Avis d’expert. L’École de Management Strasbourg (EM Stasbourg), composante de l’Université de Strasbourg (Bas-Rhin), fait aujourd’hui partie des meilleures « business schools » françaises, comme en attestent les derniers classements du genre. De 1400 étudiants il y a 4 ans, elle en accueille dorénavant 2350 et dispose d’un budget de 21,7 millions d’.

Qu’est ce qui fait son succès ? Quelle est son originalité ? En quoi répond t-elle aux besoins des entreprises ? Autant de questions que nous souhaitions poser à Michel Kalika, son directeur en poste depuis trois ans.

Comment expliquez-vous le bond en avant fait ces dernières années par l’EM Strasbourg, classée parmi les toutes premières business schools françaises ?

Tout simplement parce qu’à notre époque où la mondialisation fait partie intégrante de l’évolution économique, nous sommes avant tout une école internationale. Nos formations se font en trois langues au choix : français, anglais et allemand. Nos étudiants doivent suivre durant leur cursus au moins une année complète dans une université étrangère et, pour ce faire, nous bénéficions de 175 partenariats dans le monde entier. En outre, nous possédons, grâce à nos 90 enseignants-chercheurs, une capacité de recherche très prisée, notamment dans le domaine bancaire, la finance internationale ou encore les systèmes d’information.

Comment vos enseignements s’adaptent-ils aux besoins nouveaux des entreprises ?

S’ils ne le faisaient pas, notre école disparaîtrait corps et biens où serait reléguée au fin fond des classements. Je vais prendre trois exemples pour illustrer mon propos. Nous avons mis en place une chaire dédiée au management de la diversité. Toutes les sociétés modernes sont aujourd’hui multiraciales et multiculturelles, c’est une richesse, et l’encadrement dans les entreprises doit tenir compte de cette réalité.

Dès la prochaine rentrée, nous créerons une filière spécifique sur le management de communauté. Avec Internet, la e.réputation d’une entreprise comme de son dirigeant doit être surveillée, contrôlée, utilisée à des fins marketing. Nous rendons aussi de plus en plus pointues nos formations en commerce international. La France manque de vendeurs et de bons vendeurs et, aujourd’hui, le marché national ne suffit plus pour se développer.

Je voudrais dire à ce propos que si nous ne dépendons plus de la chambre de commerce et d’industrie d’Alsace, nos liens demeurent très forts avec elle et ses entreprises adhérentes qui nous inspirent et nous conseillent pour faire évoluer nos enseignements.

N’y a t-il pas chez vous, comme dans la plupart des grandes écoles, un risque de formatage de la pensée de vos étudiants ?

Je ne le pense pas car nous ne formons pas à un diplôme, nous conduisons nos étudiants à un métier et, l’ouverture internationale empêche ce travers. Pas moins de 40% de ceux qui sortent de l’EM Strasbourg trouvent un premier emploi à l’étranger. De plus, nous n’enseignons pas des certitudes, mais souhaitons instiller le doute pour faire réfléchir afin que chacun se fasse son propre avis sur telle ou telle question de société. Enfin l’école véhicule des valeurs qui lui sont propres.

Quelles sont ces valeurs ?

La diversité pour comprendre l’autre, l’éthique qui devient, notamment dans le domaine de la finance, une impérieuse nécessité. Enfin, le développement durable, car il façonne et façonnera de plus en plus l’économie de demain.

Crédit photo: EM Strasbourg

3 commentaire(s) pour cet article
  1. Didier Huguedit :

    Mea culpa et pardonnez-nous d'avoir chahuté la langue de Molière. Si cela arrive même aux plus grands journaux, ce n'est toutefois pas une excuse. Pas plus que les contraintes quotidiennes d'un bouclage dans l'urgence. Votre réaction nous invite à faire montre d'une plus grande vigilance et à nous souvenir, en toutes circonstances, que l'humilité fait partie des règles d'or de notre profession. Les journalistes de Traces Écrites News

  2. m.gerarddit :

    Très bel article au sujet de l'EM ! Bravo ! Par contre les fautes d'orthographe ne pardonnent pas: "doivent suivrent"...

  3. Bernard BOULYdit :

    Ce n'est pas si fréquent que les valeurs d'une EM soient aussi clairement exprimées. Bravo ! Ne restait plus qu'à évoquer le management de l'innovation en terme de communauté marketing/ scientifique/ industriel et Finances..., point faible de la Culture Française. Bernard BOULY Consulting.

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