TÉLÉMÉDECINE/FRANCHE-COMTÉ. Un an après son intégration dans le petit groupe d'informatique bourguignon IDO-in, la société bisontine de télédiagnostic Covalia joue la complémentarité des compétences pour progresser dans le domaine du suivi de parcours du patient.
Les dirigeants visent un doublement de l’activité d’ici cinq ans.

 

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Fin mars, cela fera un an que Covalia, le spécialiste du télédiagnostic, a été intégré au groupe IDO-in. La société créée à Besançon par Eric Garcia en 2007 est devenue la filiale de l’éditeur dijonnais de solutions informatiques destinées aux établissements de santé, et les deux partenaires ont candidaté ensemble à plusieurs projets importants.

 

« IDO-in, c’est une entreprise avec laquelle on travaille depuis le début de Covalia, nous avions des clients et des projets communs, et nous nous sommes naturellement rapprochés », explique Eric Garcia, le dirigeant fondateur de Covalia qui assure désormais la fonction de directeur général du petit groupe ainsi constitué.

 

Omar Mrani, le patron d’IDO-in, lui, en assure la présidence. Les deux hommes se connaissent et s’apprécient. Ils sont complémentaires, comme le sont leurs équipes et technologies. « Covalia, seule, fonctionnait bien, mais nous avions pour objectif de viser l’international et de plus gros projets. C’est bien d’être plus costaud. »

 

La société bisontine, qui employait alors 15 salariés, s’était installée en 2012 sur Temis Santé, l’annexe du technopole microtechnique dédié aux métiers et savoir-faire liés à la santé, sur les Hauts de Chazal à Besançon. Elle emploie aujourd’hui 20 salariés pour un chiffre d’affaires 2014 de 2,6 millions d’€, qui s’ajoutent aux quelque 80 collaborateurs d’IDO-in pour les fonctions support du groupe et la R&D. Au total, le petit groupe pèse aujourd’hui 100 salariés et 11 millions d’€ de chiffre d’affaires.

 

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Chariot de télémedecine.

Le mariage des deux sociétés, franc-comtoise et bourguignonne, a permis la création de nouveaux outils de télésurveillance alliant les compétences de chacune. C’est le cas, par exemple, d’une plate-forme de télésurveillance à domicile faisant intervenir des savoir-faire en mobilité, en objets connectés et en conception de plateforme.

 

Le soin à distance

 

La plateforme de télédiagnostic des accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui avait lancé Covalia, en 2007, est désormais déployée dans tous les hôpitaux franc-comtois reliés, chacun, aux spécialistes neurologiques du CHU de Besançon.

 

Et dans plus de la moitié des régions de France, assure Eric Garcia : hôpitaux, groupements de coopération sanitaire, Ehpad ou maisons de retraite, pour des problématiques d’AVC, de plaies chroniques, de gériatrie, d’insuffisance cardiaque, d’ophtalmologie ou encore de cancérologie.

 

Pour tous, un seul objectif : le soin expert à distance, qui permet d’économiser temps et argent.  « Dans le domaine de la télémédecine, Covalia compte 350 sites installés », poursuit Eric Garcia. « Le matériel et le paramétrage sont différents, mais ce dispositif s’applique à presque toutes les spécialités qui sont basées sur l’image, auxquelles s’ajoutent les données, à domicile, sur l’insuffisance cardiaque. Notre plateforme génère des alertes automatiquement. »

 

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Cette plateforme de télésurveillance de l’insuffisance cardiaque est très concrètement issue du rapprochement de Covalia et d’IDO-in, et elle est aujourd’hui opérationnelle. Elle équipe depuis début 2015 l’ile de la Réunion et suscite de nombreuses consultations, cette problématique de santé publique faisant partie des priorités nationales.  

 

L’objectif de Covalia et plus largement d’IDO-in est de doubler la valeur du groupe  dont le siège est à Dijon, dans les cinq prochaines années. Depuis sa constitution en 2014, il a ouvert une antenne à Fort-de-France qui emploie cinq personnes à la gestion de projet, ainsi que des antennes commerciales et de service à Lyon et Montpellier.

 

« Les développements à venir, sur la partie télésurveillance, portent sur la transversalité. L’objectif est de pouvoir gérer globalement et dans la durée le parcours médical d’un patient, de l’hôpital au domicile ou à la maison de retraite. Le suivi de parcours, c’est une tendance qui se confirme. »

 

A priori, il n’existe pas de concurrent au petit groupe « franc-bourguignon » qui aurait les mêmes savoir-faire complémentaires. La concurrence est morcelée. « Chez nous, l’objectif est de fournir toute la solution. »

 

covaliaQui est Eric Garcia ?

 

Ancien champion de France 1999 de judo, « au siècle dernier », dit-il, Eric Garcia trouve encore un peu le temps de pratiquer ce sport « pour [s]’aérer l’esprit ».

 

Il est aussi titulaire d’un doctorat d’informatique obtenu au Laboratoire informatique de Franche-Comté (LIFC), qui depuis 1996 s’est fait une spécialité du travail collaboratif.

 

Associé à un projet de recherche franco-suisse de téléneurologie, Eric Garcia avait été chargé de développer une plateforme permettant d’expérimenter la collaboration, à distance, des hôpitaux et universités de Besançon et de Lausanne.

 

Une solution si prometteuse qu’il a décidé, une fois son diplôme en poche, de réaliser un transfert de technologie et de créer sa petite entreprise. Aidée par Bpifrance (à l'époque Oséo), la start-up a vu le jour en 2007 à Besançon, au sein de Temis Innovation, dotée dès le départ d’un produit immédiatement industrialisable et d’une équipe R&D de huit salariés.

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