COLLOQUE. La chimie du bois fait l’objet du colloque international Woodchem aujourd'hui et demain, 1er et 2 décembre à Strasbourg, à l’initiative du pôle de compétitivité Fibres Grand Est, de l’Université de Strasbourg et de la Fédération française pour les sciences de la chimie.

Si le contenu de la rencontre est très scientifique, son audience dépassera les murs de laboratoires : 40 % des 150 participants sont des industriels.

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Le pôle Fibres y voit le signe d’un intérêt croissant motivé par la recherche de ressources alternatives aux énergies fossiles.

Or, les molécules issues du bois en font partie. «Les extraire, on sait  le faire depuis longtemps. Mais cette piste restait peu exploitée. Tout change aujourd’hui, au point qu’aucun secteur industriel ne se désintéresse vraiment du sujet», relate Karl Gedda, le délégué général du Pôle Fibres.

Le Grand Est a un rôle particulier à jouer, tout simplement en raison de la ressource naturelle à laquelle il peut s’adosser : il constitue le plus grand massif forestier de France, «devant l’Aquitaine, mais son exploitation est moindre», rappelle Karl Gedda.

Ces molécules sont des polymères de composition classique chimique – on y trouve selon les cas des atomes de carbone, d’hydrogène, d’oxygène, d’azote – que les chercheurs et applicateurs peuvent utiliser telles quelles ou leur conférer de nouvelles propriétés.

Concrètement, on trouve quatre familles principales : la cellulose, l’hémicellulose, les lignines et les tanins.

De multiples applications

Leurs applications peuvent être les biocarburants – le papetier UPM projette une grosse bioraffinerie à côté de son site de production de Strasbourg qu’il met toutefois en vente ce qui pourrait hypothéquer le projet – , l’isolation phonique et thermique, les colles pour panneaux de bois, les résines pour matériaux composites (dans l’automobile par exemple),  des principes actifs pour la cosmétique ou la pharmacie, de nouveaux plastiques.

Ainsi, les tanins peuvent se transformer en une mousse isolante.

Point commun de ces applications : «Elles donnent aux coproduits du bois un autre débouché que le brûlé», relève le directeur du Pôle Fibres.

En Alsace et dans les Vosges, une bonne dizaine d’entreprises planchent sur ses sujets, dont PSA, le Comptoir agricole de Hochfelden (Bas-Rhin), l’amidonnerie Roquette à Beinheim (Bas-Rhin),  Soprema, le leader de l’étanchéité à Strasbourg, les papetiers UPM et Norske Skog Golbey (Vosges).

Structurer ces marques d’intérêt constitue encore un défi, reconnaît Karl Gedda.  «Constituer une filière de la chimie du végétal à partir du bois reste difficile dans la mesure où le sujet, s’il suscite l’intérêt de nombreuses entreprises, ne forme le métier de base d’aucun d’entre eux». Mais le Pôle y travaille.

www.woodchem.fr

www.polefibres.fr

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