Chaque salarié chez Lisi Melisey bénéficie de très nombreuses heures de formation.
Chaque salarié chez Lisi Melisey bénéficie de très nombreuses heures de formation.

AUTOMOBILE. L’équipementier, propriété des familles Kohler, Viellard et Peugeot, exploite cinq usines en Franche-Comté, dont celle de Melisey, répartie sur deux sites dans cette commune de 1700 âmes située en Haute-Saône.

Découverte d’une unité industrielle qui exporte pas moins de 25% de ses composants techniques de sécurité jusqu’en Chine, en alimentant les constructeurs d’automobiles présents sur place, dont de nombreux locaux. Une vraie gageure !

Et ne connaissant pas la crise, investit, forme et embauche des jeunes.

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Lisi, mais prononcez comme s’il y avait deux S, car l’acronyme signifie Link Solutions for Industry, alimente un véritable écosystème économique avec sa branche automobile en Franche-Comté.

Ce groupe, coté en bourse (1,08 milliard d’€ de chiffre d’affaires, près de 9000 collaborateurs dans le monde) travaille par ailleurs dans l’aéronautique (55% de l’activité) et le médical.

Mais l’automobile - automotive in english - imprègne son histoire et surtout celle de son berceau d’origine : la Franche-Comté.

A preuve, cette division (426 millions d’€ de chiffre d’affaires, 3213 salariés) y exploite 3 sites de production et 2 sites supports sur les 18 qu’elle possède aux quatre coins de la planète. Et 19 si l’on compte sa plate-forme logistique de Toronto (Canada).

• Delle (Territoire de Belfort) est le siège social, le centre de R&D (une centaine d’ingénieurs et techniciens), ainsi qu’un site de fabrication de visserie.

• Dasle, dans le Doubs, produit des écrous, des entretoises et des composants.

• Lure (Haute-Saône) assure tout l’outillage de frappe à froid.

• Grandvillars (Territoire de Belfort) prépare dans sa tréfilerie la matière métallique et approvisionne les différentes unités comtoises.

Usinage sur centre numérique.
Usinage sur centre numérique.

1,5 million de pièces/jour

A ces implantations s’ajoute celle dédoublée de Melisey (Haute-Saône) que nous avons eu la grande chance de visiter grâce à l’entremise d’Yves Krattinger, sénateur et président du conseil général de Haute-Saône, et de l’agence départementale de développement économique Action 70.

« Nous employons plus de 1000 personnes dans la région et 259 à Melisey, affectées à la production de composants de freinage, de raccords hydrauliques (vis et écrous), de composants d’airbags, de barres de torsion, d’axes et pignons de siège et de tiges de guidage », explique François Liotard, directeur général de Lisi Automotive.

L’unité sort 1,5 million de pièces par jour. A titre d’exemple, une voiture sur deux dans le monde si elle est équipée d’un frein de parking électrique intègre un composant maison et, une sur quatre, une vis raccord "Made in Melisey" pour les tubes d’alimentation de liquide de freins.

« Nous livrons 25% de toutes nos pièces en Chine et 15% sur les deux continents américains, c’est dire si nous faisons de Melisey une capitale mondiale de l’automobile », s'enthousiasme le directeur général.

« On ne saura jamais assez que la Haute-Saône fait partie des départements les plus exportateurs de France avec, non seulement, l’automobile, mais également le machinisme agricole ou encore la charpente métallique », renchérit Yves Krattinger.

Et, l’élu sait de quoi il parle en matière d’industrie. Il a été dans une vie antérieure professeur en construction mécanique et microtechnique au lycée Édouard Belin de Vesoul.

Alimentation de pièces usinées sur machine de roulage.
Alimentation de pièces usinées sur machine de roulage.

Un parc d’équipements impressionnant

Pour assurer tous ces volumes de pièces, co-conçus avec les différents constructeurs et autres équipementiers (TRW, TI Group, Chassis Brakes International, Faurecia ou encore Autoliv), Lisi Melisey dispose de deux unités.

La première en centre-ville assure dans ses 11 000 m2 d’ateliers les opérations de frappe à froid, d’usinage, de roulage, de taraudage et de rectification.

L’autre site (3500 m2), en périphérie de la commune, contrôle, assemble et expédie.

Dans les deux cas, le parc d’équipements impressionne. Jugez-en : 13 presses transfert de 4 à 6 postes, 4 machines de roulage par déformation, 15 centres numériques multibroches, 4 multibroches à cames, 5 centres d’usinage transfert et des centres numériques d’usinage monobroche, des rectifieuses, des rouleuses et des fraiseuses à foison.

Et pour le contrôle et l’assemblage, pas moins de 26 machines de contrôles spéciales, 3 lignes de contrôle, soudage et emballage et 4 lignes de contrôle, assemblage et emballage.

On pourrait arrêter cet inventaire à la Prévert si Christophe Blaszczyk, le directeur d’usine, n’indiquait qu’il va rentrer pour 3  millions d’€ de nouveaux matériels cette année, et entre 4 et 5 millions l’an prochain.

« Notre productivité passe par là et nous installons notamment une nouvelle ligne de production de vis raccord, avec sa presse de frappe à froid, sa machine de roulage et sa ligne de contrôle. Et pour l’an prochain, ce seront des équipements pour développer les composants de siège et lancer des composants moteur liés à l’injection », indique cet ingénieur en métallurgie.

Opération de contrôle par un personnel féminin dont l'acuité visuelle est bien meilleure que celle des hommes.
Opération de contrôle par un personnel féminin dont l'acuité visuelle est bien meilleure que celle des hommes.

9000 heures de formation annuelle

L’outil industriel, fut-il le plus performant, ne serait rien sans le personnel de Melisey, très attaché à son usine.

Un programme annuel de 9000 heures de formation lui est réservé, dont 3000 heures dans le domaine de l’usinage et de la frappe à froid avec à la clé la délivrance de certificats de Qualification Paritaire de la Métallurgie (CQPM).

Bilan des courses : seulement deux pièces par million (PPM) qui souffre d’un défaut détecté.

« Nous prenons aussi cinq jeunes en moyenne chaque année que nous formons en alternance, contrat d’apprentissage et de professionnalisation, à nos différents métiers », souligne Christophe Blaszczyk.

Sans compter que les recrutements plus classiques ont gonflé l’effectif global d’une trentaine de personnes depuis 2011.

« Et nous cherchons en permanence du monde aussi, dites que l’industrie c’est l’avenir de ce pays, de ses territoires et que sa réalité a profondément changé ; dites-le surtout aux jeunes pour qu’ils se découvrent une vocation industrielle », clame François Liotard.

Crédit photos : Lisi et Traces Ecrites

             

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