ENSEIGNEMENT SUPERIEUR. La traditionnelle remise des diplômes, à l’attention de 400 étudiants des promotions 2011 du groupe ESC Dijon-Bourgogne, se déroulera ce samedi 24 mars 2012, au parc des expositions de Dijon.

Elle offre l’occasion de faire le point avec Stéphan Bourcieu, directeur depuis 2006 sur cette école de management, née en 1899 à l’initiative de la CCI de Dijon.

Un temps Bourgogne, Franche-Comté - de 1970 à 1996 -, l’établissement d’enseignement supérieur s’appuie sur un budget de 15 millions d’€ et emploie 135 personnes, dont 60 professeurs.

250 intervenants extérieurs, issus du monde l’entreprise, viennent apporter leurs compétences aux 1 700 étudiants qu’attire l’école.

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Qui êtes-vous Stéphan Bourcieu ?

J’ai 40 ans et suis le directeur du groupe ESC Dijon-Bourgogne depuis 2006. Docteur en stratégie d’entreprise, j’ai déjà intégré le monde industriel dans une PME française avec notamment une période à l’étranger (Biélorussie), puis j’en suis devenu le directeur général quelques années plus tard. Mes pas professionnels m’ont ensuite conduit dans le monde de l'enseignement et j'ai intégré l’Institut National des Télécommunications comme directeur adjoint du programme Grande École. C'est là que j’ai pu constater une «certaine» inertie de l’administration française. J’ai ensuite rejoint, comme doyen associé chargé de créer des programmes MBA, l’ancienne ESC Nantes, rebaptisée aujourd’hui Audencia. Au niveau de mon fonctionnement, je confesse être un colérique contenu qui s’engage pleinement en sachant ce qu’il veut et n’aime rien d’autre que travailler en équipe.

Votre école est-elle bien notée et plus généralement bien cotée ?

Si je prends la moyenne des classements effectués, nous nous situons, parmi les quarante grandes écoles de management reconnues par l’État, à la 17ème place et progressons régulièrement. Précisons que nous ne sommes pas une école privée, mais un établissement public administratif (EPA) qui bénéficie du soutien financier des entreprises et de la taxe professionnelle. J’ajoute que près de 70% de notre budget (15 millions d’€) découlent des droits de scolarité.

Ces classements vous apparaissent-ils fiables ?

Ils sont importants car 80% de nos étudiants n’ont jamais mis les pieds à Dijon, ce qui me fait dire que nous sommes plus bretons que bourguignons (*). La ville de Dijon n’attire pas sur son seul nom. Il faut vouloir y venir, mais une fois installé, la perception qu’on en a notamment pour son cadre de vie, change du tout au tout. D’où cette impérieuse nécessité d’être bien classé pour séduire des candidats et rassurer leurs parents. Maintenant, je vous confesse que seulement quelques classements sont très bien faits, avec des critères sélectifs et une hiérarchie finale crédibles.

Les droits de scolarité élevés ne conduisent-ils pas à privilégier les enfants de milieux favorisés ?

Ils ne sont pas donnés, je vous l’accorde, aussi parlons clair. Il en coûte 5 500 € par an pendant trois ans à un étudiant qui suis chez nous le Bachelor marketing et business. Pour le programme Grande École, la somme s’élève à 8 100 € par an durant trois ans. C’est le prix à payer pour un enseignement de qualité qui ouvre grandes les portes dans les quatre mois après l’obtention du diplôme à un emploi dans un poste à responsabilités.

Nous ne sommes pas une école de gosses de riches mais de privilégiés, au sens du cursus scolaire que nous proposons. Je précise que chaque année une trentaine d'élèves bénéficie de bourses pour un montant global supérieur à 200 000 €.  Par ailleurs des emprunts remboursables à l’issue de la scolarité et à des taux plus que préférentiels existent et, beaucoup de nos étudiants font les petits jobs. Croyez-moi, si ce n’est pas facile pour les enfants de familles modestes, ils sortent d’autant mieux armés et motivés pour affronter la vie active. Reste que plus d’une centaine d’entre eux sont en grande difficulté financière. L’école les aide en allongeant la durée de paiement.

En quoi se distinguent les formations dispensées à l’ESC Dijon-Bourgogne ?

Nous sommes très reconnus en audit et expertise-comptable, en management des PME et des entreprises culturelles, ainsi que tout ce qui concerne, région oblige, le business du vin. Le rapprochement mené depuis 2007 avec l’Université britannique d’Oxford Brookes, offrant des enseignements communs et des diplômes joints, nous donne par ailleurs une dimension internationale et une identité beaucoup plus forte. Le réseau de partenaires sur lequel s’appuie l’ESC est aussi un plus déterminant. Une année, nous n’avions prévu qu’une dizaine de places à proposer pour un stage à l’étranger en seconde année du Bachelor. Or, pas moins de 60 étudiants se sont manifestés. En quinze jours, tout le monde pouvait partir hors les frontières.

Quelle stratégie allez-vous conduire ces prochaines années ?

Nous devons renforcer nos enseignements sur le vin, poursuivre le développement de notre alliance stratégique globale avec la business school de l’Université d’Oxford Brookes pour ainsi permettre la délivrance de diplômes communs et, élever encore la qualité de service proposée à nos étudiants, notamment à l’international.

(*) L’ESC Dijon-Bourgogne n’accueille que 10% d’étudiants bourguignons et francs-comtois. Un tiers des effectifs vient de la région parisienne et le reste de toute la France.

Crédit photo: Arnaud Dauphin

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