MÉCANiQUE/MARNE. Spécialiste du vérin hydraulique ou pneumatique, Transmatik devenue Airwork Industries en s'associant à l'italien Airwork, filiale du groupe CMO, a emménagé dans sa nouvelle usine il y a quelques mois.
Dirigée par Marie-Aude Bur qui préside la commission industrie de la CCI Reims-Epernay, la petite entreprise a triplé sa surface et affiche l’ambition de doubler son chiffre d’affaires.

Créé en 2004, Transmatik fabrique des vérins pneumatiques ou hydrauliques pour l’industrie. « Nous équipons les machines utilisant de l’air comprimé, de l’huile ou de l’eau pour fonctionner », explique Marie-Aude Bur.
La dynamique quinquagénaire précise que si « 80 % des produits sortent du catalogue, 20 % sont de la création pure, l’adaptation d’une pièce standard aux besoins du client ». L’entreprise dispose pour cela d’un stock de 25.000 composants et découpe des tubes de différents diamètres dans l’acier, l’inox, l’aluminium ou l’époxy.
Assemblé puis testé sur banc avant d’être livré au client, le vérin est destiné soit à la première monte sur machine, soit à la maintenance, soit aux revendeurs ou enfin aux prescripteurs (les bureaux d’études par exemple). On relève les noms de Total, Faurecia, ArcelorMittal, LVMH ou encore Bolloré parmi quelque 900 clients.
Joli tableau de chasse pour cette TPE de huit salariés partie de rien et née de la seule volonté de sa gérante. La création de Transmatik découle d’une frustration : celle de Marie-Aude Bur, alors directrice commerciale chez un distributeur de pièces industrielles, d’avoir échoué à convaincre son employeur d’effectuer lui-même le montage des vérins. « Cela aurait permis de répondre plus rapidement à la demande des clients, à des prix plus compétitifs. »
Qu’à cela ne tienne. Elle rassemble 11.000 € pour mettre en application son idée et monter sa boîte avec le soutien d’un fabricant italien. La petite entreprise emménage à Bezannes, dans l’agglomération de Reims, dans un bâtiment appartenant à son mari.
Et c’est une réussite, car le chiffre d’affaires de Transmatik atteint déjà 1,2 million d’€ en 2008. Puis patatras ! La crise économique tombe comme un couperet, divisant son chiffre d’affaires par deux.
Marie-Aude Bur fait alors feu de tout bois pour s’en sortir, malgré l’interruption de ses relations avec son partenaire italien. Mais voici qu’un second industriel transalpin, rencontré sur un salon en Italie, la presse de travailler avec lui.
Nouvelle usine depuis la fin de l'hiver

Il s’agit d’Airwork, filiale du groupe CMO (310 personnes, 170 millions d’euros de chiffre d’affaires). C’est avec lui que la dirigeante crée, fin 2013, une société parallèle à Transmatik, Airwork Industries.
L’Italien donne dans les grandes séries, tandis que la TPE reimoise reste fidèle à la petite série, au prototypage, à la pièce faite sur mesure et au produit spécial.
Depuis, les deux entités ont fusionné - Marie-Aude Bur a conservé 40% du capital - , et seul le nom d’Airwork Industries s’affiche à l’entrée de la nouvelle usine fraîchement installée à Sillery, près de Reims.
Sans regrets pour Marie-Aude Bur, qui s’est débarrassée de la question de la transmission de son entreprise et dispose désormais « de moyens illimités ».
« Notre objectif est de réaliser 2 millions d’€ de chiffre d’affaires, avec l’espoir de le doubler rapidement car nous avons plusieurs gros dossiers en cours. » Déjà présente au Benelux, l’entreprise souhaite essaimer dans les autres pays francophones, à commencer par le Canada.
