MaHytec fabrique des réservoirs à hydrogènes et des piles à combustible. ©Christiane Perruchot.
MaHytec fabrique des réservoirs à hydrogènes et des piles à combustible. ©Christiane Perruchot.

ENERGIE. L'entreprise de Dole (Jura) est la vedette des journées de la filière hydrogène qui se déroulent jusqu'à demain 23 septembre, à Belfort.

MaHyTec est l'un des acteurs du projet de véhicules fonctionnant à l’hydrogène que la Poste de Franche-Comté vient de mettre en circulation.

Pour poursuivre son « Graal » vers l'hydrogène, dixit son P-DG Dominique Perreux, la PME prépare une levée de fonds courant 2015 ainsi qu'un déménagement sur la zone Innovia de Dole-Tavaux.

Ce n'est pas la première fois que le concepteur et fabricant de réservoirs de stockage de l'hydrogène MaHyTec (pour Matériaux Hydrogène Technologie), se trouve sous les feux de l'actualité.

Normal, Dominique Perreux, Pascal Robinet, Frédéric Thiébaud et David Chapelle, tous issus du laboratoire de recherche mécanique appliquée de l'université de Franche-Comté et cofondateurs en 2008 de la société, travaillent sur un sujet immature qui attise forcément la curiosité.

« Nous sommes conscients que notre marché se situe à un horizon lointain 2025-2030 », affirme Dominique Perreux, P-DG. L'automobile, avec l'hydrogène comme carburant, est sans doute le plus important : « mais pas le plus actuel », précise t-il. « Il trouve en revanche sa place dans des applications nomades ».

Ces dernières années, la PME (1,2 million d'€ de chiffre d'affaires, 15 salariés) installée à la pépinière d'entreprises de Dole (Jura) s'emploie à en faire la démonstration, sans négliger, pour générer du chiffre d'affaires, des prestations intellectuelles et techniques.

MaHyTec est l’un des neuf partenaires du projet Mobypost, labellisé par le Pôle Véhicule du Futur. Les journées de la filière hydrogène qui se déroulent aujourd'hui et demain, 22 et 23 septembre, à Belfort vont permettre à certains congressistes de tester les quadricycles à hydrogène que la Poste franc-comtoise utilise à Audincourt (Doubs) et à Perrigny, près de Lons-le-Saunier (Jura).

MaHyTec s'est fait connaître du grand public avec une tondeuse à gazon dotée d'un moteur thermique alimenté à l'hydrogène, utilisée par une régie de quartier de Dole.

Puis, avec une cafetière à hydrogène dont la société des Chemins de Fer Fédéraux (CFF), en Suisse, est le premier client. Une pile à combustible et un réservoir stockant de l'hydrogène solide fournissent en continu l'électricité nécessaire à la production de boissons chaudes servies aux voyageurs à partir d'un chariot-bar mobile.

Les réservoirs à haute pression sont enrubannés dans une enveloppe en matériaux composites empêchant la perméation de l'hydrogène. ©Christiane Perruchot.
Les réservoirs à haute pression sont enrubannés dans une enveloppe en matériaux composites empêchant la perméation de l'hydrogène. ©Christiane Perruchot.

Premier débouché commercial

Ce premier débouché commercial repose sur le stockage de l'hydrogène dans un hydrure, - un mélange d'alliages - qui le maintient à basse pression (moins de 3 bars pour les cafetières).

« L'avantage de ce stockage dit solide est sa stabilité, d'où les applications nomades, mais le réservoir est plus lourd que le stockage comprimé dans un réservoir capable de résister à la haute pression », précise le P-DG.

L'enjeu pour l'entreprise est de trouver une solution alternative qui allie les avantages des deux technologies connues et d’en diminuer les inconvénients.

Apportés par le programme Investissement d’Avenir et Bpifrance, les 200 000 € du concours Innovation 2030 arrivent à point nommé pour avancer dans les recherches. MaHyTec a appris la nouvelle cet été avec quatorze autres entreprises qui planchent comme elle sur le stockage de l'énergie.

« C'est un excellent levier à nos travaux qui nous permettra de proposer prochainement un prototype du premier réservoir hydrogène hybride ».

Dominique Perreux, Pascal Robinet, Frédéric Thiébaud, trois des fondateurs de Mahytec. ©Christiane Perruchot.
Dominique Perreux, Pascal Robinet, Frédéric Thiébaud, trois des fondateurs de Mahytec. ©Christiane Perruchot.

Un club très fermé d'acteurs

Le quatuor fondateur parie aussi sur une levée de fonds qu'il souhaite lancer l'année prochaine. Avec le souci de demeurer majoritaire dans l'affaire.

Un déménagement sur la zone Innovia à Dole-Tavaux, est également d'actualité, mais dans des délais non encore définis.

« Pour démocratiser l'hydrogène, il faut un outil de production qui fasse baisser les prix de revient », commente le P-DG. Aujourd'hui, les réservoirs sont contrôlés un à un pour mériter la certification nécessaire à la mise sur le marché.

MaHyTec planche sur de nombreuses autres applications possibles de l'hydrogène. En partenariat avec Solvay, le projet Silphes consiste à l'utiliser dans la dépollution des eaux souterraines.

Avec l'université de Franche-Comté, le programme Rhyta cherche à faire une station de production d'énergie qui pourrait être une source d'alimentation des réseaux de téléphonie dans les sites isolés.

Pour l'heure, la PME doloise fait partie d'un club très fermé d'acteurs aux côtés de grands groupes comme Areva et Air Liquide, pariant sur cette source d'énergie qui dispose d'un gros atout, sa faculté à être stockée.

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