LOGISTIQUE/ALSACE-BOURGOGNE. Axal promet d’envoyer du lourd. L’entreprise de déménagement basée à Bennwihr-Gare (Haut-Rhin) a emprunté cette expression familière pour nommer son nouveau service aux particuliers.
Le spécialiste du déménagement pour professionnels a lancé cette activité en avril dernier en Alsace, et depuis début juin à Dijon, le second fief de la PME familiale de 150 salariés. Il dit s'être s’inspiré d’Easyjet.

Axal entend apporter la souplesse qui fait défaut aujourd’hui à l’offre de déménagement de particuliers : « 80 % de ce marché échappe aux entreprises spécialisées », constate Pierre Heinrich, directeur général d’Axal.
La réponse de l’entreprise alsacienne revêt des facettes multiples. « On laisse le client évaluer son volume et composer son équipage comme il le souhaite. Il peut nous demander une prestation complète avec chargement/déchargement, démontage/remontage, ou juste le chauffeur et le véhicule pour compléter le groupe d’une dizaine d’amis qu’il aura constitué de son côté. »
Cette nouvelle prestation vise les déménagements sur un territoire proche, à l’échelle d’une région par exemple, mais guère au-delà. « Elle peut se limiter à une demi-journée : matin, après-midi, mais aussi le soir qui peut représenter une alternative intéressante au samedi », décrit Pierre Heinrich.
Pour la tarification, « on s’inspire d’Easyjet », complète Joan Weyh-Ringelstein, directrice commerciale : le prix varie constamment, selon que le jour choisi est plus ou moins chargé. Logique : cette demande de particulier viendra plus ou moins bouleverser l’organisation de l'activité de déménagement classique.
Mais, on l’aura compris, accepter de décaler son déménagement de quelques jours peut générer une économie intéressante sur la facture.
Toutes ces informations sont accessibles au client sur le site jenvoiedulourd.fr. A cette adresse, il passe sa commande, prend connaissance des tarifs selon le calendrier et effectue son paiement. Axal a également monté une hotline. Selon l’entreprise, la facture diminue d’environ 30 % par rapport à un déménagement classique.
« Il est possible de réserver jusqu’à J-3. Des premières concrétisations, il ressort toutefois que le déménagement est en général commandé deux à trois semaines à l’avance », souligne Joan Weyh-Ringelstein.
Avant tout un acteur B&B

C’est donc une étape de plus que franchit une entreprise qui n’en a pas manqué dans sa longue histoire. L’origine d’Axal remonte à 1903 ! L’arrière grand’père de Pierre Heinrich l’avait créée près de la gare de Colmar pour transporter à cheval la marchandise qui arrivait par train. L’affaire familiale fut pionnière du rail-route après la Seconde guerre mondiale. Puis en 1980, les activités de transport ont été scindées du déménagement qui a donné naissance à Axal.
Axal est et restera avant tout un acteur B&B : « La clientèle professionnelle représente 80 % de notre activité », indique son directeur général. Ayant représenté 14,5 millions d’€ l’an dernier, le chiffre d’affaires prend trois formes : le déménagement de sites, la logistique de valeur ajoutée et le transport d’œuvres d’art.
Le déménageur organise le transfert complet d’un endroit à un autre d’entreprises, administrations et autres structures. Il revendique en particulier un savoir-faire d’envergure nationale pour les établissements de santé, avec le déplacement toujours délicat d’équipements médicaux. Il a par exemple travaillé pour le CHU de Dijon et à présent, pour le futur hôpital médian de Belfort-Montbéliard.
La logistique-distribution, qui pèse 40 % du chiffre d’affaires, se concentre en particulier sur des produits d’un certain degré technologique : serveurs informatiques, bureautique, équipements sportifs, appareils médicaux… En somme, de l’encombrant et/ou du lourd haut de gamme.
Les oeuvres d'art, un quart du chiffre d'affaires

« Nous pratiquons la logistique du dernier kilomètre : nous allons jusqu’au point final de livraison, où nous assurons le montage. L’e-commerce dope cette activité », décrit Joan Weyh-Ringelstein. Axal intervient sur toute la France grâce au relais d’une vingtaine d’agences du groupe Géodis, son partenaire technique, non présent à son capital.
Sur le marché des œuvres d’art (25 % du chiffre d'affaires), « nous ne sommes que quatre prestataires en France », affirme Pierre Heinrich. Son entreprise est entrée sur ce marché en 2008 par le rachat du spécialiste alsacien Artrans, dont elle a maintenu le management et la marque réputée. Pour répondre aux dimensions forcément spécifiques de chaque oeuvre, elle fabrique des caissons en bois sur-mesure, qui vont jusqu’à 8 mètres de long.
Avec tant de projets et des bases solides, les 65 camions et camionnettes aux couleurs jaunes et bleues n’ont donc pas fini de se montrer sur les routes du Grand Est ou d’ailleurs. Le nounours qui accompagne le logo rejoindra petit à petit le rayon des souvenirs. Un choix de l’entreprise pour marquer qu’elle tourne une page.
Autres photos fournies par l'entreprise.