AGROALIMENTAIRE/BOURGOGNE. Le moutardier de Beaune lance une moutarde au Pinot noir de Californie et de Bourgogne.
L'approche du terroir, au cœur de sa stratégie marketing, illustre aussi une percée significative aux Etats-Unis qui représentent 10% de ses ventes à l'étranger.
Edmond Fallot a lancé en début d'année une moutarde au Pinot Noir de la Nappa Valley, en Californie. Il lui a fallu peu de temps pour décliner la version française du produit. « C’est une sorte de fusion entre les savoir-faire bourguignons et nord-californiens, car le pinot noir est utilisé dans les deux vignobles », expose Marc Désarménien, gérant de la moutarderie familiale installée dans les faubourgs de Beaune (Côte-d'Or).
En Californie, Fallot s'appuie sur DeLoach Vineyards, l’un des vignobles du bourguignon Jean-Charles Boisset à Santa Rosa. Le domaine a ouvert, en partenariat avec la moutarderie, un parcours dédié à la moutarde dans la Napa Valley.
Les États-Unis sont devenus un marché stratégique de l'entreprise et représentent désormais 10% des exportations. A travers une soixantaine de pays, les ventes à l'étranger génèrent maintenant plus de la moitié du chiffre d'affaires (54%) qui s'est élevé à 7,7 millions d'€ en 2014. Ses produits sont distribués notamment par une chaîne américaine qui dispose d'une soixantaine de magasins.

En Bourgogne, le moutardier teste la nouvelle moutarde au Pinot noir dans la boutique qu'il a ouvert l'an dernier en plein cœur du centre historique de la capitale, avec deux commerçants dijonnais, Guillaume Viellard, actionnaire majoritaire de la société d'exploitation de l'enseigne et Nicolas Charvy.
Les lieux sont un bon baromètre. Et déjà une réussite, car selon Marc Désarménien, la boutique de Dijon est l'un des cinq premiers clients de la fabrique.
Le coin atelier qui en fait son originaité attire les touristes, mais aussi les Dijonnais qui renouent avec les habitudes de leurs aînés.
L'outil de production très compact - question de place - est constitué d'une trémie qui reçoit les graines de moutarde avant d'être broyées par une meule de pierre - la marque de fabrique de la maison -, puis tamisées pour donner une pâte. Il fonctionne une ou plusieurs fois par jour devant les clients qui viennent remplir leur pot de moutarde toute fraîche, vendue au poids.
L'approche du terroir est au cœur de la stratégie marketing de la moutarderie Fallot. La boutique de Dijon par exemple, lui offre l'opportunité de promouvoir l'indication géographique protégée (IGP) "moutarde de Bourgogne", fabriquée avec des graines de sénevé (la plante à moutarde) cultivées dans la région.
C'est ce qui explique son succès, selon son dirigeant. Et la progression continue du chiffre d'affaires, qui a atteint 8% en 2014.
Pour en savoir plus sur le secteur de l'agroalimentaire en Côte-d'Or, cliquez le logo d'Invest in Côte-d'Or.
Qui est Marc Désarménien ?
Petit-fils d'Edmond Fallot et 3ème génération de la moutarderie fondée en 1840, Marc Désarménien a succédé à son père Roger en 1994.
Titulaire d'un BTS de gestion et comptabilité, le gérant a séjourné au Canada, l'un des plus gros producteurs de graines de moutarde, avant de reprendre l'entreprise familiale.
Il parcourt toujours le monde, avec l'association de promotion Vive La Bourgogne, pour exposer ses produits dans les salons professionnels.