INNOVATION/MOSELLE. FLC Industries à Metz a mis au point une mousse 100% minérale aux propriétés à la fois isolantes et coupe-feu.
Cette entreprise de recherche et développement estime que son produit pourrait concurrencer les mousses de polyuréthanes.
Après validation des tests de tenue/réaction au feu courant 2016, elle recherche des partenaires pour industrialiser son innovation.

 

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La mousse 100% minérale offrirait les caractéristiques d’un polymère tout en s’affranchissant du pétrole. © Philippe Bohlinger

 

L’innovation portée par FLC Industries à Metz entend concurrencer les mousses polyuréthanes, alors que celles-ci accroissent leur part sur le marché de l’isolation thermique : 24 millions de m² de panneaux rigides (PU) ont été vendus l’an dernier, soit 10% du marché.


Concrètement, cette société de recherche et développement portée par Hubert Barth et Philippe Toussaint, a mis au point une mousse 100% minérale à base de polymères inorganiques.

 

« C’est un bi-composant dont les caractéristiques sont proches de la céramique en termes de dureté et d’aspect. Il est obtenu à partir d’un mélange de poudre d’argile et de silicate de sodium ou de potassium de forme liquide », décrit Philippe Toussaint, cogérant.


Si ses propriétés isolantes - 0,035 W/m².K - (*) étaient légèrement inférieures aux mousses polyuréthanes, le produit offrirait d’intéressantes caractéristiques coupe-feu. Un atout selon Hubert Barth qui considère que « les additifs introduits ces dernières années dans la mousse de polyuréthane pour diminuer son inflammabilité renchérissent son coût ».


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Les tests réalisés au printemps 2016 par le laboratoire Efectis à Maizières-lès-Metz (Moselle) ont validé les caractéristiques de tenue et de réaction au feu de cette mousse minérale.

 

« Soumis à des températures supérieures à 1000°C lors des tests de tenue au feu, notre échantillon a résisté plus d’une heure-et-demie. De leur côté, les tests de réaction au feu ont débouché sur une catégorie A1, autrement dit incombustible », insiste le co-gérant qui a conduit une pré-étude en vue de déposer un brevet avec le cabinet spécialiste dans la propriété industrielle Tripoz (Rhône).


Compatible avec les matériaux végétaux et textiles

 

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Les tests de résistance au feu ont confirmé l’intérêt du produit. © Philippe Bohlinger

 

Outre sa facilité de mise en œuvre par collage, moulage, projection ou encore injection, FLC Industries joue également l’atout « écologique » de son produit composé de matériaux classés non dangereux pour l’hygiène et la santé.

 

L’entreprise évoque également la possibilité d’incorporer dans sa composition divers types de matériaux végétaux ou textiles. Enfin, « le substrat offre également une porosité ouverte, il est donc respirant avec la possibilité de devenir hydrophobe », se félicitent les deux cogérants.

 

FLC Industries imaginent de nombreuses applications pour son innovation. Elle pourrait être utilisée pour l’isolation thermique dans l’industrie et la construction, contre les inondations des caniveaux de réseaux de chauffage urbain, pour prévenir le vol de câbles électriques dans les conduites ferroviaires, pour le calfeutrement et la protection feu d’ouvrages divers, etc.

 

« Son prix sera probablement en dessous des produits actuellement sur le marché », annoncent les porteurs du projet qui doivent désormais trouver des relais industriels pour diffuser leur innovation à plus grande échelle.

 

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flcbarthQui est Hubert Barth ?


Le parcours d’Hubert Barth, 69 ans, a été marqué par un passage au sein du groupe mulhousien Clemessy : direction de l’agence de Strasbourg à 32 ans, puis direction du département climatique.
Cet autodidacte a achevé sa carrière à la tête de la société de peinture industrielle Technilor à Hagondange (Moselle), une filiale du groupe Prezioso Linjebygg. A l’époque, le dirigeant s’était notamment intéressé au décapage très haute pression. « Nous avions développé une solution pour réparer les bacs très corrodés des chaînes de peintures de Renault », se remémore l’entrepreneur.
Depuis son départ, Hubert Barth se consacre à ses activités de consulting et au projet de FLC Industries. Un projet entamé au début des années 2000 par des recherches sur les mousses phénoliques (un isolant mince) en collaboration avec Philippe Toussaint, ancien responsable technique au sein d’un laboratoire de l’industriel Borden Chemical (groupe Hexion).


(*) W/m².K : L’unité de la valeur d’une couche isolante se donne en watts par mètre carré et Kelvin. Plus la valeur est petite, meilleure est l'isolation thermique.

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