V’la le Vrac, toute jeune entreprise, réinvente l’épicerie de village en mode quatre roues et produits bio. Avec Anne-Sophie Mouchard, la relation client est authentique. Faire la queue est ici un plaisir pour des rencontres et des échanges. Et croyez-nous sur parole, cela fonctionne plutôt très bien. Anne-Sophie Mouchard est l'une des soixante cheffes d'entreprises du Best of 100% féminin de Traces Écrites News à paraître le 4 juin !
Il est 17h30 à peine dépassées en ce début de soirée à Mirebeau-sur-Bèze (Côte-d’Or). Anne-Sophie Mouchard, qui ne commence son service qu’à 18h, a juste le temps d’ouvrir le hayon de son camion-épicerie estampillé V’la le Vrac, que déjà les clientes affluent avec leurs bocaux, boîtes et autres contenants.
« 98% de ma clientèle se conjuguent au féminin et les quelques hommes qui viennent sont presque tous issus du milieu médical », commente entre deux pesages l’épicière itinérante et bio, adepte des circuits courts et du zéro déchet. Sa seconde vie professionnelle est ici résumée et commence un 1er septembre 2018.
« Cela fait dix-sept années que j’essaie de vivre en respectant l’environnement, par une réduction drastique des déchets, une alimentation saine et de proximité », argumente tout sourir cette femme de 42 ans. Ancienne cadre d’Orange, durant une vingtaine d’années, Anne-Sophie Mouchard a quitté le confort d’un grand groupe pour l’aventure économique individuelle.
« Je gagnais très bien ma vie, j’avais la responsabilité d’une plate-forme téléphonique de vingt personnes, j’aurais pu poursuivre », confesse-t-elle. Oui, mais voilà, elle avait envie d’autre chose, de vivre ce grand frisson de l’entrepreneuriat. Tous ses ancien(ne)s collègues l’ont encouragé, sa famille aussi.
Une progression d’activité de 25%
Un financement participatif sur l’idée de monter une épicerie itinérante ne vendant que des produits bio, voire aussi végan (*), lui procure 2.500 € de recettes. Une contribution salutaire pour acquérir un camion à entièrement aménager avec des distributeurs de vrac pour un coût global de 27.000 €. Mais le jeu en valait, à ses yeux, la chandelle.
Si Anne-Sophie Mouchard confesse une perte de vie sociale avec pas moins de neuf tournées hebdomadaires, dont cinq en zone rurale et le reste en périphérie de Dijon, elle ne regrette rien. « Je vis un rêve en réhumanisant le commerce de proximité, autour de valeurs fortes et surtout sincères. »

Chez elle, les brosses à dents en bambou sont rechargeables, les lingettes démaquillantes en tissu se lavent à 30°, les bonbons n’ont pas de composant en gélatine et les gâteaux végan intègrent des liants comme de la patate douce et du jus de pois chiche.
Les clientes patientent en devisant gentiment. Le lien social se crée autour du zéro déchet et d’un respect écologique des modes de production. « Je ne mets qu’une poubelle jaune toutes les six semaines », confesse l’une d’elles.

Depuis janvier 2019, l’épicière propose une cagette d’ingrédients bio pouvant servir à préparer trois plats pour quatre à cinq personnes. Des nouveautés, Anne-Sophie Mouchard en propose régulièrement ce qui lui a généré pas moins de 25% de progression d'activité à aujourd'hui.
Elle est imaginative, a envie de faire plaisir, d’aller au contact, de parler vrai. Loin de ces discours marketing de grandes surfaces vastes comme deux fois un terrain de football et qui meurent aujourd’hui d’avoir oublié la convivialité, l’empathie. La dimension humaine somme toute.

(*) Le véganisme, dit également végétalisme intégral, est un mode de vie consistant à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation (source : Wikipédia).
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