ÉVASION. À l’initiative d’Alain Suguenot, député-maire de Beaune (Côte-d’Or) et président de la communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud, un projet original de réhabilitation de l’ancienne RN6 se met en place.
Il s’agit de retrouver l’ambiance de cette route mythique qui conduit vers Lyon et fit les beaux jours des vacanciers en partance vers la Côte d’Azur.
Rachat d’anciens garages à l’architecture typique des années 50-60, d’auberges au charme vieillot, installation d’une signalétique ancienne, de publicités peintes…
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…, mais déjà, petit rappel historique avec l’aide précieuse de Wikipédia.
La «Nationale 6» était, jusqu'en 2006, une des plus grandes routes nationales françaises, reliant Paris à l'Italie (col du Mont-Cenis), via Lyon et la Savoie. Son appellation originale - héritée des routes impériales - est «de Paris à Milan par Turin». Elle est aujourd'hui en grande partie déclassée en route départementale.
À l'origine, la route nationale 6 démarrait de Sens (Yonne), où elle se détachait de la route nationale 5 Paris - Dijon - Genève. Lors d'une renumérotation des routes françaises à la fin des années 1970, la RN5 fut déclassée entre Sens et Dijon. Par souci de cohésion, il fut décidé de renuméroter RN6 la route nationale entre Paris et Sens. La «Nationale 6» partait désormais de Paris comme sa sœur la «Nationale 7».
Avant l'ouverture de l'autoroute A6 dans les années 1960, les Nationales 6 et 7 se partageaient le trafic routier entre Paris et Lyon. Cependant la RN6 était préférée, malgré la traversée du Morvan, sa consoeur d’asphalte étant d'un profil un peu plus difficile, notamment entre Roanne et Lyon.
Sur les 70 km qu’emprunte cette voie en Côte-d’Or (Chagny-Saulieu), Alain Suguenot, député-maire de Beaune et président de la communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud, lance le projet d’une réhabilitation des bâtiments, souvent très défraîchis, qui jalonnent toujours l’itinéraire et servaient de halte au véhicules (garages, station-service…) et aux passagers (auberges, restaurants tavernes…).
L’élu fait racheter en ce sens par la communauté Beaune Côte & Sud (vraisemblablement moins de 100 000 euros) le garage et l’auberge Bel Air, à La Rochepot, et 12 hectares de terrains environnants.
«Le but est d’établir ici, en sauvegardant l’architecture typique des années d’après-guerre, un grand centre de réparation de véhicules anciens, avec des formations pour apprentis, un musée, mais également d’installer une vitrine des véhicules du futur, notamment électriques», explique Alain Suguenot.
Si les maires concernés du département jouent aussi le jeu et que l’initiative privée s’en mêle, on pourra tous les 10 ou 15 km retrouver, à l’aune de ce patrimoine symbolique des «Trente Glorieuses», la nostalgie de nos aînés qui descendaient dans le sud.
Pour mieux encore camper le décor, le groupe Michelin devrait allouer ses anciennes bornes et des publicités peintes décorer les façades des bâtisses.
«Vous savez, l’aspect économique n’est pas oublié car les clubs de véhicules anciens dépensent chaque année pour leurs périples pas moins de 45 millions d’€ et l’ensemble des dépenses de réparation s’élève à environ 300 millions», argumente Alain Suguenot, tout fier aussi d’annoncer un jumelage avec la Route 66 qui traverse les Etats-Unis. (lire à ce propos : U.S._Route_66)
Le premier magistrat de Beaune sait de quoi il parle pour accueillir régulièrement le club Chevrolet et ses mordus de Corvette et autres Camaro.
C’est en effet dans sa ville que Louis Chevrolet, le co-fondateur de la marque de voitures américaines rencontra son destin.
La légende, relate que le jeune Louis, déjà mécanicien émérite, dépanne au printemps 1898 la voiture d’un riche Américain.
Ce dernier surpris de tant de compétence l’invite à le suivre outre-Atlantique.
Mais ceci est vraiment une romance car, voici, toujours grâce à Wikipédia, une mini-biographie d’un des pionniers mondiaux de l’automobile.
Né en Suisse le 25 décembre 1878, à La Chaux-de-Fonds, comme Blaise Cendrars et Le Corbusier, il ne passera cependant que ses six premières semaines dans la ville horlogère.
Sa famille déménage ensuite dans l'actuel canton du Jura, d'où elle est originaire, à Bonfol et à Beurnevésin, région d’Ajoie, où Louis accomplit une partie de sa scolarité. Elle déménage ensuite à Beaune en France en 1887.
Engagé comme mécanicien chez un marchand de cycles beaunois, il y pratique la course cycliste. Il part ensuite à Paris en 1899 où il sera coureur cycliste sur piste et où il travaille pour la firme automobile Darracq, avant de traverser l'Atlantique et de s'installer à New York en 1900, après un bref passage par Montréal.
À New York, il est engagé comme mécanicien chez De Dion-Bouton, puis chez Buick. Louis entame dans le même temps une carrière de pilote de course.
En 1905, il se fait remarquer en remportant sa première compétition en battant le record du mile. Louis Chevrolet ne tarde pas à acquérir une solide réputation. Il est même surnommé «le coureur le plus casse–cou du monde».
Chez Buick, marque dont il est devenu l'un des pilotes officiels, il rencontre l'entrepreneur William Crapo Durant (propriétaire de Buick, et co-fondateur de General Motors en 1908), avec lequel il s'associe en 1911 pour monter une nouvelle marque automobile : nommée Chevrolet.
Les deux hommes ne tardent pas à se brouiller. Suite à d'incessants désaccords sur la direction à donner à la marque, il revend en 1913 ses parts de l'entreprise (ainsi que l'usage exclusif du nom Chevrolet) à Durant.
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Crédit photos : Xavier Cournault, Traces Écrites et Chevrolet.