Culture. Ce lundi 15 novembre, le conseil régional de Bourgogne diffuse en avant-première au cinéma Olympia à Dijon, "Mon Pote", le dernier film de Marc Esposito qui sera sur les écrans à partir du 1er décembre.

Le choix n'est pas du au hasard.

Cette  histoire d’amitié entre Victor, patron d’un magazine automobile et Bruno, ancien détenu, a été tournée pendant 12 jours entre la prison de Joux-la-ville, dans l’Yonne, et le circuit automobile de Magny-Cours (Nevers).

Comme 140 autres films, la Région Bourgogne a accordé une aide financière (150 000 €) et technique à l'équipe de tournage.

Depuis 2006, environ 5 millions d'€ de subventions ont été distribuées aux côtés de la Commission nationale du film. Cette dernière apporte un euro lorsque la Région en verse deux.

Condition exclusive : que tout ou partie des scènes soient réalisées en Bourgogne où tous les décors potentiels (patrimoine historique, paysages, équipements) ont été répertoriés par la Commission du film de Bourgogne.

Bras technique du conseil régional qui alimente 80% de son budget, cette association (2 salariés) basée à Avallon, dans l'Yonne, repère les sites de tournages, organise les castings des figurants, met à disposition un fichier de techniciens et comédiens locaux, organise l'hébergement de l'équipe.

«Le nom Bourgogne dans le générique d'un film est un beau vecteur d'image», explique Françoise Tenenbaum, vice-présidente à la culture.

Autrement dit, l'investissement annuel d'un million d'euros - que l'élue espère voir maintenu en 2011 - vaut mieux qu'une belle campagne de pub.

Sans compter les retombées économiques, estimées à près de deux millions d'€ en 2009.

En Franche-Comté, un autre discours

En Franche-Comté qui a commencé à vendre ses paysages et son patrimoine au cinéma bien avant la Bourgogne, les retombées économiques ne sont pas si évidentes.

Ce fut l'argument avancé par le conseil régional pour diviser par 2 son budget d'aide à la production cinématographique en 2010. Il s'élève à 535 000 € contre 1,204 million en 2009.

«Les longs métrages ne représentaient que 8 à 10 semaines par an et il y avait peu d'embauches de techniciens locaux», précise t-on au cabinet de la présidente Marie-Guite Dufay.

De surcroît, les réalisateurs ne jouent pas toujours le jeu de la promotion, à l'instar de Pascal Kané avec "Je ne vous oublierai jamais" (Fanny Valette, Pierre Arditi) qui n'a pas souhaité aller à la rencontre du public.

Ré-aiguillage : les aides sont désormais concentrées sur les documentaires portant sur la région et les courts métrages de créateurs sans diffuseur. La subvention est plafonnée à 30 000 euros.

En Alsace, des avances remboursables

Précurseur aussi (1997), l'Alsace dispose d'un fonds de soutien alimenté par la communauté urbaine de Strasbourg à hauteur de de 836 250 € pour l’année 2010 et par le conseil régional.

Particularité : des avances remboursables à taux zéro  (jusqu'à 100 000 € ) complètent les  subventions. Elles sont accordées aux œuvres cinématographiques (fictions, films d’animation et documentaires) agréées par le Centre National du Cinéma (CNC), d’une durée de plus de 60 minutes.

En savoir plus :

- Jusqu'au 1er décembre, exposition de photographies de 23  tournages réalisés en Bourgogne depuis 2006, soutenus par la Région dans le cadre du fonds d'aide au cinéma. A la galerie du conseil régional, bld de la Trémouillle à Dijon.

- Silence, la Bourgogne tourne ! Bourgogne Magazine, oct-nov 2010 (en kiosques). www.bourgognemagazine.fr

- www.culture-alsace.org/cinema-audiovisuel/bureau-accueil-tournage

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