TRW Dijon produit avec 148 personnes des valves hydrauliques et des capteurs électriques pour directions de véhicules automobiles de tourisme.
TRW Dijon produit avec 148 personnes des valves hydrauliques et des capteurs électriques pour directions de véhicules automobiles de tourisme.

AUTOMOBILE. La direction européenne de TRW doit s’expliquer ce lundi 3 juin 2013, lors du table ronde pilotée par le préfet de région, sur les raisons qui l’ont conduite à vouloir fermer son site dijonnais.

Au ministère du Redressement Productif, la décision étonne.

Comme l’expert du comité d’entreprise, cette unité industrielle de 148 personnes lui apparaît rentable et largement viable.

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La table ronde qui réunit ce matin à partir de 9 heures, autour de Pascal Mailhos, préfet de région, les représentants des salariés de TRW Dijon, leur direction locale et européenne, des élus ainsi que l’UIMM, permettra t-elle d’éviter la fermeture du site dijonnais engagée par l’équipementier automobile américain ?

Si rien n’est moins sûr, elle devrait toutefois éclairer sur les raisons d’une décision qui étonne le ministère du Redressement productif.

À mots couverts, un conseiller d’Arnaud Montebourg souhaitant conserver l’anonymat rejoint l’audit du cabinet 3e de Metz (Moselle), demandé par le comité d’entreprise. Relire notre article : TRW ferme à Dijon un site rentable mais aussi viable.

Selon ce document que nous avons pu consulter en toute confidentialité, l’unité spécialisée avec 148 salariés dans les valves hydrauliques et capteurs électriques pour directions de véhicules de tourisme est rentable et même largement viable.

En 2011, le chiffre d’affaires frisait les 50 millions d’€ pour un bénéfice de 6,78 millions. En 2012, s’il fléchissait à 31,8 millions, il dégageait néanmoins plus de 2 millions de profits.

Un coût de fermeture élevé

Pour les dirigeants de TRW, le site est au contraire « dans une situation de perte et, ceci est accentué par la réduction des volumes de la production de valves ». Le rapport de l’expert conteste cette affirmation.

Il démontre qu’à périmètre constant de clientèle, les projections de volumes de ventes assureraient 28,55 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2013 et 1,975 million de bénéfices, 36,2 millions en 2014 (1,51 million de résultat) et jusqu’à 56,85 millions prévus en 2015 pour 4,21 millions de gains.

Ces chiffres tiennent compte du basculement de la technologie des valves hydrauliques que fabrique encore majoritairement l'usine dijonnaise, à terme obsolète, vers celle des capteurs électriques, petits composants qu'elle a contribué à concevoir et industrialiser.

La direction du groupe américain oppose aussi la taille trop petite du site pour être compétitif et des capacités d’ingénierie et de production « inutilisées dans d’autres unités », notamment en Pologne, Italie et Slovaquie.

Mais toujours selon le cabinet 3e, TRW Dijon serait capable de fabriquer plus d’un million d’unités de capteurs à l’horizon 2017, pour peu que les investissements significatifs, arrêtés depuis 2007, reprennent.

« Nous voulons faire revenir TRW sur sa décision, car il lui coûtera très cher de fermer Dijon (ndlr : plus de 20 millions d’€), mais nous restons circonspects », indique t-on au ministère du Redressement Productif.

Aussi, la piste d’un repreneur dans le décolletage pour l’aéronautique, le ferroviaire, voire dans le nucléaire est-elle avancée.

« Notre grande priorité et exigence citoyenne est de conserver les emplois et un outil industriel en France », conclut le conseiller du ministre bourguignon Arnaud Montebourg.

Autre de nos articles sur TRW Dijon : Pourquoi TRW ferme à Dijon un site qui a été très rentable ?

Crédit photo : Traces Ecrites

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