MÉDICAL/ALSACE. Le fabricant de tests de diagnostics rapides basé à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg oriente sa stratégie vers l’export, principalement vers l’Afrique et l’Amérique du Nord.
En misant sur l’innovation et le développement de nouveaux produits, Biosynex vise à nouveau une croissance à deux chiffres en 2018.

Créée en 2005, l’entreprise Biosynex a grandi à pas de géant. Le prix de la société cotée au palmarès Grand Est de Technology Fast 50, reçu ce mois-ci des consultants Deloitte et In Extenso, l’exprime. Le taux de croissance sur les quatre dernières années s’est élevé à 1 384% !
Cotée sur le marché Euronext Growth à Paris, la biotech pèse désormais 30 millions d’€ de chiffre d’affaires (27 millions en 2016) et emploie 120 personnes. Elle fabrique et vend des tests médicaux rapides auprès des pharmacies, des médecins, des biologistes, des distributeurs…
La PME est présente dans 70 pays, principalement en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. L’export représente 30% du chiffre d’affaires. L’objectif est d’atteindre les 50% d’ici à trois ans. Deux grands marchés sont dans son collimateur : l’Afrique et l’Amérique du Nord avec deux catégories de produits différents.
En Afrique, les ventes concernent les tests de dépistage des maladies infectieuses, HIV surtout, mais aussi l’hépatite, la malaria et le paludisme. L’entreprise alsacienne a renforcé son offre dans ce domaine en rachetant coup sur coup deux sociétés spécialisées dans la parasitologie : Fumouze Diagnostics à Levallois-Perret en juillet 2016 et SR2B à Angers en juin 2017.
« Nos tests sont tout à fait adaptés aux pays émergents car ils sont très faciles à mettre en œuvre et ne nécessitent aucun équipement », précise Larry Abensur, P-DG de Biosynex.
En Amérique du Nord, la PME s’adresse au marché des urgences obstétricales avec des tests de rupture des membranes fœtales et des tests de prédiction d’accouchement imminent. Sur ce segment à fort potentiel de l’obstétrique, le peu de concurrence aux Etats-Unis ne risque pas de mettre en cause son leadership.
Embauche d’une dizaine de salariés en 2018

En parallèle à cette stratégie à l’export, Biosynex poursuit ses investissements dans la R&D afin de créer des nouveaux produits en collaboration avec des laboratoires de recherche, des médecins, des cliniciens… Chaque année, 5% du chiffre d’affaires est réservé à la recherche et à l’innovation.
« Notre objectif consiste à apporter des réponses à de nouveaux besoins. Dès qu’un est identifié, nous pouvons développer un test correspondant. C’est une course permanente pour améliorer les diagnostics », affirme le P-DG.
Installée depuis septembre dernier au Parc d’innovation à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, Biosynex possède désormais les moyens de ses ambitions. Ses surfaces de laboratoires, de production et de logistique ont triplé. L’ensemble des activités de production et de R&D de SR2B et de Fumouze Diagnostics ont également rejoint Illkirch-Graffenstaden.
Les derniers investissements se sont élevés à environ 1,5 million d’€, notamment de nouveaux laboratoires de biologie moléculaire, culture cellulaire et microbiologie. Les prochains seront consacrés à la production et à la logistique pour automatiser davantage les process.
« Au niveau des équipements et de l’organisation, nous avons désormais le potentiel pour porter la croissance », se réjouit Larry Abensur. En 2018, la société prévoit d’embaucher une dizaine de salariés et de réaliser encore une croissance à deux chiffres.
Qui est Larry Abensur ?
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris, Larry Abensur est également diplômé d’un MBA de l’INSEAD. Pendant 9 ans, il occupe diverses fonctions marketing dans l’industrie pharmaceutique en tant que chef de produit insuline humaine biosynthétique chez Eli Lilly, puis chez Upjohn France en tant que marketing manager.
Larry Abensur occupe ensuite la direction générale de PBS Orgenics, acteur du diagnostic in vitro, pendant 6 ans. En 1993 et 1994, il cofonde successivement les sociétés All Diag et Dectra Pharm.
En 2005, il participe à la création de Biosynex dont il se chargera de la cogérance jusqu’en octobre 2010. Depuis juin 2015, il est à l’initiative de la création du groupe Biosynex, au sein duquel il occupe la fonction de président-directeur général.