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Le Président de la République a été particulièrement à l'écoute des deux présidents de région. Il a salué l'avance prise par ces deux territoires et les a encouragés à poursuivre dans cette voie. Il a également partagé la nécessité de rester vigilant sur l'équilibre de la future grande région, notamment en matière de répartition des fonctions métropolitaines entre les deux capitales régionales actuelles. ©Présidence de la République - © L.Blevennec

REFORME TERRITORIALE. D’ici à une année, la Bourgogne et la Franche-Comté constitueront une seule et même région.

Après avoir rencontré jeudi le Président de la République sur le sujet, Marie-Guite Dufay, présidente de la Franche-Comté et François Patriat, son homologue bourguignon, s’exprimaient hier dans le cadre du salon Cité 21 à Dijon devant de nombreux chefs d’entreprise.

Verbatim.

 

Les raisons de l'enthousiasme

• Marie Guite Dufay : Je ne voulais pas un éclatement de la Franche-Comté et il y avait déjà des signes favorables : le rapprochement des universités préfigurait la fusion. Dans la situation conjoncturelle actuelle, avec les contraintes financières que l'on connaît, notre petite taille avait atteint le maximum de ce nous pouvions faire pour être efficace dans nos compétences, en premier lieu le développement économique.

Les deux régions auraient t-elles séparément pu contracter le financement de la banque européenne d'investissement (BEI) que nous signons ce vendredi à Dijon ? D'un montant de 200 millions d'euros, il permettra à la future collectivité Bourgogne Franche-Comté de répondre concrètement aux besoins de construction et de rénovation des lycées.

• François Patriat : concernant ce prêt à long terme de la BEI, la négociation à deux permet à la seule région Bourgogne de gagner 7,5 millions d'€.

 

Quelle est la priorité : faire des économies ou porter une stratégie de développement ?

• François Patriat : Cette réforme a le mérite de faire bouger les choses. Ce sont deux régions qui ont une histoire en commun. Une région Grand Est avec une capitale à Strasbourg n'est pas pertinente pour l'instant ; peut-être plus tard. Des économies, on en fera de facto en mutualisant nos forces. La stratégie passe par le renforcement de l'attractivité en évitant des doublons notamment en termes d'enseignement supérieur et de formations.

La réforme territoriale clarifie les compétences : les transports, qu'ils soient routiers ou ferroviaires ; le développement économique et la formation professionnelle. C'est clair : les départements garderont le social, les routes, les collèges au moins jusqu'en 2020.

Et cessons de dire que le futur pôle métropolitain Rhin-Rhone (de Dijon à Mulhouse), armature de la future région sonne le glas de la ruralité. La proximité est un faux problème : la région Bourgogne gère déjà des établissements très éloignés les uns des autres. De même que la réunion de structures liées au conseil régional, comme les comités régionaux de tourisme (CRT) fusionneront à terme. Un Grand CRT aura plus de moyens pour vendre les atouts de la Bourgogne Franche-Comté à l'étranger.

 

La future capitale régionale

• François Patriat : Le gouvernement doit vite trancher, pour éviter des querelles et créer des villes martyres. Ensuite, il faudra discuter avec les personnels pour répartir les services entre les deux capitales régionales actuelles.

• Marie Guite Dufay : J'ai demandé à ce que les missions soient partagées entre les deux capitales actuelles qu'il s'agisse des services de la Région que des services de l'Etat qui, eux aussi - on a tendance à l'oublier  -, vont également opérer une évolution.

 

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Les deux présidents de région lors du débat à Cité 21. © Traces Ecrites.

 

Témoignages d'entreprises

• Jean-Pierre Deramcourt, président du directoire de la Caisse d'épargne Bourgogne Franche-Comté : notre fusion bancaire qui date de 2005, est une réussite car le rapprochement des deux caisses avait un sens, celui du développement de nos parts de marché et de nouvelles activités vers l'entreprise et l'immobilier.

Si je devais donner un conseil, ce serait d'aller vite et d'associer le personnel et les partenaires. La réforme est pertinente car les entreprises ont besoin d'une clarification des compétences sur certains projets majeurs, comme le haut débit ou l'efficacité énergétique.

 

• Alain Bonin, président provisoire de l'établissement supérieur de Bourgogne Franche-Comté qui rassemble les trois universités (UB, UFC, UTBM), ainsi qu'Agrosup, l'Ensmm et l'ESC Dijon : les obstacles principaux que nous avons rencontrés durant ces cinq années de construction du rapprochement des universités sont liés au sentiment d'identité et à l'existence d'une compétition partielle des formations et des équipes de recherche. Même sans la réforme territoriale, nous aurions fait la fusion des établissements d'enseignement supérieur ; avec la réforme, le rapprochement est du coup une évidence.

 

• Yann Thomas, président des Ateliers de l'Armençon : les chefs d'entreprise attendent une vraie stratégie. A savoir, comment être plus plus attractif pour faire venir des cadres. J'estime que nos régions ne sont pas très fortes en matière de formation.

 

• Pierre Guez, president du pôle de compétitivité Vitagora et directeur général du groupe Dijon Céréales : moi qui suis à 1000% pour le rapprochemement des deux régions, l'enjeu n'est pas de savoir qu'elle sera la capitale, mais quel développement commun veulent désormais les deux régions, ensemble.

 

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