EXPORTATION. Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur et Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’agroalimentaire, viennent d’installer un comité Asie qui réunit grandes entreprises et PME de l’agroalimentaire.

Ce «Think Tank» devra identifier les freins à l’export et proposer des idées innovantes pour les lever.

Mais aussi dapporter des réponses concrètes aux questions et besoins des entreprises en favorisant les actions collectives, la mise en commun de moyens et le partage d’expérience entre les exportateurs des différentes filières.

Pour gagner du temps, les deux ministres pourraient s’inspirer de l’initiative de Vive la Bourgogne

Depuis 2006, cette association de petits producteurs locaux développe autour d’une identité commune, un esprit d’équipe pour convaincre importateurs et acheteurs internationaux.

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La panoplie d’aides à l’exportation ne peut masquer ce qui est sans doute la plus grande difficulté à affronter pour une PME à l’international : l’ampleur de la tâche.

En dépit d’une bonne préparation, les déconvenues sont nombreuses. Ce qui vaccine plus de la moitié des primo exportateurs de recommencer.

«Voilà pourquoi est née courant 2006 Vive la Bourgogne qui permet, outre une mutualisation de moyens : stand, identité visuelle, logistique…, d’éviter de nombreux pièges par des échanges d’informations, voire de contacts, et surtout de rompre la solitude», explique Marc Désarménien, président de Vive la Bourgogne et gérant de la Moutarderie Fallot à Beaune (Côte-d’Or).

Forte aujourd’hui de 23 membres, cette association ne réunit que des PME agroalimentaires spécialisées dans les produits du terroir.

«Si nous développons également des stratégies communes auprès de la grande distribution française ou encore en matière de tourisme industriel, l’export est notre cheval de bataille», ajoute le président.

De fait, la participation aux plus grands salons internationaux, comme le Fancy Food Show de San Francisco, celui de Washington, le Foodex de Tokyo ou les SIAL de Paris et Shanghai, rassure ses adhérents lorsqu’ils chassent en meute.

Catherine Petitjean, présidente du directoire de Mulot et Petitjean (plus de 5 millions d’€ de chiffre d’affaires, 50 salariés) totalise déjà quatre séjours au Japon et un en Chine où elle vient d’expédier sa première palette.

Des coûts induits importants

Si l’export reste encore confidentiel chez le dernier fabricant de pain d’épices de Dijon, il représente un important levier de croissance. 

«Et il serait d’autant plus efficace si les grands groupes internationaux français, à l’image des Allemands, nous aidait sur place à mieux nous faire connaître», souligne Catherine Petitjean.

Au point de l’inviter prochainement à recruter un volontaire international en entreprise (VIE), avec des confrères d’autres régions.

«Exporter est un engagement de longue haleine et une fonction à part dans l’entreprise», argumente de son côté Catherine Troubat, qui a reçu fin décembre Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur.

Celle qui vend ses Anis de Flavigny (3,7 millions d’€ de chiffre d’affaires, dont 30% à l’exportation) dans 33 pays a su structurer un service dédié de trois personnes. «Indispensable en raison des réglementations et des normes propres à presque chaque marché», assure la dirigeante.

Sans adhérer à Vive la Bourgogne, Judith Cartron, à la tête du liquoriste Joseph Cartron (4,5 millions d’€ de chiffre d’affaires, 30% à l’exportation), à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), ne dit pas autre chose.

«Nous devons trouver dans notre métier des spiritueux le bon interlocuteur, sachant que nous ne vendons à l’étranger que pour les bars à cocktail, et cela passe par une équipe interne très affûtée», précise la chef d’entreprise.

Elle pointe au passage les coûts importants qu’il faut savoir supporter : dépôts de marque, étiquetage, packaging parfois spécifique…

«N’en demeure pas moins que l’international est une ouverture d’esprit inappréciable pour enrichir notre offre nationale», confesse Marc Désarménien qui commercialise en France une moutarde aigre-douce (miel, vinaigre balsamique), à destination initiale du seul marché nord-américain.

Le moutardier fait un peu office de grand frère au sein de Vive la Bourgogne.

Son activité dans 67 pays atteint 52% du chiffre d’affaires (6 millions d’€).

Crédit photos : Vive la Bourgogne

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Vangiedit :

    N'y a t'il pas eu une confusion ? S'agit-il de 5 millions d'enfants obèses en France (comme le dit le titre de votre billet) ou de 5 millions d'enfants trop gros en Europe, comme le dit l'étude que vous citez ensuite ? 5 millions d'enfants obèses en France me semble un chiffre incroyablement élevé (sans aucunement vouloir minimiser la gravité du phénomène).

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