Pionnière de la conception d'enseignes lumineuses commerciales dans l’après-guerre au moment du boom de la société de consommation, l’entreprise dijonnaise s’est adaptée aux attentes de sa clientèle et aux évolutions techniques de son métier pour demeurer un acteur de référence à l’échelle nationale. Tout en continuant de s’illustrer dans son fie : en témoigne ses réalisations pour la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin ouverte ce 6 mai.


Du premier Mammouth de France, à Chenôve en 1974, à la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon en 2022 : Sodifalux incarne près d’un demi-siècle d’histoire de l’enseigne lumineuse !
L’aventure de la « Société dijonnaise de fabrication lumineuse », de son nom complet, a commencé encore plus tôt. L’entreprise a été créée en 1948 par un électricien dijonnais, un certain Monsieur Tixier. C’était alors l’époque de l’explosion de la société de consommation, marquée par le développement tous azimuts du commerce, notamment de la grande distribution.

Grandes surfaces, hôtels et autres casinos voulaient pouvoir afficher leur enseigne grand format, qui soit visible jour et nuit. Sodifalux truste alors le marché, développe un savoir-faire spécifique, ouvre des agences à Reims, à Mulhouse, à Vichy et emploie alors jusqu’à 80 personnes.


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Mais le fondateur de l’entreprise perd la vie aux commandes de son petit avion. Sa société ne manque toutefois pas de lui survivre. Jean-Noël Protoy, dirigeant de la société éponyme spécialisée en menuiserie aluminium et serrurerie, la rachète à la barre du tribunal de commerce le 4 janvier 1988. Il conserve 10 des 20 employés de l’époque.

Son fils, Fabrice, qui a alors 24 ans, fait déjà partie de l’aventure et c’est même lui qui, d’emblée, reprend les rênes pour redévelopper Sodifalux et l’installer sur un nouveau site, dans la zone industrielle Cap Nord à Dijon.
« L’objectif était de capitaliser sur la notoriété et l’expérience, restées intactes, de l’une des plus vieilles entreprises françaises d’enseignes lumineuses », explique le dirigeant, qui repart méthodiquement à la conquête des clients historiques.



Un réseau de PME pour les marchés nationaux

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Installation (acrobatique) de l'enseigne de l'entreprise Urgo à Chenôve, dans l'agglomération de Dijon.


Opération réussie : Sodifalux réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 2,6 millions d'€ et continue de servir commerces, banques et hôtels-restaurants, à 40 % dans la région dijonnaise, 30 % dans les territoires régionaux voisins et 30 % dans le reste de la France.

Car c’est là l’une des clés du succès de la stratégie menée par Fabrice Protoy. « J’ai rapidement compris que, pour assurer notre développement, il fallait nous donner les moyens de capter des enseignes nationales, qui recherchent des prestataires nationaux. »

Sodifalux seule n’y serait jamais parvenue. Alors le dirigeant initie la création, en 1990, de Visio 10, un réseau de PME comme la sienne pour répondre en commun aux appels d’offres. Mobalpa, Casino, des groupes hôteliers sont dès lors assurés de trouver des professionnels dans chaque région. « Visio 10 joue aussi le rôle de centrale d’achat mutualisée pour nos entreprises et de cercle de partage d’expériences ».



Salon Industrie Dijon



La deuxième clé du succès, c’est la capacité à s’adapter aux évolutions du marché. Sodifalux fut l’une des premières entreprises françaises à adopter la Led, il y a déjà vingt ans
. « La Led remplace vite le néon : ne contenant pas de mercure et consommant trois à cinq fois moins, elle est plus écologique, plus économique et plus pérenne, assure Fabrice Protoy. Elle se miniaturise aussi, permettant de créer des objets lumineux de toute petite taille. »

Cette capacité d’adaptation, la PME en fera la démonstration pendant la crise de la Covid-19. « Du jour au lendemain, l’activité s’est arrêtée, se souvient le dirigeant. Il a bien fallu imaginer de nouvelles offres ». Sodifalux utilise son outil de production et la compétence de ses équipes pour concevoir et fabriquer des écrans de protection en PETG – un polyster incassable, à la différence du plexiglas –, qui lui apportent l’équivalent de deux mois de chiffres d’affaires. Elle crée également des masques à visière en polycarbonate avec un plasturgiste de Besançon et des clés en laiton – matériau anti-bactérien par excellence – pour ouvrir les portes sans toucher la poignée, avec un succès plus modeste reconnaît Fabrice Protoy.

Des investissements et des recrutements

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L’entreprise créée en 1948 s’est installée dans la zone Cap Nord à la suite de sa reprise en 1988.

 

Mais peu importe : Sodifalux a traversé la tempête et connaît une année 2022 marquée par une forte reprise de son activité. Elle investit d’ailleurs, pour maintenir son outil de travail : une nouvelle cabine de peinture (100.000 €) et un nouveau logiciel ERP (Enterprise Resource Planing ou progiciel de gestion intégrée)… après avoir, juste avant la crise, investi un demi-million d'€ dans le remplacement de sa flotte de véhicules et l’acquisition de deux machines d’impression.

De plus, l’entreprise recrute, non sans mal comme toutes les industriels : « Six postes sont ouverts chez nous, souligne Fabrice Protoy. Nous recherchons tôlier et serrurier, poseur, assistants commerciaux et graphiste ». Des postes à pourvoir chez Sodifalux mais également chez Prometal et Publigraph, la métallerie créée au début des années 1990 et le spécialiste de sérigraphie et d’impression numérique racheté en 2017.



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Ces PME constituent l’écosystème complémentaire autour de Sodifalux, aboutissant au total à un effectif d’une trentaine de salariés et 3,5 millions d'€ de chiffre d’affaires. L’enjeu désormais, tel qu’identifié par le dirigeant, « consiste à consolider notre force commerciale après les investissements industriels opérés, afin d’engager une nouvelle phase de notre développement ».  

Photos fournies par l'entreprise.

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