IMAGERIE/CÔTE-D’OR. 85% des drones servent aujourd’hui à la photographie et au cinéma, mais l’imagerie technique se développe pour des usages divers : de la topographie à la viticulture.
Créée il y a tout juste trois ans, IA-DRONE Technologie à Is-sur-Tille (Côte-d’Or), prend son envol dans cette niche avec de nouveaux locaux et deux recrues. La petite entreprise ouvre ces portes cette semaine.

Le drone que nous présente Thomas Lallouette, le fondateur en 2014 d’IA-Drone est ni plus ni moins qu’une aile volante équipée d’un appareil photo. Mais l’engin hyper léger (700 g), car fabriqué en polypropylène expansé, n’est pas un jouet à mettre entre toutes les mains. Il aura demandé au jeune chef d’entreprise de débourser 25.000 €.
Le passé professionnel du gérant de cette petite entreprise d’Is-sur-Tille, près de Dijon - il est technicien en optronique -, le conduit à s’installer sur le marché de l’imagerie technique. « Une niche », précise t-il où viennent de plus en plus de petits acteurs. Mais les applications ne demandent qu’à se multiplier dès lors que le nouvel outil inspirera la confiance des utilisateurs.
La topographie est aujourd’hui l’usage le plus courant de l’imagerie technique. Le drone est en train de s’imposer comme l’assistant des géomètres. « L’avantage est sa rapidité, en une heure il peut prendre des images sur 100 hectares », explique Thomas Lallouette.
L’image est ensuite traitée pour devenir un relevé topographique simple avec les cotes d’altimétrie (altitudes), ou en trois dimensions ce qui peut être intéressant dans un projet urbain, ou pour l'élaboration d'un plan, une réactualisation du cadastre. L'image peut aussi être intégrée à un système d’information géographique (SIG).
« L’avantage du drone est d’aller chercher du détail, ce que ne fait pas par exemple l’avion qui vole beaucoup plus haut que le drone, dont les survols sont à basse altitude, à 150 mètres ». Sans compter que l’heure d’un vol aérien est coûteuse « ce qui n’aurait pas de sens pour, par exemple, survoler un village ».
Expérimentations avec des viticulteurs bourguignons

Partenaire dans ce domaine du groupe Elabor à Messigny-et-Vantoux et de la société SERD à Quétigny, toutes les deux spécialisées dans la topographie, IA-Drone développe d’autres applications plus inattendues. Des agriculteurs font appel à ses services pour surveiller la pousse d’une culture.
Les prises de vue d’un champ de blé par exemple débouchent sur une cartographie baptisée orthomosaïque ou orthophotographie qui permet de lire plus précisément que l’oeil humain, certaines caractéristiques de la plante comme son besoin en engrais (ce que l’on appelle l’indicateur de biomasse) ou l’évolution de sa pousse (la densité foliaire).
En collaboration cette fois avec Airinove, le pionnier du drone agricole, IA-DRONE livre, à partir de l’analyse des images, une carte de préconisations à l’agriculteur.
Le milieu viticole commence également à s’intéresser au drone. Des expérimentations sont menées avec des viticulteurs de la Côte de Nuits-Saint-Georges. « Les images permettent d’avoir une lecture préventive de l’évolution d’une parcelle, si elle risque de connaître un stress hydrique ou si une maladie va se développer ».

Le métier n’étant pas encore vulgarisé, IA-Drone organise des journées portes ouvertes cette semaine, à partir de mardi 10 octobre.
Elles se solderont vendredi par l’inauguration de ses nouveaux locaux à Is-sur-Tille. Deux recrues viennent de rejoindre le gérant, jusqu’à présent seul à bord.
Les visiteurs y apprendront que la profession est très réglementée. Entre la préfecture, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), les aérodromes, les zones militaires ou les zones interdites de survol comme dans la région le Centre d’Etudes Atomiques (CEA) de Valduc etc. Conséquences : de multiples demandes d’autorisations précèdent tout survol de drone.
Avec son millier de vols depuis trois ans, Thomas Lallouette dit être rompu à cet exercice.
Qui est Thomas Lallouette ?

Technicien en optronique - une technologie qui marie l’optique et l’électronique -, durant 13 ans chez Safran Electronic and Défense (ex-Sagem) à Dijon, Thomas Lallouette a eu une révélation en 2013 à l’occasion d’une visite professionnelle au salon du Bourget.
Il y a rencontré les premiers acteurs du drone civil. Lui qui avait pour quotidien les capteurs optiques pour l’aérien militaire et le traitement de l’image se sent pousser les ailes de l’entrepreneuriat. Un congé création d’entreprise de son employeur lui permet d’affiner son projet et de créer son entreprise en octobre 2014.
Seul aux commandes jusqu’en septembre dernier, mais entouré de partenaires qui lui ouvrent des marchés, Thomas Lallouette vient d’embaucher une assistante commerciale et un apprenti, et redonne vie aux anciens locaux d’EDF à la lisière du centre d’Is-sur-Tille, à une vingtaine de kilomètres de Dijon.
Son nouveau pied à terre est inauguré vendredi prochain 13 octobre, au terme d’une semaine de portes ouvertes qui démarre le 10 octobre. (Inscriptions ici)

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