ELECTROMENAGER. Quatre grandes dates marquent l’histoire de Selongey, commune de 2 500 âmes au nord de la Côte-d’Or. 1857 : création d’une entreprise de ferblanterie par Antoine Lescure ; 1925 : refondation de l'entreprise par Frédéric, Henri et Jean Lescure ; 1944 : naissance de la Société d'Emboutissage de Bourgogne (SEB) et 1953 : lancement de la Super-Cocotte.

Depuis, l’une des plus belles aventures industrielles françaises s’écrit toujours ici.

Explications avec Frank Lichtenauer, le directeur du site de Selongey, centre de compétence mondial des autocuiseurs et, ce qui se sait moins, centre pour tout le groupe du travail de l’inox.

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Frank Lichtenauer, directeur du site SEB de Selongey raconte une anecdote qui ne trompe pas sur l’état de santé déplorable d’une partie du secteur de la machine-outil en France.

«Nous avions besoin de changer une polisseuse vieille de trente ans qui ne répondait plus à nos besoins actuels. Nous avons donc fait le tour des fournisseurs, mais hélas, personne n’a pu satisfaire notre demande. C’est pourquoi nous la concevons et réalisons en interne», confesse t-il.

Triste réalité liée à 25 ans de désindustrialisation de ce pays, qu’il conviendrait de reconstruire en misant fortement sur l’investissement productif et les formations professionnelles par alternance.

Ceci étant dit, l’usine-berceau du groupe SEB se porte plutôt bien. Des ateliers côte-d’oriens sortent près 1,4 million d’autocuiseurs chaque année, dont la moitié est commercialisée en France, un quart au Japon et 15% au Moyen-Orient et en Turquie.

Ici, travaillent 200 personnes en production et 150 affectées à la R&D et à la maintenance. Il faut dire que Selongey est le centre mondial de l’autocuiseur dont le succès des nouvelles formules, avec des programmes de cuisson intégrés suivant la nature des aliments, n’est plus à démontrer.

«Pour préparer l’avenir, nous conduisons une vingtaine de programmes de recherche, dont la moitié constituera nos futures fabrications locales», explique Frank Lichtenauer.

Investissement et recrutements

Ce qui se sait moins, c’est que l’unité, également centre de compétences pour le travail de l’inox, produit pas moins d’1,5 million de poêles embouties et polies, dont le revêtement final anti-adhérent est ensuite appliqué à Tournus (Saône-et-Loire).

Tous ces volumes requièrent des équipements performants. Un programme d’investissement de 5,5 millions d’€ cette année permettra d’installer une nouvelle presse de frappe (1100 tonnes), d’acquérir moules et outillages complémentaires et d’améliorer par l’automatisation la productivité.

Côté embauches, entre 20 et 25 recrutements sont prévus, dont une quinzaine en production : conducteurs de lignes, maintenance, polisseurs, et monteurs.

Pour perpétuer un savoir-faire ancestral, les anciens forment les jeunes recrues au travail du métal. «Car l’emboutissage est un métier très complexe», précise le directeur.

Ingénieur agroalimentaire, Frank Lichetenauer n’a jamais exercé dans ce domaine. Ses premiers pas professionnels le conduisent à concevoir et fabriquer des armoires électriques. Il entre ensuite dans le groupe Facom (outillage à main) et dirige notamment l’usine d’Arbois (Jura).

Puis, passe un chasseur de têtes qui l’invite à rejoindre SEB. «Je ne le regrette pas pour y trouver des valeurs humaines et un état d’esprit que je n’ai pas connu ailleurs».

À noter que SEB préside aujourd'hui et demain, en la personne Valérie Vuillemot, directrice du marketing stratégique pour tout l'univers de la cuisson électrique, la septième édition du congrès Vitagora à Dijon. Le thème choisit cette année : "Le défi de bien vieillir". En savoir plus : http://www.gout-nutrition-sante.com/

Crédit photos: SEB Selongey

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