URBANISME/BESANÇON. La Sedia, société d’économie mixte née de la fusion de la SedD et de Socad, déploie toute sa palette de métiers dans la reconversion de la friche ferroviaire, à côté de la gare Viotte à Besançon.
L’aménagement des 3,1 hectares de part et d’autre de la voie ferrée démarre sous peu avec le programme tertiaire le plus ambitieux jamais entrepris dans la cité comtoise.

 

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Au premier plan, les bureaux qu'occuperont les services de l'Etat, construits à la place de la halle Sernam. © Brigitte Métra.

 

La fusion fin 2017 des deux sociétés d’économie mixte de Franche-Comté, la SedD (Société d’Equipement du Département du Doubs) et la Socad (Société Comtoise d’Aménagement et de Développement), compétente sur la Haute-Saône et le Jura, a débouché sur une nouvelle société baptisée Sedia.

 

L'opérateur pèse dorénavant  6 millions d’€ de chiffre d’affaires, 63 salariés et un volume d’opérations actuel d’environ 60 millions. Aménageur pour les collectivités locales d’opérations d’urbanisme, d’habitat ou de parcs d’activités, Sedia fait aussi, à travers ses filiales, de l’immobilier d’entreprise (Aktya), de la gestion de patrimoine (Expansion 39 dans le Jura et PMIE à Montbéliard) et de foncier avec Territoire 25, une société publique locale qui acquiert des terrains en vue d’opérations futures.

 

L’actionnariat de Sedia a également été modifié, les conseils départementaux n’ayant plus de compétences économiques, ils se sont retirés du capital qui s’élève à 10 millions d’€, au profit des intercommunalités et du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. on y trouve aussi des partenaires privés - le propre de l’économie mixte -, notamment la Caisse des Dépôts, les CCI, des banques.

 

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Entamée depuis quelques mois, la reconversion en pôle tertiaire de la friche de la Sernam à côté de la gare Viotte de Besançon, illustre les différents métiers de Sedia. Le montage de l’opération est même plus complexe qu’à l’habitude en raison de son ampleur : elle s’étend sur une surface de 3,1 hectares situés de part et d’autre de la voie ferrée et développe plusieurs fonctions urbaines : principalement des bureaux avec 28.000 m2, mais aussi de l’habitat avec 200 logements et du commerce, avec 1.500 m2 de boutiques.


« Le programme tertiaire le plus ambitieux jamais entrepris à Besançon », précise Bernard Bletton, directeur de Sedia, logera fin 2019, 850 agents des services de l’Etat dans trois bâtiments contigus d’une surface totale de 17.150 m2. Un an plus tard, 250 employés du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté occuperont 6.000 m2 de l’une des deux tours érigées face à face à l’entrée du site. Etat et Région regroupent ici plusieurs antennes administratives réparties dans la ville.


Un montage d’opération complexe

 

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Vue de l'esplanade de la gare, les deux tours à l'entrée du pôle tertiaire. La tour la plus haute - 30 mètres - comprendra des logements au dernier étage. © Brigitte Métra.

 

Aménageur à travers une concession accordée par la ville de Besançon, la société publique locale (SPL) Territoire 25 a acquis l’ensemble du foncier auprès de la SNCF et cède des droits à construire à différents promoteurs publics et privés. Territoire 25 est aussi le maître d’ouvrage d’un parking mutualisé semi enterré de 320 places.

 

Sedia est le promoteur des bureaux de l’Etat ainsi que d’un restaurant administratif. Une société d’économie mixte patrimoniale va l’acquérir puis le louer à son occupant. Elle réunit la société de promotion d’immobilier d’entreprises Aktya, qui pilote la construction, et des financeurs, la Caisse des dépôts, la Caisse d’Épargne et le Crédit Agricole.

 

Pour les bureaux du conseil régional, le montage diffère puisque ce dernier va en devenir propriétaire. Sedia et le promoteur local SMCI sont co-investisseurs au sein d’une société civile de construction-vente (SCCV). Les deux partenaires portent également, à travers une autre SCCV, un programme de 15 logements.

 

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Le démarrage des travaux de construction des bureaux destinés à l’État est imminent. En fin d’année dernière, la vaste halle de la Sernam avait été démolie. Pour mener à bien cette vaste opération qui transfigure le quartier, la ville de Besançon a voulu une architecte de renom, Brigitte Metra, ancienne collaboratrice de Jean Nouvel et native de Besançon…

 

L’architecte a conservé l’esprit d’une halle ferroviaire, en alignant trois bâtiments sur une grande longueur, ceux réservés aux services de l’Etat. Le geste architectural évoque la structure des anciens bâtiments en charpente métallique : une armature en poteaux-poutres, cette fois en bois, enveloppera une structure en béton.

 

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L'intérieur des futurs bureaux de l'Etat. © Brigitte Métra.

 

A l’entrée du quartier, près de l’esplanade de la gare, deux tours hautes de cinq et huit étages se font face : « Elles créent un repère et le symbole de la transformation du quartier », décrit Brigitte Metra. La plus élevée, d’une trentaine de mètres, abritera au dernier étage une quinzaine de logements en duplex réalisés par SMCI.


Sur le plan environnemental, le maître d’ouvrage a donné un objectif de haut niveau, avec une consommation d’énergie inférieure de 20% à la norme actuelle RT 2012 et l’utilisation d’énergies renouvelables. Pour les bureaux, ce sera une chaufferie bois. L’aménageur s’est d’ailleurs donné comme étalon la Certification HQE Aménagement du certificateur Certivéa qui valorise les projets d’aménagement durable.

 

Les travaux engagés représentent un investissement de 43 millions d’€ hors taxes avec un objectif de livraison entre fin 2019 et le milieu de 2020. La réalisation des logements se fera dans un second temps, à partir de 2021. Des éléments de programme restent à trancher, notamment la part des logements sociaux et une éventuelle résidence pour les seniors. Selon toute vraisemblance, la création de l’ensemble du quartier devrait approcher une dizaine d’années.

 

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En rouge, le périmètre des bureaux et logements dont la construction est imminente. © Ville de Besançon.

 

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