La chaudronnerie-tuyauterie de la vallée de la Thur (Haut-Rhin) se diversifie dans une activité complémentaire, celle du traitement de l’air, permise grâce au nouvel atelier dont elle a pris possession l’an dernier. Et désormais, chez Alsaplast, l’export prend de une forte importance.
Depuis la vallée de la Thur au pied des Vosges, Alsaplast trace sa voie dans le monde de la chaudronnerie plastique. Grâce à l’atelier de 6.000 m2 dont elle a pris possession l’an dernier à Malmerspach (Haut-Rhin), la PME de 41 personnes s’est donné les moyens de réaliser des projets de plus grande ampleur. Ce local lui donne aussi l’opportunité de développer à présent une activité complémentaire, celle du traitement de l’air.
L’entreprise est, indirectement, une héritière de Garhin, référence de la chaudronnerie industrielle qui était installée au fond de la même vallée avant de tomber en décrépitude. Jonathan Vegnaduzzi, le fondateur d’Alsaplast en 2012, en est issu et y a appris le métier, de même d’ailleurs que son épouse Carmelita avec laquelle il forme un couple motivé à la tête de leur affaire.
Il a démarré modestement dans la pépinière d’entreprise du parc de Wesserling, où Alsaplast concentre toujours un cœur névralgique de son activité : le bureau d’études. « C’est lui qui nous donne la capacité de réaction et d’adaptation rapide à la demande du client qui constitue notre atout », souligne-t-il.
Croissance aidant, les moyens de production, par contre, se sont déplacés quelques kilomètres plus en aval, à Malmerspach sur une surface de 6.000 m2. Concrétisé au printemps 2020, juste au début de la crise sanitaire, le projet a représenté un investissement de 400.000 €.
C’est là que cuves de stockage, bacs de traitement, réseaux de tuyaux et autres pièces spécifiques sont découpées, usinées, soudées, assemblées et pré-montées, avant d’être transportées, souvent par convois exceptionnels, vers le lieu de leur remontage.
Des savoir-faire à la fois rares et recherchés

Alsaplast travaille principalement pour le secteur du traitement de l’eau potable et de l’assainissement, les industries chimiques, pharmaceutiques et agro-alimentaires, ainsi que pour l’aéronautique et des unités de recherche. Son dirigeant se félicite d’être parvenu à la diversification de portefeuille qui lui importait pour ne pas se rendre dépendant d’un petit nombre de donneurs d’ordre : « Désormais, le premier client ne représente que 5 % du chiffre d’affaires. »

Les différentes phases du process, en atelier puis sur site, sont réalisées en direct par les équipes d’Alsaplast : la PME a su conserver et cultiver les savoir-faire de son métier, qui sont à la fois rares et recherchés. « Chez nous, pas d’intermédiaire : nous installons nos propres produits, fabriqués ici en France, en Alsace. Ces compétences nous permettent de répondre aux demandes de taille les plus diverses, sans vraiment de limites. Nous savons réaliser des cuves de 100 mètres cubes de volume, et de 10 mètres de hauteur. Et toujours dans le sur-mesure », souligne Jonathan Vegnaduzzi.
De même, l’équipe maîtrise la transformation des différentes familles de plastiques, les courantes (PVC, polyéthylène haute densité) comme les plus techniques.
Le chiffre d’affaires de la Sarl devrait atteindre 4,5 millions d’€ en 2021, soit son niveau de 2019 précédant le Covid. Par rapport à cet « avant », il évolue dans deux directions. D’une part, l’export prend de l’importance et devrait représenter pas moins de 20 % du total cette année : il se concentre pour l’essentiel dans les zones proches, de la Suisse et de la Belgique en particulier, « ou alors il nous mène plus loin lorsque nous accompagnons un client dans son développement à l’international », indique le gérant.
D’autre part, Alsaplast ajoute à la chaudronnerie/tuyauterie les équipements de traitement d’air. La PME loge cette spécialité complémentaire dans une entité dédiée, « Eco’sphair ». Elle commence ainsi à réaliser des accessoires, toujours en plastique, de traitement/lavage de gaz, vapeurs et fumées : tours à charbon actif, colonnes de lavage, tours de désodorisation par traitement physico-chimique, biofiltres…

Agé de 36 ans, il a créé Alsaplast en 2012 avec son épouse Carmelita qui se charge du marketing. Il venait de passer dix ans chez Garhin à Oderen, au sortir de son apprentissage dans la chaudronnerie. Elle aussi est issue de Garhin.
La fermeture de cet ancien fleuron de la chaudronnerie n’a fait que précipiter le passage à l’entrepreneuriat qui démangeait déjà Jonathan. « J’avais eu bien avant l’envie de créer ma propre entreprise », confie-t-il.