ROBOTIQUE/BAS-RHIN. Norcan va commercialiser dans l’année un robot collaboratif d’assistance à la préparation de commandes et à la manutention, distingué récemment par les trophées Alsace Innovation. La PME bas-rhinoise qui a déjà quatre filiales et six partenaires à l’étranger a des ambitions en Asie et aux Etats-Unis.

norcanrobot
Ce robot destiné à la préparation de commandes est capable de suivre son utilisateur en scannant simplement ses jambes. © Norcan.

Comptant parmi les 5 premiers fabricants en Europe de solutions mécano-montées modulaires à base de profilés en aluminium, Norcan à Haguenau (Bas-Rhin), réalise des îlots de production complets avec les cinq types d’équipements qu’elle fabrique : des structures et cartérisations de machines outils (pour la protection des utilisateurs), des postes de travail, des chariots et équipements de manutention, des moyens d’accès et plateformes et des convoyeurs.
Ses clients évoluent dans l’industrie (automobile, ferroviaire, agroalimentaire, cosmétique…), la logistique et la distribution, et l’e-commerce. « Depuis que nous travaillons sur ce marché avec de grands groupes comme Amazon, Zalando, C-Discount, nous livrons des milliers de chariots. Nous avons voulu réduire la pénibilité du travail des personnes qui devaient pousser tous ces chariots », indique Stéphane Fauth, le président de Norcan.
Aussi, en 2015, l’entreprise décide d’innover en développant un robot d’assistance à la manutention et à la préparation de commandes. Pour programmer l’intelligence de navigation de ce robot, Norcan a collaboré avec Effidence, une start-up basée à Clermont-Ferrand.

 

LCR

 

Après deux ans de développement et près d’un million d’€ d’investissement, l’entreprise alsacienne a mis au point un robot capable de suivre son utilisateur en scannant simplement ses jambes. Ce chariot du futur possède aussi des fonctions d’autonomie : il peut décharger, se déplacer et se garer lui-même. Baptisé Sherpa, il est capable de porter jusqu’à 100 kg et de tracter jusqu’à 200 kg.
Cinq prototypes ont été réalisés et cinq autres sont en cours de production. Sherpa a été testé dans une quarantaine de sociétés très différentes. De nombreux clients se sont montrés intéressés et deux usines automobiles en Allemagne l’ont déjà acheté. Norcan prévoit de commercialiser ce robot à partir du deuxième trimestre 2018. Des chariots robotisés existent déjà sur le marché mais avec Sherpa, l’entreprise alsacienne se démarque avec un robot généraliste dont les séquences d’application peuvent être configurées sur mesure. « De plus, le mode “suiveur” n’existe pas dans l’industrie sur le plan opérationnel », précise Stéphane Fauth. Ce qui lui a valu un trophée Alsace Innovation le 30 novembre dernier.

 

Des ambitions en Asie et aux Etats-Unis

norcanatelier
Norcan fabrique des solutions mécano-montées modulaires à base de profilés en aluminium. © Julie Giorgi.

La PME bas-rhinoise souhaite poursuivre sa démarche d’innovation. Plusieurs projets sont à l’étude : des cartérisations (sécurisation de machines) autoportantes, de nouveaux types de convoyeurs et le développement de capteurs intelligents capables de fournir des données. A terme, ces capteurs seront intégrés dans les cinq familles de produits fabriqués dans l’usine d’Haguenau.
Depuis que Stéphane Fauth a racheté cette entreprise aux enfants du fondateur, Paul Hannès, en juillet 2014, il a défini trois « grands chantiers » : l’innovation (5 salariés sont désormais dédiés au pôle innovation), la performance interne (l’entreprise va basculer vers de nouveaux outils digitaux pour améliorer sa réactivité) et le déploiement à l’international.
Aujourd’hui, Norcan réalise 25% de son chiffre d’affaires de 20 millions d’€ à l’export. La société qui emploie 130 salariés dont 105 en France, possède quatre filiales à l’étranger : une commerciale en Allemagne et trois industrielles en Espagne, en Pologne et au Maroc. Six partenaires en Angleterre, en Hollande, en Suède, en Finlande, aux Pays Baltes et en Tunisie lui achètent le matériel et proposent à leurs clients les mêmes solutions sur mesure. A l’horizon 2019-2020, le dirigeant de Norcan prévoit d’implanter ses équipements en Asie et aux Etats-Unis.

 

BPALC

 

 

norcandirigeant
© Norcan

Qui est Stéphane Fauth ?


Diplômé de l’École nationale supérieure d'arts et métiers (Ensam aujourd'hui ParisTech), Stéphane Fauth, 56 ans, a réalisé une grande partie de sa carrière à diriger des sites industriels dans le domaine ferroviaire. Il débute en tant qu’ingénieur d’études chez Aérospatiale et Matra. Puis il devient directeur des opérations puis directeur industriel au sein du groupe De Dietrich de 1990 à 2002. Il dirige ensuite une usine Bombardier à Crespin, puis des usines Alstom Transport.
C’est à la fin de cette période allemande en 2012 que Stéphane Fauth décide de racheter une entreprise. Il jette son dévolu sur Norcan, mais les deux dirigeants, Marie-José Lambla et Jean-Victor sont encore réticents à céder l’entreprise familiale. De 2012 à 2014, Stéphane Fauth prend alors la direction générale du centre de Cherbourg chez DCNS/ Division sous-marins.
A force de persévérance, il parvient à racheter Norcan en juillet 2014, accompagné par deux fonds d’investissement : Alsace Capital et Siparex. Il parvient aussi à fédérer quatre cadres dirigeants de l’entreprise : Jean-Marie Baer, directeur commercial, Damien Winling, directeur technique, Carinne Kratz, directrice financière et Vincent Billerey, directeur des opérations. Aujourd’hui, les cinq dirigean
ts sont majoritaires à 59%.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Gérard DANGUILLAUMEdit :

    Bonjour, Merci pour cette information. Je suis intéressé pour en savoir plus. je prendrai donc contact avec l'entreprise, qui a peut-être fait, ou est en train de faire évoluer sa gamme. Je pense à des marchés, mais l'outil tel que je le vois et tel qu'il est décrit mérite d'être davantage appréhendé, compris. Est-ce une réponse à une demande initiale ? les formes se déclinent-elles de façon différentes ? Je vais me renseigner sur les dimensions, notamment les largeurs et pouvoir davantage évaluer les applications possibles. Merci, Bien cordialement, Gérard

Commentez !

Combien font "2 plus 6" ?