Rémy Seguin (à gauche), commissaire générale du 68ième congrès des experts comptables les 2,3 et 4 octobre prochain à Dijon, et Laurent fournier qui lui a succédé à la présidence de l'Ordre régional des experts-comptables de Bourgogne et Franche-Comté.
Rémy Seguin (à gauche), commissaire général du 68ième congrès des experts comptables les 2,3 et 4 octobre prochains à Dijon, et Laurent Fournier qui lui a succédé à la présidence de l'Ordre régional des experts-comptables de Bourgogne et Franche-Comté.

POINT DE VUE. Les 2, 3 et 4 octobre prochain, Dijon accueillera le plus grand congrès de France : celui des experts-comptables.

Soit 4000 participants et près de 6000 personnes au total avec les conjointes, conjoints et accompagnateurs et un budget de plus de 3 millions d’€.

Comment Rémy Seguin, ancien président de l’Ordre des experts-comptables de Bourgogne, Franche-Comté, et Laurent Fournier, le président actuel, épaulés par toute une équipe, ont-ils réussi cette prouesse ? Entretien.

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Comment vos instances nationales ont-elles réagi lorsque vous avez présenter la candidature de Dijon à l’organisation du 68ième congrès annuelle des experts-comptables ?

Rémy Seguin : On m’a tout simplement répondu : « n’y pense même pas, tu n’as aucune chance ». Ce qui a eu pour effet de nous piquer au vif et ce fut un très bon stimulant.

Laurent Fournier : Il faut préciser que notre congrès annuel se déroulait toujours dans de grandes métropoles : Bordeaux, Paris, Toulouse, Nantes, Lille, Marseille..., et que c’est une première dans une ville moyenne.

Face à cette fin de non-recevoir, quelle a été votre stratégie pour convaincre ?

R.S. : Nous avons bien étudié le cahier des charges pour y répondre déjà techniquement point par point. Au niveau des transports, Dijon est très bien desservi par les autoroutes et le rail. Sur place, le tram, les bus et les taxis rempliront parfaitement leur office. Nous avons réglé le problème de la capacité hôtelière en 2,3,4 et 5 étoiles avec des réservations sur toute la Côte des vins jusqu’à Beaune. Les chambres les plus éloignées ne seront qu’à 35 minutes de trajet.

Restait l’épineuse question de la salle plénière pour accueillir 4000 congressistes car nous étions en concurrence finale avec Montpellier et son nouveau palais des congrès. Là, je dois dire que toute l’équipe de Dijon Congrexpo, et tout particulièrement Christine Le Guernic, la directrice commerciale, ont été extraordinaires.

Un amphithéâtre provisoire de 3000 à 3500 places sera monté dans le grand hall et ce à un prix très raisonnable.

L.F. Nous avons aussi impliqué tous les grands élus : François Rebsamen pour la ville de Dijon, François Sauvadet, pour le département de la Côte-d’Or et François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne, qui ont témoigné dans un film de présentation pour appuyer notre candidature. Cela n’a pas laissé le jury indifférent, montrant une forte implication des acteurs locaux. D’ailleurs, il a voté à l’unanimité en faveur de Dijon.

Avez-vous mis en avant les vins et la gastronomie ?

R.S. C’était notre joker, sauf que le fournisseur traditionnel en vins de nos congrès ne sert que des Côtes-du-Rhône. Ce fut à mon tour de dire « n’y pensez même pas, alors que nous produisons en Bourgogne certains des meilleurs vins du monde ».

L.F. Il y aura aussi des vins du Jura, dont le vin jaune, car n’oubliez pas que notre ordre régional fédère la Bourgogne et la Franche-Comté.

Quels seront les temps forts du congrès au-delà de vos travaux sur le thème : la compétence au service des performances ?

R.S. Le mardi 1er octobre au soir, François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, recevra nos élus lors d’une réception privée, juste avant notre assemblée générale statutaire du lendemain matin. L’occasion de mieux lui expliquer nos missions et leur rôle déterminant dans l’économie.

Le mercredi soir, tout le Clos de Vougeot a été réservé pour un moment exceptionnel, de même que le Château de Pommard. Plus de 1000 personnes au total constateront ce qu’est la convivialité bourguignonne. Quant à la soirée du jeudi, concoctée avec l’agence dijonnaise EMA, ce sera un grand cocktail dînatoire avec tous nos partenaires qui tiennent sur 7000 m2 un salon professionnel durant le congrès. Il y aura des animations et un spectacle donné par le magicien Éric Antoine.

L.F. Nous avons aussi joué les tours opérateurs avec pas moins de 17 excursions prévues dans les deux régions pour les conjoints et conjointes des congressistes. Une visite notamment d’Arbois et la Grande Saline d’Arc-et-Senans s’imposaient. Et puis, il y aura des activités sportives : golf à Norges, foot, kart et vélo, avec l'Amicale Sportive des Experts Comptables et des Commissaires aux Comptes (AMISEC).

Quels enseignements tirez-vous de tout ce travail préparatoire ?

R.S. Que nous avons ouvert la voie avec conviction pour que d’autres villes de taille moyenne candidatent à une manifestation de cette importance. Je crois que Clermont-Ferrand est sur les rangs pour un prochain congrès. Celui de l’année prochaine se déroulera toutefois à Lyon.

L.F. Qu’on s’est sorti les tripes et je vais citer sur ce point l’encyclopédiste, historien et romancier Jean-François Marmontel : « Il était impossible de les convaincre, mais nous les avons persuadés ».

Pour conclure, combien coûte l’organisation d’un tel congrès ?

R.S. Un peu plus de 3 millions d’€.

Crédit photos : Traces Ecrites

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