ENERGIE. Le groupe NSC de Guebwiller (Haut-Rhin) poursuit sa diversification avec une filiale dédiée aux petites turbines pour microcentrales électriques.

NSC Environnement a installé une première série sur le canal déclassé Rhin-Rhône à Bartenheim près de Mulhouse.

En premier lieu, l'entreprise vise le marché des propriétaires de moulins ou les collectivités.

 

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La micro-centrale de Bartenheim le long du canal Rhin-Rhône. ©Christian Robischon.

 

De la machine textile à la micro-centrale hydraulique, on conviendra que le chemin n’est pas linéaire. Mais c’est celui emprunté par le groupe NSC de Guebwiller (Haut-Rhin) et tout compte fait, il a sa cohérence.

 

Déjà diversifié vers l’emballage par croissances externes – dont la société Pakéa à Rixheim près de Mulhouse – NSC a fait le choix il y a quelques années de s’engager dans un second axe nouveau pour lui : l’environnement.

 

Par voie interne cette fois-ci. « Nous avons identifié de proche en proche une spécialité porteuse de potentiel qui puisse exprimer le savoir-faire reconnu de notre groupe bicentenaire en mécanique et soudure  », expose David Vermelle, le directeur général de NSC Environnement recruté il y a un an pour développer cette nouvelle filiale du groupe de 420 salariés et 52 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2013.

 

« Cette approche nous a dirigés successivement vers  l’énergie, l’énergie renouvelable et enfin vers l’hydro-électricité selon une technique spécifique : la vis d’Archimède », ajoute-t-il.

 

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David Vermelle, directeur de NSC Environnement (à gauche) et toute son équipe, dont la responsable marketing Agathe Haefelin. ©Christian Robischon.

Comme un poisson dans l’eau

 

Ce gros cylindre en inox capitalise le savoir-faire mécanique du groupe. Ce sont ses ateliers qui le fabriquent à Guebwiller. Il fait turbiner l’eau qui passe ensuite par un multiplicateur pour aboutir aux vitesses (1 000 tours/minute) permettant d’alimenter une génératrice.

 

Après un prototype posé au sortir de l’usine sur la rivière Lauch, une première série de trois modèles de 8 mètres de long et 2,80 mètres de diamètre a été installée sur autant d’écluses le long du canal déclassé Rhin-Rhône à Bartenheim près de Mulhouse, où l’eau coule à un débit de 3 m3/sec. La micro-centrale devrait être reliée au réseau électrique en fin d’année.

 

Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les poissons ont tout intérêt à voir se développer ce type de turbines ! Grâce à sa faible vitesse de rotation de 20 à 30 tours/minute - soit dix fois moins qu’une turbine classique - , la pièce crée des poches d’eau dans lesquelles les poissons viennent se loger pour ensuite descendre le long de la vis, en toute tranquillité…. comme un poisson dans l’eau, en somme !

 

A l’entrée de la centrale, une grille à barreaux espacés de 10 cm les uns des autres crée un intervalle suffisamment important pour leur passage sans danger, comme des petits branchages et de sédiments, contrairement aux dispositifs classiques qui ne disposent que 2 cm d’intervalle.  « Des études européennes ont montré qu’avec des vis hydrodynamiques comme les nôtres, la mortalité des poissons se limite à 2 % », souligne David Vermelle.

 

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Le prototype en test à la sortie de l’usine NSC de Guebwiller dont on devine les murs en arrière-plan. ©Christian Robischon.

Sur des chutes d'eau jusqu'à 5 mètres

 

L’être humain normalement constitué pour gagner au moins un peu d’argent peut y trouver avantage aussi : le courant est revendu à EDF, procurant une recette estimée, dans le cas de Bartenheim, à 40 000 € par an à partir d’une puissance de 55 KW (kilowatts).

« Les revenus aident à financer la passe à poissons que la loi sur l’eau rend obligatoire sur certains types de cours d’eau. Sinon, le propriétaire du site doit pratiquer une « destruction de seuil », qui engage des travaux plus lourds… et  plus coûteux », argumente David Vermelle.

 

La solution baptisée Elléo est d’une technologie plus simple que la turbine classique dite Kaplan. Mais, c’est un peu le corollaire logique, d’une application plus limitée.

« Elle convient pour concevoir de petites centrales de 20 à 500 kilowatts à partir de chutes d’eau jusqu’à 5 mètres  », résume David Vermelle.

 

NSC Environnement va donc en premier lieu prospecter des propriétaires de moulins ou des collectivités. Beau challenge pour la petite équipe de conception et commercialisation de 6 personnes.

 

3 commentaire(s) pour cet article
  1. J.T.S.dit :

    Une idée similaire pour avoir de l'énergie en amont des grands fleuves situés près des pays arides + transports propres + irrigation + paysages retenus humides en agroforesterie : - https://safeearthsolutions.wordpress.com/2019/11/13/lelectricite-stockee-partout-irrigation-drones-hydravion/ - https://greenjillaroo.wordpress.com:

  2. Pascal Burgerdit :

    Très juste Olivier : c'est le principe de la vis d'Archimède à l'envers... Je pense que vous parlez de la micro-centrale de Baldersheim et non de Bartenheim...

  3. POIROT Olivierdit :

    Je passe souvent pres de vos turbine (en VTT), le long du canal Rhin/Rhone. Je suis intrigué car j'ai l'impression que la turbine tourne à l'envers. Si vous pouvez m'éclairer ...Merci Olivier Poirot (Ruelisheim)

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