Lunetterie. Le fabricant jurassien de montures de lunettes haut de gamme, estampillées par des créateurs-distributeurs aux noms tenus confidentiels, souhaite élargir son marché de niche en touchant le secteur du luxe.

Cemo Lunetterie (3 millions d’€, de chiffre d’affaires, 40 salariés), implantée sur deux sites, à La Chaumusse et Morez, possède deux atouts non négligeables pour y parvenir : la volonté indéfectible de Claude Rabut, son dirigeant, et une capacité d’innovation à fort potentiel.

«Nous accompagnons nos clients en pratiquant de plus en plus le co-développement et venons de mettre au point deux nouveaux brevets», explique le dirigeant. Pas question toutefois d’en savoir plus pour l’instant.

Mais là ne sont pas les seules qualités de l’entreprise qui intègre tous ses process de A à Z, à l’exception du traitement de surface, sous-traité.

Le parc d’équipements industriels le prouve. Depuis le rachat en 1997 de cette société, positionnée à l’époque sur le marché des montures moyen et bas de gamme, Claude Rabut, 58 ans, n’a cessé d’investir dans du matériel performant à hauteur de 300 000 € en moyenne par an.

La pompe aspirante suisse

Aujourd’hui, des soudeuses à laser six axes, pour marier titane et inox, cohabitent avec des machines à commandes numériques dédiées aux montures en plastique ou encore avec des injecteuses spécialisées dans le surmoulage.

«Le consommateur croit de plus en plus au made in France (*), pour sa qualité, sa créativité, mais également parce que cela préserve des emplois, notamment industriels, face à une concurrence asiatique qui apprend très vite, sait travailler et nous obligera à être toujours plus performant si l'on veut continuer d'exister», indique le chef d’entreprise.

Ce fils d’artisan lunetier, qui a longtemps travaillé dans le groupe Comotec, spécialisée dans les composants pour la lunetterie, n’élude pourtant pas un problème sérieux : le recrutement.

La Suisse toute proche attire par ses salaires nettement supérieurs de très nombreux techniciens d’atelier et les opérateurs de production.

«Il faudrait vraiment régler cette question en allégeant les charges, tant du côté salarial que patronal, pour éviter cette fuite très préjudiciable à notre développement», espère Claude Rabut.

Le constat n’entame toutefois pas l’optimisme ancré chez cet homme dont les deux phrases qu’il répète à l’envi sont : «J’y crois toujours» et «Il y a encore tellement de choses à faire».

(*) Cémo Lunetterie fait partie du réseau des entreprises Made in Jura.

Crédit photo: Cemo Lunetterie

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