B TO B. Des plates-formes technologiques accessibles à tous, petites et grandes entreprises pour une poignée d'heures ou quelques jours : c'est la dernière initiative de la Vallée de l’énergie à Belfort qui réunit donneurs d'ordre et fournisseurs du secteur en Franche-Comté.
Trois viennent d'être mis sur les rails : le contrôle non destructif d’équipements de production, la modélisation 3D de centrales et le multifluides ou analyse de l’eau, de l’huile et de l’air.
Aux côtés de cet accompagnement technologique, l'Alsace rejoint la Franche-Comté dans un fonds d’amorçage commun de 25 millions d'€ pour les entreprises en mal de financement.
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Aux côtés des géants Astom et General Electric, la filière énergie dans le nord Franche-Comté fait vivre un noyau dur de 200 fournisseurs - des entreprises réalisant une part significative, sinon majoritaire de leur chiffre d'affaires dans ce domaine - , dont 80 % emploient moins de 100 salariés.
«Du fait de leur petite taille, ces entreprises ont besoin d’être accompagnées dans l’innovation», observe Alain Seid, président de la CCI du Territoire de Belfort, initiatrice de l'association La Vallée de l'Energie.
C’est le sens des plates-formes technologiques que La Vallée de l'Energie vient de mettre sur les rails avec le soutien de plusieurs collectivités (communauté d’agglomération de Belfort et de Montbéliard, conseil général du Territoire de Belfort, conseil régional de Franche-Comté) et de l’Etat.
Le principe consiste à rassembler sur un seul lieu une série d’équipements de recherche, de développement et de validation de process et produits, ouverts à toute entreprise sous forme de location d’heures ou journées d’utilisation.
Sans exclusive géographique d'ailleurs : de tels équipements ont leur pertinence à 400 km à la ronde, selon Jean-Luc Habermarcher, président de la Vallée de l’énergie.
Trois technologies sont identifiées comme répondant à un besoin suffisamment collectif et libre des contraintes de confidentialité pour alimenter concrètement le concept : le contrôle non destructif d’équipements de production, la modélisation 3D de centrales et le multifluides ou analyse de l’eau, de l’huile et de l’air.
C’est cette dernière qui est la plus avancée : son démarrage est annoncé pour 2014. Il reste à finaliser l’étude de marché qui confirmera la validité de l’idée.
Ceci est l’affaire de quelques semaines, assurent les responsables. Mais surtout, il faut réunir les 7 millions d’€ d’investissements nécessaires. Ce qui prendra sans doute un peu plus de temps…
Un fonds d'amorçage interrégional
Le lancement de ces équipements mutualisés se double de la création d’un fonds d’amorçage de 25 millions d'€.
Son originalité : il est capitalisé par les conseils régionaux d'Alsace et de Franche-Comté et par des partenaires privés. Il accompagnera les entreprises qui ont besoin de financement mais que le secteur bancaire, souvent frileux, ne veut pas suivre. La Région Alsace mettra 4,5 millions d'€ et la Franche-Comté, 3 millions.
Annoncés le 26 juin dernier à Belfort, à la deuxième édition du Rendez-vous des acteurs de l’énergie, ces nouveaux outils confirment l'intérêt d'une mutualisation des moyens dans un secteur qui génère 14 000 emplois directs et réalise 4 à 5 milliards d’€ de chiffre d’affaires en Franche-Comté.
Rendez-vous majeur que La Vallée de l’énergie compte instituer tous les deux ans, l'édition 2012 a réuni 300 participants de plus d’une centaine d’entreprises, sous-traitants régionaux et groupes internationaux – Alstom, General Electric et EDF bien sûr, mais aussi Areva ou Ansaldo – qui ont dépêché cent acheteurs, dont 20 pour les différentes unités d’Alstom Power.
Le format qui consiste à faire se rencontrer un maximum de donneurs d’ordre et fournisseurs pour déclencher un courant d’affaires, lors de rendez-vous d’une demi-heure, semble plaire.
«800 contacts ont été établis, dont un quart à un tiers de nouveaux, ce qui signifie que les donneurs d’ordre trouvent encore des PME qu’elles ne connaissaient pas», observe Jean-Luc Habermacher, le président de la Vallée de l’énergie.
Photos : Christian Robischon, Traces Ecrites et GE Energy.