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TxCell se lance dans l'étude clinique de phase 2 de thérapies cellulaires aux propriétés immuno-suppressives.

BIOTECHNOLOGIES. La start-up spécialisée dans les immunothérapies cellulaires personnalisées a mené avec succès des essais cliniques de phase 1/2A.

Son agrément l’autorise maintenant à lancer une étude clinique de phase 2 B.

TxCell, fondée à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) par un chercheur de l'Inserm a choisi Besançon pour implanter son site de production. Et ce n'est pas un hasard...

Auprès de l’Etablissement français du sang (EFS) de Bourgogne-Franche-Comté qui l'héberge, elle trouve sa matière première mais aussi une expertise et un vivier de compétences.

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Pharmacien, Eric Pottier a rejoint TxCell il y a un an avec pour objectif d’obtenir le statut d’établissement thérapeutique.

Mission accomplie puisque l’unité de thérapie cellulaire de Besançon, seul site de production de cette entreprise de biotechnologies basée à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), est désormais autorisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament à produire des médicaments biologiques expérimentaux.

« Nous avions besoin de cet agrément pour pouvoir démarrer une étude clinique dans le cadre du développement de notre produit de thérapie innovante », explique le directeur général délégué et responsable du site de production bisontin.

Eric Pottier, responsable du site de TxCelle de Besançon.
Eric Pottier, responsable du site de TxCell de Besançon.
© Monique Clémens

« Notre stratégie est maintenant de maîtriser la production de notre thérapie cellulaire aux propriétés immuno-suppressives », explique t-il. « Elle pourrait concerner toute une famille de pathologies mais, pour l’instant, nous avançons sur la maladie de Crohn (*) et venons de lancer une phase de recherche sur l’uvéite, une inflammation de l’œil : c’est le même type de cellule et le même principe. »

Fondée en 2001 par un chercheur de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), TxCell mène une activité de R&D et développe des immunothérapies cellulaires personnalisées pour traiter des maladies inflammatoires et auto-immunes chroniques et sévères.

Des essais cliniques en phase 1 sur la maladie de Crohn ont été menés à Besançon avec succès. L’étude a montré une bonne tolérance et un signal positif d’efficacité. L’étude clinique de phase 2, désormais possible, devrait être menée dans plusieurs hôpitaux européens, dont celui de Besançon (**).

La capitale franc-comtoise n’a pas été choisie au hasard.

36 millions d’€ de R&D

TxCell (38 salariés) cherchait un site pour produire et tester son premier médicament baptisé Ovasave. Les contacts noués avec l’Etablissement français du sang (EFS) de Bourgogne-Franche-Comté, implanté sur le site du CHU de Besançon, l’ont convaincue de le rejoindre.

Locataire de l’EFS depuis 2005, elle y trouve sa matière première, mais aussi une expertise et un vivier de compétences.

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Une dizaine d'embauches est prévue pour  la fin 2014.

A l’arrivée d’Eric Pottier à Besançon, en janvier 2013, l’unité de production de thérapie cellulaire employait six personnes, des spécialistes de biologie cellulaire ou moléculaire.

Un an plus tard, elle compte 14 salariés et ils pourraient être 24 au démarrage des essais cliniques à la fin de l'année.

Le directeur du site de Besançon a un rôle essentiellement opérationnel : il gère les aspects logistiques et d’approvisionnement - en l’occurrence le prélèvement sanguin des patients impliqués -, puis le réacheminement des cellules après amplification et activation dans la salle blanche de 120m2 de son hébergeur.

Pour financer ces travaux, pas moins 36 millions d’€ ont été levés en 12 ans par la société qui ne dégage pas encore de chiffre d’affaires. Business angels et investisseurs y croient.

A preuve, le dernier tour de table a réuni  Innobio, Auriga Partners, AXA Private Equity, CDC Entreprises via le fonds BioAm, Innovation Capital et Seventure.

 « C’est vraiment une médecine personnalisée. Nous sommes sur un champ de thérapie innovante et nous sommes plutôt en avance », assure Eric Pottier.

(*) La maladie de Crohn est une des maladies inflammatoires chroniques intestinales.

(**) Elles sont réalisée dans les deux cas en thérapeutique médicale humaine pour évaluer l'efficacité et la tolérance d'une méthode diagnostique ou d'un traitement.

Incubateur de start-up 

L’Etablissement français du sang (EFS) de Bourgogne-Franche-Comté n’en est pas à son premier partenariat avec une société de biotechnologies. Déjà Diaclone, issue des travaux de John Wijdenes sur les anticorps thérapeutiques, avait été hébergée dans ses locaux avant de s’installer juste à côté.

 « Lorsque les chercheurs aboutissent, ils veulent légitimement exploiter leur découverte, et on les y encourage », assure Pascal Morel, le directeur de l’établissement.

« Ici, ils peuvent bénéficier d’une ingénierie de production, du contrôle qualité, du circuit d’approvisionnement, du stockage et de toute notre infrastructure. De notre côté, nous bénéficions de leurs avancées. C’est du gagnant-gagnant. »

L’EFS compte ainsi, parmi ses chercheurs, un certain Sylvain Perruche qui, lui aussi, mène des travaux sur un anti-inflammatoire destiné à des maladies chroniques comme celle de Crohn, l’asthme, l’infarctus du myocarde...

 « Chef de file d’une série de produits très prometteurs », selon Pascal Morel, il envisage également de créer une société de biotechnologies, dès lors que son projet sera mature. Patience…

Crédit photos : Monique Clémens et TxCell

2 commentaire(s) pour cet article
  1. Clémensdit :

    Bonjour, La phase II des essais cliniques va effectivement être lancée auprès de patients atteints de cette maladie. J'ignore comment est effectué le "recrutement" et je suppose qu'il est extrêmement encadré, aussi je ne peux que vous inviter à vous rapprocher de votre médecin traitant ou du service hospitalier qui vous suit afin qu'il se renseigne sur la possibilité, ou non, d'intégrer cette phase.Vous pouvez également tenter de joindre l'entreprise TxCell, à Besançon, et leur poser directement la question, ou encore l'EFS puisque Sylvain Perruche, le chercheur cité dans l'article, est lui aussi en train de mettre au point un antiinflammatoire destiné notamment à la maladie de Crohn. Bonne chance.

  2. daviddit :

    Bonjour, Je souffre de la maladie de Crohn. Je lis votre article et vois que des essais cliniques sont entrepris. Serait-il possible que des patients suivent le traitement ? Merci pour votre réponse.

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