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Spécialiste de l’externalisation des services informatiques et de l’hébergement des données, DTiX propose des data centers de colocation aux acteurs régionaux. Il s’apprête à investir 4 millions d’euros dans la construction de son deuxième équipement, avec une ambition environnementale réaffirmée.
DTiX a fait son apparition dans le paysage économique régional en septembre 2020 en ouvrant, à Chevigny-Saint-Sauveur dans la périphérie de Dijon, le premier data center de colocation de l’ex-région Bourgogne. L’entreprise réunit trois partenaires : deux spécialistes dijonnais des services informatiques, Planet Bourgogne et InfoProject, et le concessionnaire autoroutier APRR.
C’est d’ailleurs à proximité immédiate du péage de Crimolois (Côte-d’Or) qu’est implantée sa première infrastructure, dans un bâtiment de 750 m2 dont près de la moitié sont occupés par l’hébergement des données. « Quatre critères sont fondamentaux pour un data center, explique François Parry, gérant d’InfoProject et directeur général de DTiX : la sécurité, l’alimentation électrique, le froid et la connexion réseau. »
DTiX coche toutes ces cases. Côté sécurité, le petit bâtiment en béton a tout d’une forteresse : pour accéder à son serveur, il faut passer avec succès sept points de contrôle dont un sas unipersonnel, avec badge, détection biométrique, vidéosurveillance et verrouillage des baies par code ; et le grillage d’enceinte pourrait être bientôt électrifié, histoire de rajouter un cran. La sécurité incendie, quant à elle, repose sur un dispositif d’extinction à l’azote – l’absence d’onduleurs dans les baies écartant tout risque de feu comme celui qui a dévasté le data center strasbourgeois d’OVH en mars 2021.
Pour l’électricité, deux onduleurs et deux blocs électrogènes garantissent que le site fonctionnera toujours en cas de coupure de courant. Concernant la gestion du froid, deux blocs de climatisation, auquel s’ajoute un bloc de secours, promettent le maintien des températures requises par les machines. Enfin, le data center est connecté à la fibre qui longe le réseau autoroutier et rejoint le réseau de la métropole dijonnaise, avec une double entrée qui assure la redondance.
Initié en 2017, le projet DTiX avait initialement pour vocation de répondre aux besoins de ses trois fondateurs. « Mais nous avons souhaité créer un data center capable de répondre aux demandes d’externalisation des systèmes informatiques, de reprise ou de continuité d’activité des entreprises et des collectivités, d’hébergement des activités des prestataires informatiques et de leurs clients, et d’offres de fourniture d’accès réseau des opérateurs télécom et des sociétés d’infogérance », résume François Parry.
Ce premier data center affiche un taux d’occupation de 35 %, mais DTiX souhaite déjà développer son offre de service et assurer la redondance des données hébergées, grâce à la création d'un second data center, à Chalon-sur-Saône, pour un coût de 4 millions d’€. Les travaux de construction viennent tout juste de débuter, et la livraison est espérée au premier trimestre 2024.
Un centre voulu exemplaire sur le plan environnemental
La conception est rigoureusement identique pour ce deuxième site, qui abritera 100 baies, dans deux salles, contre 120, dans trois salles indépendantes, pour le premier. Certifié Iso 27001, la norme internationale de référence pour la sécurité des systèmes d'information, et répondant aux exigences de la conception Tier III (*), le data center propose des baies au format standard dans lesquelles les clients installent leurs serveurs, avec un accès possible 24 heures sur 24. Le site de Dijon devrait être prochainement labellisé HDS (hébergement des données de santé), avec un espace dédié où les mesures de sécurité sont encore plus draconiennes.
En outre, les équipements de DTiX revendiquent une haute qualité environnementale, battant en brèche les critiques habituellement entendues sur la forte consommation énergétique de ce type d’équipement. « Notre PUE [ndlr : Power Usage Effectiveness] constitue l’indicateur qui permet de mesurer l’énergie nécessaire pour la production d’un watt. Nous sommes à moins de 1,5 alors que les serveurs en interne dans les entreprises sont compris entre 3 et 4. Le recours à un data center externe est synonyme de moindre consommation. »
La performance s'obtient grâce à la massification des équipements d’une part, et aux dispositifs techniques déployés d’autre part. Par exemple, pour le froid, DTiX a retenu la technologie « freecooling », qui consiste à utiliser uniquement la température de l’air extérieur - dès lors qu’elle n’excède pas 17 degrés - pour refroidir l’eau de son système de climatisation. Autre exemple : dans la zone d’hébergement, le refroidissement est ciblé sur les seules baies en service.
Un dispositif de détection des fuites d’eau est installé sur l’ensemble du réseau du bâtiment. L’éclairage du site est assuré par leds, les locaux non destinés au cœur de l’activité ont été réduits au strict minimum. Enfin DTiX, qui est également certifié Iso 14001, a signé le Code de conduite européen pour les data centers, s’engageant dans la voie de l’exemplarité. Enfin, le fonctionnel n’excluant pas le beau, les murs du couloir d’accueil de la zone d’hébergement ont été couverts par une fresque imaginée et réalisée par l’artiste dijonnaise Véronique Barrillot.
Avec son deuxième site chalonnais, DTiX, qui a recruté son directeur du développement en la personne de Maxime Rouiller, se positionne comme un acteur incontournable de l’hébergement de données pour les acteurs régionaux, mais aussi nationaux. Il n’exclut pas d’implanter d’autres sites dans d’autres villes de la région.
François Parry, directeur général de DTiX. © Sabrina Dolidze
(*) désignant les data center disposant de plusieurs circuits d'alimentation en électricité et plusieurs circuits de refroidissement.
