AUTOMOBILE. Le pôle de compétitivité d’Alsace - Franche-Comté, principalement dédié aux nouvelles mobilités et au véhicule de demain rend une copie 2016 de belle facture.
Deux entreprises témoignent des services rendus, tant en accompagnement à l’innovation qu’en appui à l’amélioration de la performance industrielle.
Depuis la création des grandes régions : Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, Pôle Véhicule du Futur (PVF) se sent pousser des ailes pour rayonner sur tout l’Est.

Denis Rezé, président de Pôle Véhicule du Futur (PVF), affichait un large sourire lors de la onzième assemblée générale du pôle de compétitivité d’Alsace - Franche-Comté, mardi 16 mai au Technopole de Mulhouse. Son bilan d’activité 2016 se révèle plutôt flatteur, en témoigne déjà le nombre d’adhérents : 375 (+10% sur un an), dont 320 entreprises, à 58% des PME.
Labellisé en 2005, PVF s’est vu, fait déterminant, reconduire après un audit avec l’appréciation plus qu’enviée de « pôle performant ». Il faut dire que la quinzaine de collaborateurs n’a guère chômé l’an dernier. Pas moins de 332 visites sur le terrain, l’accompagnement individuel de 90 entreprises et 40 projets labellisés, dont 19 financés à hauteur de 64 millions d’€.
Pour ces derniers, les axes de travail concernent la mobilité électrique hybride et hydrogène, les nouveaux matériaux, l’industrie du futur et le véhicule autonome. Ajoutons aussi un exercice très apprécié, le « Pitch PME ». Ces rencontres, montées par Filière Automobile & Mobilités (PFA), offrent l’opportunité aux PME de présenter leurs solutions innovantes devant l’ensemble des experts des grands groupes de la filière.
Quelet Composites, implantée à Dampierre-les-Bois (Doubs), a ainsi expliqué par le menu son préhenseur en carbone et le plasturgiste mulhousien Pöppelmann, son process pour alléger et renforcer la résistance mécanique des pièces. Lors de l’assemblée générale, deux autres sociétés ont voulu témoigner de l’intérêt du pôle.

Opérateur de recharge pour véhicules électriques fondé, la strasbourgeoise Freshmile (15 personnes, chiffre d’affaires non significatif) gère 1.500 bornes en France, pour le compte d’aménageurs aussi bien publics que privés. « Nous supervisons à distance ces objets connectés, les exploitons techniquement et assurons la relation avec l’utilisateur final », décrit Arnaud Mora, son président. « Nous jouons ici le rôle d’anticipateur », ajoute Denis Rezé.
Des relais territoriaux pour couvrir tout l'Est de la France
PVF soutien la start-up dans toutes ses démarches « du projet au marché », pour trouver des financements et faire connaître sa technologie car, selon le dirigeant, en 2030, le véhicule électrique sera d’un usage courant. Autre témoignage, celui de Sopil (25 millions d’€ de chiffre d’affaires, 115 salariés), installée à Pirey, près de Besançon, qui rencontrait l’impérieux besoin de se réorganiser.
Contrairement à la toute jeune Freshmile, ce spécialiste des outillages qui a étendu son activité au découpage de petites pièces en cuivre, laiton, bronze, béryllium et alliages divers utilisés dans la connectique, est une entreprise mature créée il y a 55 ans par René Lebaut. Son fils Thierry la dirige depuis 25 ans et Thomas, son propre fils est voué à lui succéder.
« Nous arrivions au bout d’un cycle, il nous fallait redonner un sens à notre activité, en modifiant nos méthodes de travail et en remotivant nos collaborateurs », explique Thierry Lebaut. Un temps septique sur la proposition de PerfoEST, marque de Pôle Véhicule du Futur attachée à diffuser les meilleures pratiques humaines et industrielles dans la construction de plans d’amélioration continue, l’industriel ne tarit pas aujourd’hui d’éloge sur la mission accomplie.

« Nous avons constituer un magasin de stockage pour le compte de nos clients, notre production est prévue à huit jours et à 80% sur la semaine suivante, nous partageons l’information et le service est devenu une priorité », se félicite le président du directoire de Sopil. Bilan des courses : une augmentation de 8% du chiffre d’affaires et une optimisation de la plupart des indicateurs intermédiaires.
Pareille efficacité reconnue ne pouvait que conduire PVF à franchir ses frontières originelles. La réforme territoriale qui a vu naître les grandes régions, lui en offre une occasion rêvée. A l’instar du pôle de Nevers Magny-Cours, dans la Nièvre, devenu le relai territorial de ses actions en Bourgogne, il souhaite faire de même auprès de grappes d’entreprises en Lorraine et en Champagne-Ardenne.
Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté et Philippe Richert, son homologue du Grand Est doivent de concerter pour savoir quel coup de pouce financier supplémentaire apporter à cet outil de développement industriel.