En rachetant EEPI Robotique rebaptisée EEPI Robotics, l’ingénieriste Elyotec pose une première pierre à la constitution d’un pôle de robotique, auquel il escompte ajouter d’autres étages, prioritairement en Alsace. L’expansion passera par la poursuite de l’internationalisation vers les pays européens voisins.
Le cap de la cinquantaine franchie, Christophe Huck se sent pousser des ailes. L’entrepreneur bas-rhinois s’est mis en action pour constituer un pôle régional en robotique. Une spécialité dont chacun perçoit qu’elle est promise à jouer un rôle croissant dans les industries, à l’ère de l’usine 4.0, même si l’intéressé ne se montre pas spécialement fan de l’expression.
Depuis 2007, Christophe Huck avait investi cette compétence par la voie de la conception. Cette année-là, il avait fondé Elyotec, société d’ingénierie de process, basée à Wissembourg (Bas-Rhin) et dont il reste le dirigeant. L’an dernier, il a rajouté à son arc la corde de la fabrication. En effet, son holding a racheté EEPI Robotique à Wasselonne (Bas-Rhin), un producteur de machines spéciales intégrant la robotique et l’automatisation des procédés.
Le contexte, classique, était celui d’un souhait de départ à la retraite du fondateur, Claude Kuntz. Le changement de propriété fournit l’occasion « de donner une stratégie de développement commercial à cette PME d’ingénieurs et techniciens qui fonctionnait surtout par le bouche-à-oreille », commente Christophe Huck. L’évolution s’est exprimée rapidement par l’anglicisation du nom en EEPI Robotics et, surtout, par une croissance des effectifs, passés de 9 à 15 en quelques mois.
http://industriesdufutur.euLa synergie entre Elyotec et EEPI coule en quelque sorte de source. Chacune va s’appuyer sur le savoir-faire de l’autre, respectivement en conception et en construction. Elle s’exprime également dans les débouchés. EEPI Robotics est bien implantée dans les industries pharmaceutique et agro-alimentaire, l’emballage et plus généralement toute industrie nécessitant une automatisation. Quant à Elyotec, sa spécialité principale réside dans l’usinage des matériaux non ferreux et le drapage, à savoir le positionnement des tissus lors de la fabrication de pièces composites », expose Christophe Huck.
« Nous sommes référencés directement auprès de constructeurs aéronautiques et nous travaillons pour leurs principaux intégrateurs. Mais l’expertise d’Elyotec en usinage non-ferreux la positionne aussi auprès de l’industrie du bois, de l’aluminium et du composite », complète le dirigeant. L’ingénieriste maîtrise notamment l’alliance du plastique par thermoformage avec d’autres matériaux, pour la confection de fibres de verre ou de fibres de carbone.
Doubler le chiffre d'affaires et les effectifs dans les trois ans

Le duo ainsi constitué, qui conserve les implantations respectives de Wissembourg et Wasselonne – « le trajet ne prend qu’environ une heure, et contourne l’agglomération de Strasbourg », rappelle le dirigeant – représente aujourd’hui un effectif cumulé de 25 salariés et un chiffre d’affaires d’un peu plus de 5 millions d’€. Christophe Huck ne veut pas en rester là. « L’objectif consiste à doubler ces deux chiffres dans les trois ans », annonce-t-il.
L’expansion passera par la poursuite de l’internationalisation. Le plan stratégique commun qui a été conçu pour les deux sociétés intègre cette ambition. Il vise notamment à « davantage rayonner à partir de l’Alsace vers le Benelux, l’Allemagne limitrophe (la vallée rhénane), la Suisse, voire l’Autriche », confirme Christophe Huck.
L’entrepreneur pose là une première pierre à la constitution d’un pôle de robotique, auquel il escompte ajouter d’autres étages, en Alsace en priorité. Il adopte la posture de principe de la croissance externe. Mais il restera prudent et saura prendre son temps pour cela : « Je ne fais pas de prospective particulière en la matière, il ne s’agira pas d’acheter n’importe quoi. »

Avant de devenir créateur d’entreprise via Elyotec, il avait effectué l’essentiel de sa carrière à la société Leuco d’outils de découpe de précision, implantée dans le Bas-Rhin, à Beinheim pour la production et à Ostwald (parc des Tanneries) pour le marketing. Il en a été le directeur commercial.