Relocalisation. Le fabricant de décodeurs et récepteurs satellite, Aston relocalise une partie de sa production de Corée du Sud, dit Pays du matin calme, en Alsace, à Dettlenheim (Bas-Rhin).

«Le passage à la télévision tout numérique accélère la demande que seule une unité industrielle en France peut satisfaire en matière de délais, mais aussi de coûts», indique Stéphane Nitenberg, directeur général.

Lancée en février, la production doit satisfaire la moitié des parts de marché de cette PME en France. Elle prévoit de fabriquer 40 à 50 000 unités par an, soit un quart de sa production totale (200 000 prévus en 2011).

Historiquement, c'est en Corée du Sud qu'Alston fabrique ses appareils dans une usine qu'elle a montée de toutes pièces (une centaine de salariés) en 1994. «Les taxes douanières ont renchéri des prix de revient de 20% et, malgré une main d'œuvre deux  fois moins chère qu'en France, il devenait difficile de maîtriser nos coûts d'autant que nous ne produisons pas de gros volumes», explique le dirigeant.

Aston s'installe chez Asteel Flash

Pas question cependant de créer une usine en France. «L'entreprise n'est pas assez structurée notamment en ressources humaines», indique Stéphane Nitenberg. Aussi se rapproche t-il d'Asteel Flash, manufacturier spécialisé dans l'électronique en Alsace avec lequel il avait ponctuellement travaillé ces dernières années.

Aston installe dans les ateliers de son partenaire (100 salariés, 20 millions d'€ de chiffre d'affaires) une ligne de contrôle qualité et de tests, et adapte une ligne de production à ses propres produits.

Un contrat «à durée indéterminée tacitement reconduit chaque année» lie les deux entreprises. Elles choisissent de mutualiser leurs achats de composants pour, par le volume, baisser le coût des matières premières. Les 20 opérateurs affectés aux décodeurs sont salariés d'Asteel Flash.

«Cette organisation doit augmenter la productivité, améliorer le prix de revient de 7% et le prix public de 15% sur certaines de nos références», assure le dirigeant qui  rejette, concernant Asteel Flash, le nom de sous-traitant.

Les ateliers alsaciens sont également un tremplin pour le marché européen, notamment polonais, espagnol et scandinave qui va passer aussi à la TNT.

Créée en 1988 à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) où se situe le siège social et la recherche et développement, Aston a réalisé en 2010, un chiffre d'affaires de 15 millions d'€, en hausse de 60%. Plus modeste, la progression de 2011 devrait atteindre 15%.

Crédit photo : Aston.

Commentez !

Combien font "1 plus 7" ?