BANQUE. La capitale bourguignonne espère transférer, hors le prêt sur gage, les activités de son crédit municipal à ceux de Bordeaux et de Lyon.
La décision s’explique par la baisse sensible des activités bancaires - notamment les prêts à la consommation -, qui pénalise fortement l’avenir de l’établissement, fondé par une ordonnance royale de Louis XVIII, en date du 6 février 1822.
Un constat que décortique sur plusieurs années la chambre régionale des comptes. Détails.
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On en saura plus après le conseil d’orientation et de surveillance prévu début octobre mais, si les négociations en cours aboutissent avec les crédits municipaux de Bordeaux et de Lyon, celui de Dijon (Côte-d’Or) ne conservera plus comme seule activité locale que le prêt sur gage (*).
C’est en tout cas la volonté de la municipalité dijonnaise, propriétaire de l’établissement, et celle de François Rebsamen, son sénateur-maire, président de l’établissement bancaire, face à une situation financière qui se dégrade d’année en année.
Un constat que révèle la chambre régionale des comptes dans des observations du 14 février dernier. La juridiction note, entre 2004 et 2010, une chute des encours de prêts de 151 millions d’€ à 110 millions d’€.
Cela conduit sur la même période à une baisse sensible du chiffre d’affaires : 8,9 millions d’€, contre 11,5 millions, et un coefficient d’exploitation qui clignote au rouge : 95,02%, contre 71,6%. Enfin, le résultat d’exploitation plonge de 100%.
«Le contexte économique général, la baisse des taux interbancaires ainsi que l’arrivée de concurrents majeurs sur le marché du crédit à la consommation», explique, selon la chambre, cette tendance lourde «qui fait peser un risque financier à la ville».
«Facteurs auxquels il convient d’ajouter des conditions d’exercices de plus en plus strictes liées au durcissement des normes européennes en matière bancaire», indique François Rebsamen.
Des négociations sont donc en cours avec le crédit municipal de Bordeaux -relativement prospère en raison d’un monopole sur l’outre-Mer-, pour la reprise de l’activité bancaire, et avec celui de Lyon -quant à lui florissant avec un chiffre d'affaires en hausse de 4% en 2011-, pour le prêt sur gage en dehors de Dijon.
Mais les deux établissements pourraient aussi se partager les activités selon un critère plus géographique.
Car l’établissement dijonnais (65 millions d’€ de fonds propres) exploite au total dix agences réparties en Bourgogne, en Franche-Comté (Besançon et Belfort), dans le Loiret, le Cher et le Puy-de-Dôme, avec un effectif de 83 salariés.
Très inquiet et évoquant même «un contexte fortement anxiogène», le personnel a adressé une lettre ouverte au maire de Dijon.
Par la voie de la CFDT, majoritaire, il demande que la ville demeure leur employeur et préserve le statut des fonctionnaires territoriaux et leurs avantages en cas de mutation dans les services municipaux.
«Nous voulons aussi que les 30% de contractuels aient le choix et l’assurance d’une pérennité de leur emploi», explique l’un des délégués. François Rebsamen leur répond que «personne ne sera abandonné».
Depuis fin août, des réunions d’information collective se tiennent avec les représentants des crédits municipaux de Bordeaux et de Lyon et devraient se poursuivre ensuite par des entretiens individuels jusqu’à fin octobre.
(*) Plus connu par l’expression «Aller chez ma tante».
Crédit photo: Ville de Dijon et Traces Ecrites
Ca y est, l'affaire ressort de nouveau. Pratiquement depuis longtemps, la municipalité de gauche voudrait arrêter les activités du Crédit Municipal. Il y a du capital, derrière, et cela ne pourrait faire de mal aux finances de la ville. Tant pis pour les personnes peu argentées qui y trouvaient leur compte grace à cet organisme à but social. Vous avez dit mairie socialiste ou sociale....