BTP/ALSACE. Comptant parmi les références majeures du béton préfabriqué, BCS Gherardi construit un nouvel atelier de 5 000 m2 de fabrication de façades architectoniques et de charpentes béton sur son site de Richwiller (Haut-Rhin).
Cet investissement de 1,2 million d'€ qui entrera en service ce printemps, confirme la spécialisation de l'entreprise familiale alsacienne vers des produits sophistiqués pour ouvrages très techniques.

Si la construction en béton était élevée au rang d’art, nul doute que les salariés de BCS Gherardi compteraient parmi ses virtuoses. L’entreprise familiale de Richwiller (Haut-Rhin) est devenue l’une des références majeures du béton préfabriqué. Poli, bouchardé, travaillé d’une telle façon qu’on le confondrait à la vue avec du bois, teinté de multiples couleurs, et même sérigraphié avec l’impression de figures et objets : chez BCS, le matériau réputé basique se soumet à toutes les variations possibles.
La réputation de la PME de 60 personnes et 15 millions d’€ de chiffre d’affaires annuel a largement franchi les frontières de sa région. « Nos marchés nous mènent de Lyon à Lille et à la région parisienne », souligne le dirigeant Flavio Gherardi.
Le fabricant alsacien a par exemple réalisé la plate-forme Amazon à Lille et le complexe Oxylane-Decathlon près de son siège à Wittenheim. Elle construit actuellement des logements sociaux à Paris. Elle vient de livrer un immeuble de bureaux en béton noir poli à Metz, le Black Stone. Cette année la verra réaliser des panneaux de façade pour un bâtiment des eaux d’Evian, ou encore le béton poli de la nouvelle mosquée de Mulhouse.
Comme un puzzle
Depuis quelques semaines, l’hôpital Saint-Charles de Nancy lui offre la première application de sa dernière nouveauté, un panneau sandwich double peau qui permet la pose de 20 centimètres d’isolant entre deux murs béton. Objet d’un avis technique du CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment) , « elle élimine tout pont thermique », souligne le dirigeant.

Le chantier-phare du moment se situe à Strasbourg. Développé par le promoteur régional Perspective et conçu par le cabinet AEA (René-Pierre Ortiz), le programme de 34 logements "L’Equinoxe" impose un défi à tous ses intervenants.
Une soixantaine de panneaux, tous de dimensions différentes, doivent s’assembler sur place comme un puzzle, obligeant à un travail de pose au millimètre près. La mise en œuvre est précédée de calculs complexes, fruits de multiples allers-retours entre la maîtrise d’œuvre, les bureaux d’ingénierie externes et le propre bureau d’études de BCS.
Le travail d’orfèvre concerne le béton proprement dit, recouvert d’un marbre de Thassos qui le rend extrêmement lisse tout en présentant une résistance à la compression supérieure à la moyenne. Il s’étend aux armatures.
« On travaille avec un acier spécial, pointé et anti-fissuration. Un très beau challenge technique », souligne Ignacio Morello, responsable des armatures à Richwiller.

Passage de relais
BCS est née en 1984 de la diversification de l’entreprise de gros œuvre Gherardi, elle-même fondée 19 ans plus tôt par le père de Flavio.
Cette structure historique affiche une taille comparable au spécialiste du béton préfabriqué, avec son effectif de 55 personnes et son chiffre d’affaires annuel de 14 millions d’€. Elle concentre son activité sur le Haut-Rhin.
La création de la nouvelle filiale BCS a coïncidé d’ailleurs avec le passage de relais entre le père et le fils.
« Nos prestations n’ont cessé d’évoluer vers le haut, jusqu’à une nouvelle offre d’ouvrages complets en préfabriqué depuis trois ans », relate Flavio Gherardi. Elle est faite de façades architectoniques ou de charpentes béton comme celle qui sera installée sur un hall logistique de 18 000 m2 à Colmar cette année.
Le développement de cette activité justifie la construction d’un nouvel atelier de 5 000 m2 sur le site de Richwiller. Il entrera en service ce printemps, au terme d’1,2 million d’€ d’investissements. Il sera en béton, cela va sans dire…
