EMPLOI. Les syndicats, et notamment la CFDT, dénoncent une mauvaise gestion des commandes de la part d’EDF.

Ils s’inquiètent que l’on confie au principal concurrent d’Areva une production  aussi sensible que des générateurs de vapeur.

Par manque d’activité à venir, le site d’Areva Saint-Marcel (environ 1 000 salariés), implanté près de Chalon-sur-Saône, (Saône-et-Loire) et spécialisé dans la fabrication des gros composants de centrales nucléaires, subit un sureffectif.

Sans licenciements pour l’instant, pas moins de 95 postes de bureau seront transférés dans les services d’ingénierie. En outre, 65 autres en production devraient être prêtés, sans doute pour un an, à des entreprises de la région. On évoque à ce propos : Alfa Laval (Chalon-sur-Saône), ainsi qu’Alstom et NFM au Creusot.

Cette situation découle, selon Patrick Buchot, délégué central CFDT et secrétaire du comité d’établissement, d’une « très mauvaise gestion des commandes de la part d’EDF» concernant le renouvellement des générateurs de vapeur pour les centrales nucléaires de 1300 mégawatts (1er tranche).

«À avoir trop tardé à lancer son appel d’offres, pour des raisons de conflit de personnes entre Anne Levergeon, qui dirigeait Areva, et Henri Proglio, P-DG d’EDF, l’énergéticien a dû répartir sa commande de 44 générateurs de vapeur entre Areva, pour 32 unités, et Westinghouse Electric Corporation, aujourd’hui filiale de Toshiba, notre principal concurrent pour les 12 autres», dénonce le syndicaliste.

Un contrat de plus d’un milliard d’€

Compte tenu de l’urgence des délais, l’unité bourguignonne d’Areva n’hérite au final que de 24 générateurs à fabriquer, huit étant sous-traités par ses soins à l’Espagnol Ensa.

«Nous sommes vraiment en colère, car une nouvelle fois les salariés paient une mauvaise gestion de la politique industrielle sur un secteur pourtant très porteur, faute d’avoir su étaler la charge», dénonce le syndicaliste.

Avec ses collègues des autres organisations, ils interpellent en permanence les pouvoirs publics locaux sur les conséquences sociales qui en résultent.

Interrogé sous couvert d’anonymat, un représentant de la direction d’EDF précise : «nous ne sommes pas responsables de l’organisation interne des entreprises que nous retenons sur appel d’offres et ce dans le parfait respect de la législation européenne».

Tout en rajoutant que «le contrat octroyé à Areva s’élève tout de même à plus d’un milliard d’€».

À l’horizon 2013-2014, un nouvel appel d’offres sera lancé pour remplacer les générateurs de vapeurs d’une seconde tranche de réacteurs, toujours de 1300 MW.

Crédit photo: Areva

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