Le Village des recruteurs qui vient de se dérouler à Dijon montre que malgré la crise et le chômage qui se profile, les entreprises embauchent quand même. Des postes immédiats et d’autres à plus long terme étaient proposés dans l’industrie, les services, le BTP et, des secteurs moins prompts à embaucher jusqu’à présent, l’agriculture et la viticulture. L’événement fut aussi l’occasion pour la CCI de présenter unbonstage.fr, un outil qui vient à point nommé devant la difficulté des stagiaires à trouver une entreprise d’accueil.


Il y avait une longue file d’attente devant le stand de Delpharm, au Village des recruteurs jeudi 1er octobre à Dijon. Le sous-traitant de l’industrie pharmaceutique basé à Quétigny, dans l’agglomération dijonnaise, proposait cinq offres : conducteur de ligne, technicien de laboratoire, assistant de logistique etc. Cet événement organisé par la CCI Côte-d’Or, Dijon Métropole et l’agence Aglaé Events, utilise une méthode directe et efficace. Les candidats qui avait pu consulter les offres au préalable sur un site dédié, venaient avec leur CV pour « se vendre » auprès des recruteurs. Trente autres entreprises ainsi que des agences de recrutement avaient publié des offres, pour beaucoup immédiatement disponibles. Dans tous les secteurs : industrie, services, BTP, même agriculture.

L’industrie affiche toujours les mêmes profils de postes, les très recherchés soudeurs, chaudronniers et usineurs qui demandent des qualifications particulières et les un peu moins difficiles à satisfaire comme les agents de maintenance, hydrauliciens, technico-commerciaux.


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Immuablement le BTP recrute comme l’exposait l’entreprise de gros oeuvre, électricité, plomberie, chauffage STCE (230 salariés en Bourgogne et en Alsace). « Les métiers les plus difficiles à trouver sont aujourd’hui les plombiers chauffagistes et les bancheurs », commente Laurette Debeleix, DRH recrutée cette année pour explorer toutes les pistes de recrutement, de la mobilité interne à l’apprentissage (dont l’entreprise est déjà une adepte avec 8% des effectifs) en passant par les formations qualifiantes.

Mais c’est l’agriculture et la viticulture qui ont constitué la surprise de ce forum de l’emploi. « Il y a un gros déficit de main d’oeuvre », faisait savoir l’ANEFA (Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture) Bourgogne-Franche-Comté. Le profil le plus rare et le plus recherché est celui de tractoriste – « un métier très bien rémunéré. »

Plus généralement, la filière agricole manque de candidats dès la formation initiale classique du lycée agricole et pour les nouvelles compétences issues de ses activités de diversification, à savoir la méthanisation, la transformation des produits, la vente etc. Mais le plus gros des besoins de main-d’oeuvre reste le travail de la terre, taille, culture, récolte.

 

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Pour remédier à l’instabilité de l’emploi saisonnier, des groupements d’employeurs se forment comme Agri Ressources 21 en Côte-d’Or. La mutualisation des emplois permet à un salarié de bénéficier d’un CDI, souvent sur la base de l’annualisation en raison de la saisonnalité des tâches. Une même personne peut tailler la vigne au printemps, faire les moissons en juin, les vendanges en septembre, du maraîchage entre deux hivers. Les exploitants agricoles recherchent aussi des ouvriers polyvalents, des perles rares qui savent tout faire ou presque, de la mécanique, de la ferronnerie, des travaux agricoles etc.

 

La filière viticole recherche aussi des profils industriels

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Anne-Laure Campoy (à droite), responsable des ressources huaines chez Alabeurthe, distributeur et fabricant de matériel viticole à Beaune, et Pauline Boissard, chargée de recrutement. « Nous accueillons volontiers des profils juniors. » © Traces Ecrites


En viticulture, les offres sont pléthoriques à en croire le portail Vita Bourgogne que viennent de créer la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), l’Union des Maisons de Vins de Grande Bourgogne et le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BOVB). Plus d’une cinquantaine de CDI sont en ligne et les besoins s’élèveraient à 700 principalement dans la production du vin, le travail en cuverie et le commercial.
« Nous n’avons pas assez de candidats, d’où ce portail qui décrit tous les métiers de la vigne et du vin, les formations pour y accéder et des offres immédiates. D’où aussi notre présence au Village des recruteurs qui permet de rencontrer les demandeurs d’emplois et les jeunes », explique Laure-Anne Godek, responsable communication de la CAVB.

La filière viticole recherche aussi des profils industriels, chez ses fournisseurs. Le distributeur et fabricant de matériels (tracteurs, cuveries) Alabeurthe à Beaune se dit toujours en veille de candidatures de chaudronniers, mécaniciens, électromécaniciens, agents de maintenance. L’entreprise de 220 salariés qui possède des agences commerciales dans tous les vignobles de Bourgogne jusqu’au Val de Loire, se partage entre une toute récente stratégie de communication pour « être visible », et une politique interne afin de fidéliser ses salariés qui peuvent être attirés par la surenchère des salaires de leur secteur.

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Alabeurthe est en train de nouer des relations avec les lycées professionnels pour parer les futurs difficultés de recrutement. « Nous accueillons volontiers des profils juniors qui ont déjà des compétences dans l’hydraulique et accordons beaucoup d’importance sur le savoir être et la rigueur dans le travail », expliquent Anne-Laure Campoy, responsable RH et Pauline Boissard, chargée de recrutement.

Comment trouver le bon stage ?

C’est un peu le guide des meilleures adresses où faire un stage que l’on soit étudiant, demandeur d’emploi ou même collégien avec le fameux stage de trois jours. Devant à la fois la difficulté de trouver un stage intéressant et la multitude de sollicitations auprès des entreprises, la CCI Côte-d’Or a eu l’idée de répertorier sur un site Internet – unbonstage.fr – les entreprises qui ont réellement une politique d’accueil.
Entreprise et stagiaires s’inscrivent sur le site, définissent leurs besoins et leurs aspirations. A l’issue de la période passée dans une entreprise, le stagiaire note l’entreprise avec un outil d’appréciation. « L’accueil d’un stagiaire se prépare, quelque soit la durée du stage et le niveau d’études, celui-ci n’est pas là uniquement pour observer, on doit lui confier un projet opérationnel », commente Apolline Gatti, responsable du pôle Orientation-apprentissage à la CCI 21. Un outil de simulation encourage l’employeur à verser une gratification, au moins la base légale.
De leur côté, ajoute t-elle, « les employeurs doivent considérer le stage comme un possible pré-recrutement, d’où l’importance de trouver la bonne personne, celle qui peut apporter des compétences nouvelles. »
Le sujet est autant d’actualité qu’avec la crise de la Covid-19, beaucoup d’étudiants n’ont pas pu faire leur stage de fin d’études. A ce jour, unbonstage.fr recense 110 entreprises et 200 propositions de stage.

 

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