
TERRE CUITE. Il n’aura pas fallu longtemps à Philippe Pénillard et sa trentaine de collègues, cadres associés, pour devenir le numéro un mondial des tuileries clef en main.
Un savoir-faire d'ingénieriste quasi-unique, hérité de Céric Automation et Céric Système dont ils ont repris les actifs en mars 2010, mais largement amélioré depuis.
Cleia conçoit et réalise aussi des briqueteries, comme celle récemment livrée en Algérie.
Faute, aujourd’hui, de marchés dans les pays développés, l'entreprise cible les économies émergentes, dont la Russie et l’Inde.
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En tout juste trois ans depuis la reprise des actifs (*) de l’ancienne Ceric à Nolay (Côte-d’Or), Cleia atteint la place indiscutable de numéro un mondial pour la conception et réalisation de tuileries.
Sur les trois unités à livrer entre 2012 et 2013, l’entreprise que dirige Philippe Pénillard (22 millions d’€ de chiffre d’affaires, 90 salariés et jusqu’à 140 en période de pointe) en aura décroché deux un quart.
« Celle faite en Pologne a été divisée entre quatre intervenants », précise le président de Cleia. Parmi ces contrats figure une tuilerie à installer en Allemagne. Son process est actuellement en cours de montage dans les ateliers de Nolay.
Le gigantisme des équipements impressionne : la ligne s’étire sur une cinquantaine de mètres et encore ce n’est qu’une partie. Accolées les unes aux autres, les armoires électriques doivent à elles seules occuper pas moins de 10 mètres.
Quelle ingénierie complexe aussi ! « Il nous faut tenir compte d’une multitude de critères en fonction de l’argile traitée localement : plasticité, aptitude au séchage, maintien à la cuisson… », explique Thierry Allanic, responsable du marketing et de la communication chez Cleia.
La durée de séchage peut ainsi aller de 3 heures à 30 heures, le temps de cuisson, de 8 heures à 90 heures et la température varier de 850° à 1150°.
Et pas question de commettre la moindre erreur, même à la marge, Cleia garantit la fiabilité de son process en fonction de la nature et de la qualité des produits désirés par l’exploitant.

Une levée de 3 millions d'€
« Notre savoir-faire en matière de tuilerie est, sans forfanterie, le meilleur au monde car il a été mis au point progressivement à Nolay, du temps de Ceric, et nous ne cessons de l’améliorer depuis », indique Philippe Pénillard.
Mais le marché est devenu quasi inexistant dans les pays développés. Quant à celui des briqueteries, une forte concurrence existe avec les opérateurs d’Europe du Sud qui contraint Cleia à réduire ses marges et à innover en permanence.
Le séchoir Zéphyr offre ainsi 15% de capacité supplémentaire et jusqu’à 20% de gains énergétiques.
D’où une stratégie de prospection au sein des économies émergentes. L’ingénieriste vise prioritairement l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient l’Inde, la Russie et certains pays asiatiques, mais surtout pas la Chine.
« Nous avons participé l’an dernier à pas moins de neuf salons dédiés au bâtiment ou à la céramique », argumente Thierry Allanic.
Cleia cherche aujourd’hui à lever 3 millions d’€. Un apport financier qui lui serait d’autant plus précieux que l’entreprise entend amplifier un développement sur un marché mondial où il convient d'offrir le meilleur rapport qualité-prix.

(*) Avec l’appui à hauteur de 1,1 million d’€ du conseil régional de Bourgogne et du conseil général de la Côte-d’Or sous la forme de subventions et d’avances remboursables
Crédit photos : Cleia et Traces Écrites.