurs. Les importantes capacités de stockage en font partie, elles garantissent aux clients leur livraison le lendemain. Et nous permettent de répondre à leurs attentes les plus diverses de dimensions, de coupes… », souligne Patrick Egéa, président de SES-Sterling.
« Dans ce contexte, rénover la logistique de Lauwplast constituait notre priorité, depuis 2010 ! », poursuit-il. La concrétisation a donc mis du temps… Il fallait notamment respecter les contraintes d’un classement en zone inondable, au bord de la rivière Doller qui alimente l’agglomération de Mulhouse en eau potable, ce qui impose à l’industriel une stricte maîtrise de la qualité de ses rejets. Pour sortir du labyrinthe administratif, la très bienvenue disponibilité et bonne volonté du sous-préfet de Thann, Daniel Merignargues, a été saluée vendredi dernier par l’industriel et les élus locaux.
Les chutes réintégrées dans le process

La production, quant à elle, avait été modernisée en 2005 pour 3 millions d’€. Les 13 lignes fabriquent quelque 8.000 kilomètres de câbles par an, pour les applications les plus diverses. Lauwplast s’applique à sortir régulièrement des nouveautés. L’une des dernières est surprenante a priori mais nullement anecdotique : il s’agit d’ouvertures transparentes que la SNCF a commandées pour éviter que ses installations deviennent le paradis des souris, ces amies du noir dont la présence peut causer des accidents… et en a déjà causé.
Dans la compétition à prix serrés, la PME s’attache à ne pas gâcher le moindre centimètre. Elle récupère ses chutes, ainsi que celle de ses clients, pour les réintégrer dans le process, économisant ainsi de la matière vierge onéreuse. Ses approvisionnements accueillent d’ailleurs un nouveau venu : le plastique polycarbonate PC-ABS vient rejoindre le traditionnel PVC, avec la différence importante qu’il ne contient pas de composant chloré.
Lauwplast se plie ainsi à une exigence réglementaire qui va se généraliser dans les établissements recevant du public (ERP). Ces goulottes dites non-halogènes –« elles requièrent une technicité particulière », relève Patrick Egéa –, forment un autre vecteur d’avenir pour la PME.
Le groupe SES-Sterling a été fondé en 1924 en Suisse par la famille Hess et s’est établie déjà quatre ans plus tard à Saint-Louis, de l’autre côté de la frontière. Il présente la particularité d’une gouvernance par une fondation. Sur un effectif de 410 salariés, 300 sont situés en France, en fait dans le Haut-Rhin. L’entité hexagonale réalise un chiffre d’affaires annuel de 26 millions d’€.
Gaines, pièces injectées et moulées, rubans de marquage, attache-câbles et autres accessoires de protection, isolation et repérage composent son offre pour le cheminement de câbles, à partir de la transformation de plastique ou de caoutchouc. Pour les quatre usines situées à Saint-Louis ou environs, SES-Sterling porte le projet de leur regroupement sur un seul site de 40.000 m2, à Hésingue sur la zone Technoparc. Il devrait se concrétiser dans deux ans.
Photos fournies par l'entreprise.